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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Karzaï salue le début du retrait US d’Afghanistan, les talibans le raillent

Le président américain a annoncé le retrait d’ici à l’été 2012 de 33 000 hommes.

La France retirera progressivement ses troupes d’Afghanistan, en suivant le calendrier américain. Joel Saget/AFP

Le président américain Barack Obama a annoncé mercredi soir le retrait d’ici à l’été 2012 du tiers des forces américaines stationnées en Afghanistan, soit 33 000 hommes, dont 10 000 cette année. Le président américain a opté pour un début de retrait plus rapide que celui préconisé par ses commandants militaires, mais qui laissera encore plus de 65 000 soldats américains dans le pays.
Le président Hamid Karzaï a salué l’annonce hier du début du retrait américain comme « une bonne mesure pour les Afghans » considérant qu’il s’agissait d’un « pas vers la prise en charge par le peuple afghan de la défense de son propre territoire ». Le chef de l’ONU Ban Ki-moon a également salué hier l’annonce par le président américaine Barack Obama du retrait du tiers des forces américaines d’Afghanistan.
Le secrétaire à la Défense Robert Gates, partisan d’un retrait modeste, est rentré dans le rang en affirmant que M. Obama donnait « assez de moyens, de temps » et de souplesse pour réussir et ne pas mettre en péril les progrès réalisés depuis un an et demi, même si selon lui le commandant des forces de l’OTAN en Afghanistan, le général américain David Petraeus, aurait préféré « plus de temps » pour consolider les gains sur le terrain avant le début du retrait américain. Les alliés engagés aux côtés de Washington en Afghanistan ont affiché leur accord avec la décision. Le Premier ministre britannique, David Cameron, s’est ainsi dit « entièrement d’accord », notamment pour maintenir une « pression continue » sur les insurgés afghans pendant la réduction des troupes. La présidence française a quant à elle annoncé que « la France partage l’analyse et les objectifs américains » et « se félicite de la décision ». Paris engagera « un retrait progressif » de ses forces en Afghanistan, « de manière proportionnelle » et « dans un calendrier comparable au retrait des renforts américains ».
La ministre danoise des Affaires étrangères Lene Espersen a salué hier le discours du président américain Barack Obama sur le début du retrait des troupes américaines d’Afghanistan, estimant qu’il revenait au peuple afghan de maintenir la pression sur les talibans. La chef de la diplomatie danoise a rappelé que Copenhague avait prévu de retirer ses troupes d’Afghanistan d’ici à fin 2014.
Dans un communiqué, les talibans ont au contraire raillé « un acte purement symbolique qui ne satisfera ni la communauté internationale ni le peuple américain, lassés par la guerre ». « La solution à la crise afghane réside dans le retrait total et immédiat de toutes les troupes étrangères », ont ajouté les insurgés. En attendant, « notre lutte armée va s’intensifier », ont-ils promis. Les rebelles islamistes ont toujours fait publiquement du retrait total de toutes les « forces étrangères d’occupation » un préalable impératif à toutes négociations de paix.
Selon un sondage, mardi, 56 % des Américains sont en faveur d’un retrait d’Afghanistan « aussitôt que possible ». Et, en période de fort déficit budgétaire, de plus en plus de voix s’élèvent au Congrès pour demander la fin des opérations dans le pays, dont le coût est évalué à environ 10 milliards de dollars par mois. M. Obama en a pris acte, remarquant qu’« il est temps de nous concentrer sur les investissements dans notre propre pays ». Cet argumentaire a séduit la plupart des démocrates du Congrès, le chef de la majorité au Sénat, Harry Reid, saluant « un grand pas dans la bonne direction », même si certains élus auraient souhaité un retrait encore plus rapide.
Le sommet de l’OTAN à Lisbonne fin 2010 a entériné le principe d’un transfert des responsabilités en matière de sécurité aux forces afghanes en 2014. Mais leur capacité à prendre le relais des forces internationales est encore une gageure et le gouvernement afghan est critiqué pour sa faiblesse et sa corruption. À Lashkar Gah, la capitale de la province du Helmand, bastion des talibans dans le sud, les habitants semblent partager ces craintes. « On n’a pas besoin des Américains, ils sont la cause de tous nos problèmes », lance ainsi Bari, un fonctionnaire local. « Mais le gouvernement ne peut même pas résoudre ses propres problèmes, il est faible, il ne sera pas capable d’assurer la relève des troupes internationales », lâche-t-il.
(Sources : agences)
Le président américain Barack Obama a annoncé mercredi soir le retrait d’ici à l’été 2012 du tiers des forces américaines stationnées en Afghanistan, soit 33 000 hommes, dont 10 000 cette année. Le président américain a opté pour un début de retrait plus rapide que celui préconisé par ses commandants militaires, mais qui laissera encore plus de 65 000 soldats américains...

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