Comme l'an dernier, les pays arabes voulaient de nouveau faire adopter une résolution non contraignante et purement symbolique, appelant Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire au Proche-Orient, à signer le TNP. Les Occidentaux se sont opposés à cette résolution dès le départ des discussions en assemblée générale, s'inquiétant de son impact éventuel sur la récente reprise des pourparlers de paix au Proche-Orient. Ils ont également argué que cela pourrait mettre en péril la tenue d'une conférence prévue en 2012 pour un Proche-Orient dénucléarisé. Washington avait même dépêché le principal conseiller sur les Affaires nucléaires du président Obama, Gary Samore, à Vienne lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l'agence pour tenter de persuader les pays arabes d'abandonner l'idée de cette résolution qui pourrait nuire à la reprise des discussions entre Israéliens et Palestiniens.
Peu avant le vote hier, l'ambassadeur d'Israël, Ehud Azoulay, avait mis les États membres en garde : « L'adoption de cette résolution portera un coup fatal à tout espoir d'efforts de coopération à venir en vue d'une amélioration de la sécurité régionale au Proche-Orient. » En 2009, les nations arabes avaient réussi à faire adopter d'une courte majorité une première résolution, non contraignante, demandant à Israël de signer le TNP. Le vote du nouveau texte cette année, qui isolait Israël, a donné lieu à des échanges virulents entre représentants de l'État hébreu et promoteurs arabes de la nouvelle résolution.
Pour l'ambassadeur américain auprès de l'AIEA, Glyn Davies, « il n'y a ni gagnants ni perdants » dans ce vote. « Ce qui est important, c'est que cela préserve une chance de se diriger au final vers un Proche-Orient libre d'armes de destruction massive une fois que l'on y aura instauré la paix », a-t-il ajouté. Ce vote « envoie un signal positif au processus de paix et lui permet d'aller de l'avant », a encore souligné M. Davies. À l'opposé, l'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Ali Ashgar Soltanieh, a accusé Washington et ses alliés de « mettre le TNP en danger ». Israël et ses alliés « ont polarisé les États membres. Plutôt que de dissiper les tensions, ils ont créé des tensions, ils ont créé la confrontation », a-t-il lancé.
Par ailleurs, l'ambassadeur israélien Ehud Azoulay a réaffirmé hier que l'Iran et la Syrie, contrairement à Israël, « représentent la plus grande menace pour la paix et la sécurité au Proche-Orient et au-delà ».
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