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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Ankara affirme ne pas se détourner de l’Occident

Les pays occidentaux craignent de perdre un précieux allié après le vote négatif de la Turquie à l'ONU concernant les sanctions contre l'Iran.

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, s’exprimant à la tribune du forum de coopération régionale qui se tient à Istanbul. Photo AFP

La Turquie a affirmé hier qu'elle ne se détournait pas des Occidentaux, après son vote négatif sur de nouvelles sanctions de l'ONU contre l'Iran, s'efforçant de rassurer ses alliés traditionnels qui craignent de perdre un précieux allié. Quand la France investit en Syrie ou dans d'autres pays arabes, il n'y a pas de problèmes, « mais quand c'est la Turquie qui investit dans les pays arabes ou le contraire, une sale propagande essaye d'empêcher le processus », a déclaré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, face aux inquiétudes de l'Ouest concernant les orientations de la Turquie. « Ceux qui disent que la Turquie a rompu avec l'Occident sont les agents d'une propagande mal intentionnée », a-t-il ajouté dans le cadre d'un forum sur la coopération régionale qui se tient à Istanbul.
Allié de Washington, pays membre de l'OTAN et candidat à l'adhésion à l'Union européenne, la Turquie a voté contre la résolution de l'ONU infligeant de nouvelles sanctions à l'Iran pour son programme nucléaire controversé. Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a expliqué peu après mercredi soir que son pays, qui est membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, voulait laisser ouverte la voie diplomatique, la Turquie, le Brésil et l'Iran ayant signé à la mi-mai un accord sur un échange de combustible nucléaire iranien qu'il estime toujours valable.
Quelques heures avant ce vote, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a exprimé, pour la première fois à voix haute, les doutes ressentis par beaucoup : la Turquie se détourne des Occidentaux. La « détérioration des relations entre la Turquie et Israël pendant l'année écoulée ou presque est une source d'inquiétude », a déclaré M. Gates. « S'il y a quoi que ce soit de vrai dans la notion que la Turquie penche vers l'Est, c'est largement selon moi parce qu'elle y a été poussée, poussée par certains en Europe qui refusent de donner à la Turquie le genre de lien organique avec l'Occident qu'elle recherche », a-t-il jugé. « Je crois que nous, les Européens, avons commis l'erreur de pousser la Turquie vers l'Est, au lieu de l'attirer vers nous », a renchéri hier le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini. Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE piétinent, et la France et l'Allemagne affirment que ce pays n'a pas vocation à entrer dans l'Europe, provoquant régulièrement la colère d'Ankara, qui accuse les Européens de manquer de parole après avoir ouvert des négociations d'adhésion, en 2005.
Les doutes des Occidentaux concernant les orientations de la Turquie ont pris corps début 2009 lorsque M. Erdogan a très violemment critiqué Israël, pour sa campagne militaire meurtrière sur Gaza. Ils n'ont fait que croître avec le rapprochement entre la Turquie et ses voisins arabes et l'Iran, pour atteindre leur apogée durant la grave crise provoquée par le raid israélien sur l'expédition maritime d'aide à Gaza, le 31 mai, au cours duquel neuf Turcs ont été tués. Après avoir rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv, le président turc Abdullah Gül a affirmé que les relations ne seraient « plus jamais les mêmes » avec Israël, pays avec lequel la Turquie avait signé une alliance militaire, en 1996. M. Erdogan a quant à lui multiplié les attaques frontales contre l'État hébreu, dans une sorte de dialogue avec des dizaines de milliers de manifestants qui, chaque jour, conspuaient Israël et louaient le Hamas dans les rues d'Istanbul.
La Turquie a affirmé hier qu'elle ne se détournait pas des Occidentaux, après son vote négatif sur de nouvelles sanctions de l'ONU contre l'Iran, s'efforçant de rassurer ses alliés traditionnels qui craignent de perdre un précieux allié. Quand la France investit en Syrie ou dans d'autres pays arabes, il n'y a pas de problèmes,...

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