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Moyen Orient et Monde - Révolte

Le régime d’Assad s’en prend à un célèbre caricaturiste

« L’incapacité (du président) à tenir la bride aux forces de l’ordre sape sa crédibilité », dit l’ONU.

Fractures sur deux doigts de la main et le bras droit, début d’hémorragie à la poitrine, l’œil gauche très abîmé, le caricaturiste Ali Ferzat a subi les foudres du régime.

Des hommes armés ont enlevé et frappé hier à Damas un célèbre caricaturiste syrien, Ali Ferzat. Des membres de services de sécurité masqués et des miliciens prorégime « lui ont volé le contenu de son cartable, notamment ses dessins et d’autres affaires personnelles. Ils l’ont durement frappé, notamment sur les mains. Des passants, qui l’ont trouvé sur la route de l’aéroport, l’ont conduit à l’hôpital », ont précisé la Coordination des comités locaux (LCC) dans un communiqué. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé au Royaume-Uni, a précisé qu’une « bande armée » a « enlevé et agressé Ali Ferzat » avant de le jeter « d’une voiture sur la route de l’aéroport ». Selon l’un de ses amis qui lui a rendu visite à l’hôpital, le caricaturiste a subi des fractures sur deux doigts de la main et le bras droit ainsi qu’un début d’hémorragie à la poitrine et il a l’œil gauche très abîmé. M. Ferzat est connu pour ses caricatures dénonçant la répression et l’injustice dans le monde arabe. « Le dessin, c’est mon destin. Je continuerai mon œuvre en dépit de l’agression que j’ai subie », a indiqué le caricaturiste, ajoutant que deux de ces agresseurs criaient : « Frappez-le aux mains pour qu’il arrête de dessiner et d’attaquer ses maîtres. »

Une femme tuée par balle
Parallèlement, la répression menée par le régime syrien s’est poursuivie hier, notamment dans l’est du pays. Les forces de Bachar el-Assad sont intervenues hier pour la deuxième journée consécutive dans cette région pour tenter de mater les manifestants réclamant la chute du régime, ont déclaré des opposants. Des chars et des véhicules blindés sont entrés dans Chouhaïl, une ville située au sud-est de la capitale provinciale Deïr ez-Zor, elle-même théâtre de manifestations quotidiennes hostiles au régime depuis le début du mois de ramadan. « D’après les informations transmises par les habitants, des dizaines de chars sont entrés dans la ville à l’aube en tirant au hasard. Chouhaïl a été très active dans les manifestations et le régime emploie une force écrasante pour effrayer la population », a indiqué un activiste sur place. Selon l’OSDH, une villageoise a été tuée par balle lors de cette opération militaire.
La veille, les opérations des forces de l’ordre avaient fait 11 morts selon l’OSDH : 7 morts à Homs, deux à Deir ez-Zor, un à Idleb et un place Midane, où des agents de sécurité ont ouvert le feu sur des jeunes qui présentaient leurs condoléances après le décès sous la torture de l’un de leurs camarades. Au total, plus de 2 200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées depuis le début mi-mars du mouvement de contestation en Syrie, selon l’ONU.
Mais en dépit des violences, la contestation ne faiblit pas, la chute de Mouammar Kadhafi semble galvaniser les opposants. « Au revoir Kadhafi, ton tour arrive Bachar », ont scandé des manifestants après les prières à Douma, un faubourg de Damas, selon une vidéo filmée par des habitants. Des manifestations ont également eu lieu dans la soirée à Homs et place Midane, à Damas, selon des opposants.
Par ailleurs, une délégation de l’ONU a achevé hier une mission humanitaire, après s’être notamment vu demander lundi par les autorités de quitter la ville de Homs, a indiqué un responsable onusien. L’équipe, que Bachar el-Assad avait laissée entrer en Syrie après des mois de pressions, s’est rendue à Damas, Homs, Banias, Lattaquié, Hama, Alep et Idlib, a indiqué au Conseil de sécurité Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des Affaires politiques. La mission rendra ses conclusions dans les jours prochains. « Les forces syriennes continuent à faire un usage excessif et mortel de la force contre les manifestants », a affirmé M. Pascoe. « L’incapacité (du président Assad) à tenir la bride aux forces de l’ordre sape la crédibilité » de ses promesses de réformes, a-t-il estimé. Les pays membres du Conseil de sécurité ont entamé hier des discussions « sérieuses » sur la situation en Syrie, qui ont été toutefois boycottées par la Russie et la Chine. Les États-Unis et la France maintiennent la pression afin de faire passer une résolution élargissant les sanctions contre de hauts responsables syriens. Dans ce contexte, le groupe américain de paiements bancaires Visa a décidé de bloquer l’utilisation de ses cartes de crédit en Syrie et son concurrent Mastercard se prépare à faire de même.
(Source : agences et rédaction)
Des hommes armés ont enlevé et frappé hier à Damas un célèbre caricaturiste syrien, Ali Ferzat. Des membres de services de sécurité masqués et des miliciens prorégime « lui ont volé le contenu de son cartable, notamment ses dessins et d’autres affaires personnelles. Ils l’ont durement frappé, notamment sur les mains. Des passants, qui l’ont trouvé sur la route de...

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