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Moyen Orient et Monde - Analyse

La réconciliation palestinienne reste lettre morte

Hamas et Fateh n’ont toujours pas réussi à s’entendre ne serait-ce que sur les points les plus élémentaires de leur accord.
Deux mois après avoir annoncé leur réconciliation à la surprise générale, Hamas et Fateh n’ont toujours pas réussi à s’entendre ne serait-ce que sur les points les plus élémentaires de leur accord.
Un haut responsable du Hamas en a imputé lundi la responsabilité au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, l’accusant d’être inflexible sur la nomination du futur Premier ministre d’un gouvernement transitoire unitaire. Mahmoud Abbas insiste pour que Salam Fayyad, ancien économiste de la Banque mondiale respecté par la communauté internationale, conserve le poste de Premier ministre, ce qui est inacceptable aux yeux du Hamas. Khalil el-Hayya, haut responsable du Mouvement de la résistance islamique, estime que le président palestinien n’a « pas le droit » d’insister sur le maintien de Fayyad. « L’accord de réconciliation stipule que le choix du Premier ministre et des ministres doit faire l’objet d’une entente », dit-il.
Du côté du Fateh de Mahmoud Abbas, on assure que les discussions continuent, tout en reconnaissant qu’aucune rencontre à haut niveau n’est au programme pour tenter de résoudre une question qui devait être réglée, assurait-on au départ, dans les jours suivant l’accord du 27 avril.
Mais pour les analystes, l’impasse politique augure mal des futures relations entre le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et le Fateh, qui gouverne la Cisjordanie. « Je ne crois pas du tout que cette réconciliation débouchera sur quoi que ce soit », déclare le politologue Hani Habib. L’unité palestinienne est considérée comme capitale pour apporter de la crédibilité au projet d’indépendance de la Palestine et sous l’égide de l’Égypte.
À l’impasse des négociations s’ajoute le blocage des pourparlers de paix israélo-palestiniens. Une série de réunions secrètes avec des émissaires américains ces derniers jours n’a visiblement rien donné et Mahmoud Abbas a réaffirmé dimanche sa volonté d’obtenir la reconnaissance d’un État palestinien indépendant par l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.
Les diplomates palestiniens ont été priés de ne pas prendre de vacances dans les semaines à venir et des délégations vont multiplier les contacts pour essayer d’obtenir le maximum de soutiens à cette initiative. Une centaine de pays sont déjà prêts à appuyer la demande palestinienne, mais les États-Unis ont clairement manifesté leur intention d’opposer leur veto à toute résolution en ce sens présentée devant le Conseil de sécurité.
Le Hamas rejette le projet de Mahmoud Abbas, estimant que « parier sur un mirage » ne peut que déboucher sur un échec, selon les termes de Khalil el-Hayya. Certains responsables du Fateh, tout en approuvant l’initiative, redoutent que l’absence de mise en œuvre de l’accord de réconciliation ne ravive la tension dans la rue. Dans les territoires palestiniens, des manifestations se sont produites avant l’accord du 27 avril pour réclamer la fin de la querelle Fateh-Hamas. « Si un Premier ministre n’est pas rapidement nommé, la population n’aura plus aucune confiance dans les responsables politiques. Elle pensera avoir été menée en bateau et on verra de nouveau très vite des manifestations », prévient Sabri Saidam, un haut responsable du Fateh à Ramallah.
(Source : Reuters)
Deux mois après avoir annoncé leur réconciliation à la surprise générale, Hamas et Fateh n’ont toujours pas réussi à s’entendre ne serait-ce que sur les points les plus élémentaires de leur accord.Un haut responsable du Hamas en a imputé lundi la responsabilité au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, l’accusant d’être inflexible sur la nomination du futur...

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