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Moyen Orient et Monde - Soulèvement

Plus de cent morts déjà en Syrie, le siège du parti Baas incendié à Deraa

Les manifestants ont incendié hier le siège du parti Baas à Deraa et les francs-tireurs ont abattu deux contestataires, selon les autorités, et au moins six selon les manifestants, à Lattaquié, en Syrie, pays en proie depuis 12 jours à une contestation sans précédent contre le régime.

Alors que la contestation lancée le 15 mars contre le régime de Bachar el-Assad a fait 126 morts selon les organisations des droits de l'Homme, un appel à une "révolte populaire" dans toutes les provinces a été publié hier sur Facebook./

Ces violences interviennent en dépit des gestes d'apaisement des autorités qui ont libéré 260 détenus politiques ayant, dans leur majorité, purgé les trois quarts de leur peine, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.
Alors que la contestation lancée le 15 mars contre le régime de Bachar el-Assad a fait 126 morts selon les organisations des droits de l'Homme, un appel à une "révolte populaire" dans toutes les provinces a été publié hier sur Facebook.
Dans la ville portuaire de Lattaquié, à 350 km au nord-ouest de Damas, "des francs-tireurs ont tiré sur des passants, tuant deux personnes et en blessant deux", a annoncé un haut responsable syrien sous couvert de l'anonymat. Il avait auparavant dit que des "hommes armés" avaient tiré à partir des toits. Cependant, les manifestants, tout comme ceux de Deraa, ont accusé la police politique du régime d'avoir tiré sur la foule "comme cela s'est passé dans toutes les autres villes du pays" et d'avoir abattu au moins six personnes.
À Tafas, un village de la province de Deraa, des manifestants ont incendié le siège du parti Baas, au pouvoir depuis 1963, et un poste de police, a affirmé ce même responsable.
Ces incendies ne sont "pas des actes de gens qui cherchent des réformes. Est-ce qu'incendier des bâtiments peut être qualifié de manifestations pacifiques?", a-t-il demandé.
Selon un militant des droits de l'Homme à Tafas, plusieurs milliers d'habitants ont participé à l'enterrement de trois manifestants tués la veille par les forces de sécurité, et certains protestataires ont incendié les deux bâtiments dans ce village situé à 18 km au nord de Deraa.
Dans cette dernière ville, épicentre de la contestation à 100 km au sud de Damas, près de 300 jeunes sont montés, torse nu, sur les restes d'une statue de l'ex-président Hafez el-Assad, père de l'actuel président, déboulonnée la veille, en scandant des slogans hostiles au régime, selon des témoins.
Dans le même temps, des centaines de personnes ont défilé à Damas pour soutenir le chef de l'État. Des voitures ont circulé en klaxonnant et les passagers arboraient des drapeaux syriens et des photos du président.
Vendredi, les manifestations s'étaient étendues à plusieurs villes. Selon un responsable syrien, 15 personnes ont été tuées dont 10 manifestants, alors que des militants des droits de l'Homme ont fait état de 24 manifestants morts.
Selon un bilan officiel, 27 personnes ont péri depuis le 15 mars, dont 20 protestataires et 7 personnes tuées par des manifestants.
La journée la plus sanglante a été celle de mercredi, quand 100 personnes ont été tuées à Deraa, selon des militants syriens des droits de l'Homme.
Face à cette escalade, les autorités ont annoncé jeudi des libérations de détenus, des mesures anti-corruption et ont déclaré envisager d'annuler l'état d'urgence en vigueur depuis 1963.
Dans le cadre de ces promesses, 260 détenus, en grande majorité des islamistes mais également des Kurdes, ont été libérés, selon des associations syriennes de défense des droits de l'Homme. Le haut responsable syrien a démenti le nombre des libérations.
Selon Rami Abdelrahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), il y a encore "plusieurs centaines de prisonniers politiques" en Syrie, dont une partie à la prison de Sednaya, qui compte 10 000 détenus.
Après les condamnations de Washington, Paris et Londres, l'Union européenne a dénoncé à son tour la "brutale" réponse syrienne aux "exigences légitimes" des contestataires.
Ces violences interviennent en dépit des gestes d'apaisement des autorités qui ont libéré 260 détenus politiques ayant, dans leur majorité, purgé les trois quarts de leur peine, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.Alors que la contestation lancée le 15 mars contre le régime de Bachar el-Assad a fait 126 morts selon les organisations des droits de l'Homme, un...
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