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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Pour beaucoup, il n’y a pas assez de femmes au sein du nouveau pouvoir libyen

Certaines Tripolitaines estiment que les femmes avaient plus de libertés et de droits dans la capitale sous Kadhafi.
Le nouveau pouvoir en Libye compte peu de femmes, bien moins que sous le régime de Mouammar Kadhafi, dans un pays traditionnellement conservateur, s’inquiètent certaines Tripolitaines. « Je suis inquiète, les Frères musulmans pourraient venir de Benghazi et décider que les femmes doivent porter le hijab » (foulard islamique), explique Faten Mohammad el-Nabi, une étudiante en commerce âgée de 20 ans. Les responsables du Conseil national de transition (CNT) ont à plusieurs reprises minimisé la présence d’islamistes en leur sein, soulignant cependant que certains membres du Conseil, comme beaucoup de Libyens, sont pratiquants ou conservateurs. Mais, souligne Faten, Benghazi, siège du CNT depuis le début de la révolte en Libye à la mi-février, a toujours été plus conservatrice que la capitale où les femmes s’habillaient comme elles voulaient sous Mouammar Kadhafi. « La capitale Tripoli a toujours été plus libérale », note-t-elle. Les femmes n’ont jamais été forcées de porter le hijab, même si le port du foulard est courant. Elles avaient une totale liberté de mouvement, et participaient à la vie économique ainsi qu’à la vie politique. « En réalité, Kadhafi aimait les femmes plus que les hommes », affirme l’étudiante.
En fait, l’ex-homme fort du pays a toujours confié sa sécurité aux femmes. Il s’est entouré d’une garde personnelle constituée exclusivement de femmes et était toujours accompagné par une infirmière ukrainienne. Parmi les figures de l’ancien régime, on compte beaucoup de femmes. Comme Hala Misrati, présentatrice de la télévision d’État qui avait agité un pistolet à l’écran promettant de défendre le régime alors que les forces du CNT étaient aux portes de Tripoli. Ou Houda Ben Amer, notoire pour son rôle dans la pendaison d’opposants. Plusieurs centaines de femmes sortaient tous les ans de l’académie militaire au terme de trois ans d’entraînement au tir et au maniement des armes. Elles y suivaient également des cours de psychologie, de droit et en matière de sécurité. « Nous avions des droits sous Kadhafi et avons obtenu plus de libertés ces dernières années », souligne Hanane Mohammad Ali Abousah. Âgée de 29 ans, elle est l’une des premiers officiers à reprendre le travail depuis la chute de la capitale aux mains des forces du CNT fin août. Elle ne semble pas particulièrement inquiète d’une montée d’un islam conservateur, estimant au contraire que les femmes « auront probablement plus d’opportunités qu’avant ». Mais d’autres relèvent qu’une seule femme figure parmi les responsables du CNT et aucune parmi les ministres intérimaires du bureau exécutif.
« Je critique l’absence de femmes au sein du Conseil », affirme Samia Shamaq, qui lundi a réuni ses amis pour discuter du rôle des femmes dans la Libye nouvelle. « Il devrait y avoir des femmes au CNT car elles constituent un lien vital dans la société », souligne Aya Diribubri. Cette femme de 26 ans travaille dans une boutique de robes de mariage et ne porte pas de foulard, bien que sa marchandise s’adresse à une clientèle conservatrice. Elle dit qu’elle n’hésiterait pas à porter le foulard si le gouvernement ou la société devenaient plus conservateurs : « En fin de compte, la Libye est un pays musulman, la sécurité est plus importante que la liberté. » « Ceux qui parlent d’intégrisme cherchent à nous faire peur et à diviser les rangs des révolutionnaires, estime de son côté Rayane Diab, étudiante en art dentaire de 20 ans. C’est juste une tactique pour diviser nos hommes. »
©AFP
Le nouveau pouvoir en Libye compte peu de femmes, bien moins que sous le régime de Mouammar Kadhafi, dans un pays traditionnellement conservateur, s’inquiètent certaines Tripolitaines. « Je suis inquiète, les Frères musulmans pourraient venir de Benghazi et décider que les femmes doivent porter le hijab » (foulard islamique), explique Faten Mohammad el-Nabi, une étudiante en commerce...

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