Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Contestation

Les Occidentaux étudient toutes les options, y compris militaire, en Libye

Les principaux champs de pétrole sont désormais aux mains de l'opposition.

Dans un cimetière de Benghazi, des tombes sont creusées afin d’enterrer les nombreuses victimes des combats des derniers jours. Suhaib Salem/Reuters

La communauté internationale s'interrogeait hier sur les moyens de mettre fin à l'instabilité en Libye tout en accroissant la pression sur le régime. Le Pentagone a notamment annoncé que l'armée américaine était en train de déplacer des forces navales et aériennes autour de la Libye. « Plusieurs plans sont à l'étude (...) nous sommes en train de repositionner des forces afin d'avoir la flexibilité nécessaire une fois que les décisions auront été prises », a indiqué un porte-parole du Pentagone, Dave Lapan. Ce redéploiement permettra à Barack Obama d'avoir à sa disposition tout un éventail d'options face à la crise en Libye, a ajouté le porte-parole, sans spécifier quels types de navires ou d'avions étaient concernés par ce redéploiement ni quel était le type d'action envisagé. La chef de la diplomatie Hillary Clinton a toutefois précisé qu'aucune action militaire impliquant des navires américains n'était prévue.
« L'exil (de M. Kadhafi) serait tout à fait une possibilité pour produire le changement » réclamé par les manifestants descendus depuis deux semaines dans les rues de la Libye, avait auparavant indiqué le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney. Le président Obama recevait pour sa part le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon pour évoquer la situation.
En France, le Premier ministre François Fillon a indiqué que toutes les options étaient à l'étude, dont celle de l'interdiction du survol du territoire libyen qui nécessiterait toutefois l'implication de l'OTAN et l'approbation de l'ONU. L'Italie s'est déclarée quant à elle favorable à une interdiction du survol de la Libye.
Après l'ONU et les États-Unis, l'Union européenne a par ailleurs adopté hier un embargo sur les armes contre la Libye ainsi qu'un gel des avoirs et des interdictions de visa contre le colonel Kadhafi et 25 de ses proches. Un haut responsable du Trésor à Washington a, en outre, indiqué que les États-Unis ont bloqué 30 milliards de dollars d'actifs libyens depuis les sanctions annoncées vendredi par la Maison-Blanche. Londres a de son côté annoncé avoir mis en échec un plan du leader libyen pour faire sortir du pays l'équivalent d'un milliard d'euros en billets de banque fraîchement imprimés.
Parallèlement, le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a commencé à examiner les violences commises depuis mi-février contre la population civile afin d'établir si elles constituent des crimes contre l'humanité. L'examen préliminaire est l'étape préalable à toute ouverture d'enquête et à l'émission de mandats d'arrêt par la CPI, premier tribunal international permanent chargé de juger les auteurs de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide.
Face à la pression croissante de la communauté internationale, M. Kadhafi, au pouvoir depuis plus de 40 ans, est resté inflexible. « Mon peuple m'adore. Ils mourraient pour me protéger », a-t-il affirmé dans un entretien avec la chaîne de télévision ABC. Le guide a par ailleurs invité les Nations unies à envoyer une mission d'information en Libye. Interviewé par la journaliste Christiane Amanpour, M. Kadhafi a également nié avoir fait attaquer des manifestants par son aviation. Mais il a reconnu que des avions avaient bombardé des sites militaires et des dépôts de munitions. L'Institut international de recherche pour la paix de Stockholm (Sipri) a néanmoins indiqué hier qu'un programme de surveillance du trafic d'armes avait repéré des vols soupçonnés d'être liés à un trafic d'armes entre le Belarus et la Libye.
Sur le terrain, au 14e jour d'un soulèvement sans précédent, Kadhafi et ses forces ne contrôlent plus que Tripoli et sa région. Selon le commissaire européen à l'Energie Gunther Oettinger, les principaux champs de pétrole libyens sont désormais « sous le contrôle de tribus et de forces provisoires qui ont repris le pouvoir ». L'opposition a d'ailleurs annoncé la reprise imminente des exportations de pétrole à partir de l'est du pays qu'elle contrôle, avec le départ d'un bateau à destination de la Chine. En dehors de l'Est, l'opposition revendique le contrôle de plusieurs villes autour de la capitale et dans l'Ouest, dont Nalout (230 km à l'ouest de Tripoli) et Zawiyah (60 km à l'ouest de la capitale).
Les villes stratégiques de Misrata, à l'Est, et Gherien, au Sud, semblent aussi sous contrôle de l'opposition. Dans la nuit, des forces fidèles à Kadhafi ont tiré sur des passants à Misrata, faisant au moins deux morts et un blessé grave.
L'Occident se prépare par ailleurs à aider les opposants, qui ont créé un « Conseil national indépendant » chargé de représenter « les villes libérées ». Cet organe sera « le visage de la Libye pendant la période de transition », a déclaré son porte-parole Abdelhafez Ghoqa, alors que l'UE a indiqué être en train « d'établir des contacts » avec les autorités de transition libyennes. « Nous comptons sur l'armée pour libérer Tripoli », a ajouté M. Ghoqa. Des postes de contrôle ont été mis en place dans et autour de la capitale par les militants pro-Kadhafi et le pain et l'essence y étaient rationnés, selon un habitant.
Sur le plan humanitaire, un bénévole de l'action humanitaire a averti hier que l'est du pays risque de connaître d'ici à trois semaines des pénuries d'aliments, de médicaments et de matériel, néanmoins l'Occident se mobilise pour envoyer de l'aide. Les États-Unis vont envoyer deux équipes humanitaires aux frontières de la Libye avec la Tunisie et l'Égypte, a annoncé Mme Clinton. La France va envoyer, quant à elle, deux avions à Benghazi pour apporter de l'aide humanitaire, et le Programme alimentaire mondial a annoncé l'expédition de 80 tonnes de biscuits énergétiques. La Croix-Rouge internationale a également exigé un accès immédiat à l'ouest de la Libye.

(Source : agences)
La communauté internationale s'interrogeait hier sur les moyens de mettre fin à l'instabilité en Libye tout en accroissant la pression sur le régime. Le Pentagone a notamment annoncé que l'armée américaine était en train de déplacer des forces navales et aériennes autour de la Libye. « Plusieurs plans sont à l'étude (...) nous sommes en train de repositionner des forces afin d'avoir...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut