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Moyen Orient et Monde - CONFLIT

Une guerre dans la péninsule coréenne, le scénario cauchemardesque

Un conflit dans la péninsule coréenne serait un scénario cauchemardesque, provoquant d'énormes pertes et entraînant peut-être même l'utilisation d'armes nucléaires, estiment des experts et d'anciens responsables américains.

L'arsenal chimique et biologique, ainsi que le petit stock d'armes nucléaires de la Corée du Nord inquiètent les États-Unis./

La crise provoquée par le bombardement d'une île sud-coréenne mardi par la Corée du Nord, qui a fait quatre morts, rend de moins en moins improbable la perspective d'une guerre, et les responsables américains, soucieux de l'importance de l'enjeu, se sont bien gardés juqu'ici d'évoquer une intervention militaire.
L'artillerie nord-coréenne, dirigée vers Séoul, pourrait facilement s'attaquer aux tours de verre de la dynamique capitale sud-coréenne pendant des jours, et tuer de nombreux civils avant que les forces sud-coréennes, aidées par l'allié américain, ne prennent le dessus, selon des experts.
"Selon des modélisations officielles du Pentagone, il faudra des mois pour remporter la guerre, au prix d'un million de victimes, voire plus si l'on prend en compte à la fois les morts et les blessés", explique Michael O'Hanlon, de la Brookings Institution.
"Et tout cela en l'absence d'utilisation d'armes nucléaires", ajoute ce spécialiste, auteur d'un livre sur les effets d'une guerre potentielle.
Les stratèges militaires des États-Unis et de leurs alliés ont longtemps cru que la Corée du Nord serait largement dominée dans une guerre conventionnelle.
Mais ils s'inquiètent de la manière dont Pyongyang utiliserait son arsenal chimique et biologique, ainsi que son petit stock d'armes nucléaires, explique Bruce Bennett, spécialiste des questions de défense à la Rand Corporation.
"La question clé est de savoir s'ils peuvent utiliser efficacement leurs armes de destruction massive", dit-il. "C'est une question à laquelle nous n'avons pas vraiment de réponse".
M. Bennett partage avec d'autres analystes la conviction que la Corée du Nord réussira à adapter une tête nucléaire sur l'un de ses missiles balistiques d'ici quelques mois, si toutefois elle n'en est pas déjà capable.
À la lumière d'une simulation réalisée en 2005 pour le magazine The Atlantic, d'anciens officiers et responsables américains ont estimé que les avions américains devraient effectuer 4 000 sorties par jour pour protéger Séoul et sa région.
Un général à la retraite ayant participé à cette simulation a estimé que dans le meilleur des cas, on compterait 100 000 victimes à Séoul en cas de conflit.
La Corée du Sud estime que le Nord dispose d'une centaine de sites nucléaires. Mais en cas de guerre, les autorités de Pyongyang déplaceraient certainement des armes et d'autres équipements atomiques vers des sites inconnus et pour beaucoup souterrains, estime M. Bennett.
Si le Nord choisit de lancer des armes chimiques sur Séoul ou d'envoyer des forces spéciales munies d'armes bactériologiques, cela pourrait provoquer une riposte massive de l'armée américaine, et peut-être un conflit nucléaire.
La Corée du Nord pourrait toutefois se contenter de lancer une arme nucléaire, peut-être au large des côtes sud-coréennes, pour dissuader les américains et leurs alliés d'envahir son territoire. Cela "pourrait être une stratégie utile" pour Pyongyang, selon M. O'Hanlon.
Un colonel à la retraite, John Collins, a étudié en 2003 une série d'options militaires face à la Corée du Nord, allant du blocus naval à la frappe nucléaire.
Et sa conclusion n'est guère encourageante : "N'importe laquelle des options utilisée par les Américains (...) risque d'entraîner une escalade incontrôlable et des pertes énormes" des deux côtés de la frontière inter-coréenne, ne laissant espérer "qu'une victoire à la Pyrrhus, au mieux".
La crise provoquée par le bombardement d'une île sud-coréenne mardi par la Corée du Nord, qui a fait quatre morts, rend de moins en moins improbable la perspective d'une guerre, et les responsables américains, soucieux de l'importance de l'enjeu, se sont bien gardés juqu'ici d'évoquer une intervention militaire.L'artillerie nord-coréenne,...

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