L'agence officielle MENA a rapporté que le rythme des passages était soutenu à Rafah ces derniers jours : 11 800 entrées en Égypte (des malades, des étudiants en Égypte et des détenteurs de nationalités étrangères) et 10 925 départs pour Gaza.
Depuis que le président Hosni Moubarak a cédé le 11 février dernier, les nouvelles autorités du pays ont desserré l'étau sur le passage de Rafah, qui n'était auparavant ouvert que de manière exceptionnelle quelques jours par mois pour des raisons humanitaires. L'ancien régime était régulièrement accusé de complicité de fait avec le blocus israélien pour son refus de maintenir le terminal ouvert, une décision que les autorités de M. Moubarak justifiaient en invoquant la lutte contre les trafics de toutes sortes avec l'enclave palestinienne. Cette politique a tendu les relations entre l'Égypte et le Hamas.
La situation sur le terrain reste toutefois parfois difficile, comme en témoigne le fait que quelques heures avant l'annonce égyptienne, un soldat égyptien appartenant à une unité gardant la frontière a été tué après avoir découvert des contrebandiers près de la porte de Salaheddine, non loin du point de passage de Rafah.
Diplomatiquement, l'annonce égyptienne fait grincer des dents en Israël. « Nous sommes très inquiets de la situation dans le nord du Sinaï où le Hamas a réussi à monter une dangereuse machine militaire, en dépit des efforts de l'Égypte pour l'en empêcher », a affirmé un haut responsable israélien suite à l'annonce égyptienne. Plus généralement, l'État hébreu est « troublé par les derniers développements en Égypte, qui ont potentiellement des implications stratégiques pour la sécurité nationale d'Israël », a-t-il ajouté.
« Nous saluons la décision de l'Égypte, c'est une décision qui va dans le bon sens », a néanmoins souligné le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero. « Nous appelons Israël avec nos partenaires européens à un changement fondamental de politique vis-à-vis de la bande de Gaza, qui passe par le renforcement des mesures d'allègement mises en œuvre depuis juin 2010, notamment via les libéralisations des conditions de circulation des personnes et l'autorisation d'exporter l'ensemble des biens commerciaux », a-t-il ajouté.
(Source : AFP)
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