La première rencontre Abdallah-Obama le 3 juin 2009 à Riyad et le discours adressé le lendemain depuis Le Caire par le président américain au monde arabo-musulman ont largement comblé le fossé qui existait du temps de l'administration de George W. Bush. M. Lippman, qui prépare un livre sur les relations saoudo-américaines, souligne l'étroite coordination entre les deux pays dans la lutte contre el-Qaëda.
Mais bien qu'ils approuvent le rôle de Washington dans les principales questions régionales, les Saoudiens ont des appréhensions quant à son approche des dossiers iranien et afghan. Et ils craignent que l'engagement d'Obama pour un accord de paix israélo-palestinien ne se soit affaibli, face à l'intransigeance d'Israël. « Je crois que les Saoudiens sont mécontents au sujet de quelques questions, mais ils ne savent pas ce qu'ils devraient faire ou ce que nous devrions faire à cet effet », ajoute M. Lippman. Selon Mustafa Alani, directeur du département sécurité et défense au Gulf Research Center de Dubaï, « pour le roi Abdallah, la question du processus de paix est primordiale ». « Il y a une profonde déception en Arabie saoudite et dans le monde arabe face à la capacité du président Obama à tenir ses engagements », estime-t-il.
Jon Alterman, directeur du Centre américain d'études stratégiques et internationales en charge des affaires du Moyen-Orient, estime pour sa part que les pays arabes du Golfe « veulent avoir leur mot à dire » dans la politique américaine face à l'Iran, même s'ils n'ont pas une idée claire sur le moyen de contenir les ambitions nucléaires de l'Iran ». Traditionnellement discret, le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal a publiquement critiqué en février les sanctions. Il n'a pas été clair sur les attentes de Riyad, mais les Saoudiens ont toujours estimé qu'un règlement de la question palestinienne contribuerait à régler les autres problèmes régionaux, y compris la menace que constituerait l'Iran, leur rival.
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