Sur le terrain, des affrontements ont eu lieu autour du terminal pétrolier de Brega, selon des témoins. Mercredi, les forces loyalistes avaient repris le port pétrolier de Ras Lanouf et progressé vers Brega. Des défenseurs des droits de l'homme et des experts ont affirmé que les forces de M. Kadhafi ont posé des mines aux abords d'Ajdabiya durant leur présence dans cette ville. Mgr Giovanni Martinelli, vicaire apostolique de Tripoli, a par ailleurs dénoncé hier « les raids prétendument humanitaires qui ont fait des dizaines de victimes civiles dans plusieurs quartiers » de la capitale.
Un quart des forces pro-Kadhafi hors combat
Le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, a affirmé que l'armée libyenne n'avait pas encore atteint le point de rupture, même si les frappes avaient mis hors de combat près d'un quart des forces pro-Kadhafi. Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a estimé, de son côté, que le régime du colonel Kadhafi tombera à la suite de pressions politiques et de sanctions économiques, mais les frappes de la coalition peuvent déjà l'amener à reconsidérer ses options. Quant à l'émir du Qatar, il a indiqué que l'inaction de la Ligue arabe avait conduit à l'intervention de la communauté internationale.
Le colonel Kadhafi a, de son côté, affirmé que les dirigeants occidentaux avaient « décidé de lancer une seconde croisade entre musulmans et chrétiens à travers la Méditerranée ». « Ils ont commencé une chose grave qu'ils ne peuvent contrôler et qui sera hors de leur contrôle quels que soient les moyens de destruction dont ils disposent », a-t-il dit.
Sur le plan politique, le colonel Kadhafi a subi un grave revers avec la démission de son ministre des Affaires étrangères, Moussa Koussa, qui est arrivé mercredi soir à Londres. « Sa démission montre que le régime de Kadhafi, qui a déjà enregistré des défections significatives, est divisé, sous pression, et s'effondre de l'intérieur », a déclaré le chef de la diplomatie britannique, William Hague. Il a assuré que « Moussa Koussa ne se verra pas offrir d'immunité par la justice britannique ni par la justice internationale ». Un haut responsable américain a également qualifié cette défection de « très importante ». Le départ de M. Koussa « témoigne de la manière dont le régime est en train de s'effriter. Kadhafi n'a plus personne sur qui compter », a jugé un porte-parole des rebelles, Moustapha Gheriani. Le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, a quant à lui affirmé que le régime « ne dépendait pas d'individus », assurant que le colonel Kadhafi et ses enfants resteraient dans le pays « jusqu'à la fin ». « C'est la dernière personne que j'ai pensé capable de laisser tomber Kadhafi », a néanmoins lancé un proche du régime à Tripoli, ajoutant qu'« il peut être très nuisible au régime s'il fournit des informations aux Occidentaux ». Chef des services de renseignements de 1994 à 2009, Moussa Koussa, 59 ans, était un homme fort des comités révolutionnaires, épine dorsale du régime libyen, et un homme de confiance de Mouammar Kadhafi. Après avoir, deux décennies durant, incarné la face sombre du régime Kadhafi, ce Tripolitain, originaire du quartier rebelle de Tajoura, symbolisait ces dernières années l'ouverture. En soirée, la chaîne al-Jazira a en outre rapporté que plusieurs personnalités proches du Guide quittaient le pays pour gagner la Tunisie. Al-Arabiya a précisé que selon des sources non confirmées, le chef des renseignements libyen aurait fui en Tunisie.
(Source : agences)
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