À Hama, « plus de 450 000 personnes ont manifesté » hier, sans « aucune présence des forces de sécurité », selon Abdel Karim Rihaoui, de la Ligue syrienne des droits de l’homme. Outre Hama, des manifestations ont eu lieu hier notamment à Deraa, Damas, Alep, Homs, Jdeidet Artouz, ou encore à Kan Safra. Les militants pour la démocratie avaient appelé à manifester sous le slogan « Non au dialogue » avec le régime de Bachar el-Assad : « Non au dialogue : quel dialogue quand le sang a été versé ? Quel dialogue quand les villes sont assiégées ? Le peuple veut la chute du régime », ont écrit les militants sur leur page Facebook intitulée « La révolution syrienne 2011 ».
Si aucune victime n’avait été recensée en fin de journée à Hama, la répression des manifestations a de nouveau été sanglante dans d’autres villes, treize civils ayant été tués, selon des ONG.
D’après Rami Abdel Rahmane, de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une manifestation ayant rassemblé plus de 100 000 personnes à Deir Ezzor et à Mayadine, faisant dix blessés. À Idleb, elles ont également tiré à balles réelles et lancé des grenades lacrymogènes sur des milliers de manifestants, a dit l’OSDH.
Les forces de sécurité syriennes ont également mené des raids dans le faubourg d’Harasta dans le nord de Damas, blessant au moins deux personnes, ont annoncé des habitants et des organisations de défense des droits de l’homme. Les policiers et militaires ont fait usage de mitrailleuses montées sur des camionnettes à plateau et ont procédé à des arrestations lors de fouilles systématiques des maisons. L’organisation syrienne de défense des droits l’homme, Saouassiah, a rapporté que les forces de sécurité ont ensuite investi le principal hôpital d’Harasta au cours de la nuit. Trois manifestants blessés jeudi soir y ont été enlevés et « leur vie est désormais en grand danger », a jugé l’association.
Sur le plan humanitaire, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fait état hier d’une extension de ses opérations en Syrie grâce à l’accord négocié il y a deux semaines avec Damas pour son accès sans entrave aux villes du pays. Au cours de la semaine écoulée, des responsables de l’agence humanitaire ont pu se rendre à Deraa. Le CICR a également visité les villes de Jisr el-Choughour et de Khirbat el-Joz, dans la province d’Idlib, où il a évalué les besoins de la population. L’agence humanitaire a également distribué vivres, couvertures, médicaments et autres produits dans une vingtaine de villages de la région.
Sur autre plan, les autorités américaines ont exhorté hier les banques sous leur juridiction à redoubler de vigilance vis-à-vis des mouvements de fonds en provenance de Syrie, et, d’une manière générale, de l’étranger. Le Réseau de lutte contre la criminalité financière (FinCEN), organisme dépendant du Trésor, a publié une « recommandation » sur les mesures à prendre face « à une hausse éventuelle des mouvements d’actifs en lien avec les violences actuelles en Syrie ». Face à la répression meurtrière qui frappe la population civile syrienne, les États-Unis ont gelé depuis mai les avoirs éventuels qu’un certain nombre de cadres ou d’instances militaires ou politiques du régime de Damas, à commencer par le président Bachar el-Assad, pourraient avoir aux États-Unis. Ces sanctions interdisent également aux personnes morales et physiques américaines de réaliser la moindre transaction avec ceux qu’elles visent.
(Sources : agences)
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