Les autorités vont « frapper d'une main de fer tous ceux qui cherchent à nuire à la sécurité de la nation », a déclaré le ministre de la Justice, Abdel Aziz al-Guindi, à l'issue d'une réunion de crise après les violences de samedi soir qu'il a imputées à une « contre-révolution » orchestrée par des fidèles de l'ex-président Hosni Moubarak. Le gouvernement va « appliquer de manière immédiate et ferme les lois qui criminalisent les attaques contre des lieux de culte et contre la liberté de croyance », a-t-il assuré, ajoutant que les lois antiterroristes seraient utilisées contre les fauteurs de troubles. Les lois sanctionnant les attaques contre l'unité nationale « prévoient des sanctions sévères et peuvent conduire à la peine de mort », a-t-il ajouté. De son côté, l'armée, dépositaire du pouvoir, a exhorté « toutes les communautés en Égypte, les jeunes de la révolution et les théologiens musulmans et chrétiens à s'opposer fermement aux tentatives de groupes obscurantistes de torpiller l'unité nationale ». L'armée a en outre annoncé qu'elle allait déférer les 190 personnes arrêtées dans le cadre de ces violences devant des tribunaux militaires.
De violents affrontements ont opposé samedi soir musulmans et chrétiens dans le quartier populaire d'Imbaba. Douze personnes ont été tuées et 232 blessées, selon un dernier bilan officiel. Les principaux heurts se sont produits autour d'une église, attaquée par des musulmans estimant qu'une chrétienne voulant se convertir à l'islam y était enfermée. Un couvre-feu a été imposé à 11h00 hier dans le secteur, jusqu'à aujourd'hui 11h00, a indiqué la télévision d'État. Une autre église a été incendiée dans ce quartier, où de nombreux soldats et policiers antiémeute ont été déployés. Hier, alors que 400 musulmans et chrétiens étaient rassemblés au Caire avant une marche pour l'unité nationale, ils ont été victimes de jets de pierres lancées par des dizaines d'hommes venus d'un quartier voisin, selon les services de sécurité, qui ont qualifié ces derniers de « voyous ». Les deux groupes ont échangé des coups et des pierres avant de se disperser.
Depuis des mois, l'Égypte connaît une montée des tensions confessionnelles, alimentée par des polémiques autour des femmes coptes qui souhaiteraient se convertir à l'islam mais seraient maintenues cloîtrées par l'Église.
(Source : AFP)
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