Depuis le début de la contestation, les protestataires antirégime ont appelé à des manifestations tous les vendredis, après la prière hebdomadaire, utilisant différents slogans à chaque fois.
Selon des groupes des droits de l'homme, plus de 1 000 personnes ont été tuées et quelque 10 000 arrêtées dans la répression des manifestations. Un responsable de l'armée a indiqué hier que 112 soldats et membres des forces de sécurité avaient été tués et 1 238 blessés dans les violences. Par ailleurs, selon un responsable du ministère de l'Intérieur, 31 officiers de police ont été tués et 619 autres blessés. Le gouvernement impute les violences à des « bandes terroristes armées » soutenues par des islamistes et des agitateurs étrangers. Les journalistes étrangers sont également interdits de se déplacer dans le pays pour couvrir les troubles et le régime y impose un black-out total.
Le régime a fait quelques concessions, dont la levée de l'état d'urgence en place depuis près de cinq décennies. En début de semaine, il a également décidé d'une baisse du prix du gasoil de 25 %. Mais ces mesures ont été accompagnées d'une répression brutale des manifestations avec l'arrestation de plus de 10 000 personnes depuis le début de la révolte. Des militants ont affirmé hier que les forces de sécurité syriennes ont arrêté l'ancien ministre des Finances, Mohammad el-Hussein, à l'aéroport international de Damas, alors qu'il essayait de fuir le pays.
Cette répression a provoqué condamnations et sanctions de la part de l'Union européenne et des États-Unis visant directement le président et ses plus proches collaborateurs. Plus de 220 associations de 18 pays arabes ont écrit hier aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies de l'ONU, leur demandant de « condamner le recours excessif à la force » contre les manifestants en Syrie et un « accès immédiat pour l'assistance humanitaire ». L'Organisation nationale des droits de l'homme en Syrie, basée au Caire, a affirmé hier que « plusieurs patients ont été (...) enlevés dans des hôpitaux et emmenés dans des prisons militaires, se retrouvant privés de soins et traitements de base (...) ». Amnesty International a, quant à elle, obtenu une vidéo qui semble indiquer que les forces de sécurité syriennes « tirent pour tuer afin d'étouffer les protestations » appelant à des réformes.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a commencé à étudier hier un projet de résolution qui met en garde la Syrie contre de possibles « crimes contre l'humanité ». Le projet de résolution, rédigé par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal, distribué mercredi, condamne la violence du régime du président Assad et lui demande d'ouvrir les villes syriennes à des équipes humanitaires. Le document souligne « le besoin de respecter la liberté de rassemblement pacifique et d'expression, y compris la liberté de la presse ».
Parallèlement, Ammar Qourabi, président de l'Organisation nationale des droits de l'homme, a précisé que l'opposition syrienne allait « tenir du 31 mai au 2 juin un congrès à Antalya, en Turquie, pour soutenir la révolte en Syrie ». Ce congrès sera ouvert à tous les courants de l'opposition, aux personnalités indépendantes et aux représentants de toutes les confessions, a-t-il ajouté.
(Source : agences)
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