La « doctrine Albright » : l’OTAN pivot de la sécurité internationale

L'OTAN a examiné hier une doctrine qui ferait du bouclier militaire des Occidentaux du temps de la guerre froide un pivot de la sécurité internationale au XXIe siècle, la condition pour l'alliance étant de s'alléger de structures dépassées. L'OTAN doit continuer à assurer la sécurité de ses membres comme elle l'a fait depuis 1949 et en même temps se mettre en ordre de bataille pour pouvoir intervenir loin de son territoire, recommande le rapport remis par un groupe de 12 experts présidé par l'ex-secrétaire d'État américaine Madeleine Albright. « Dans les dix ans à venir, l'OTAN aura quatre grandes missions militaires interdépendantes », estiment-ils dans ce texte de 46 pages intitulé « OTAN 2020 : une sécurité assurée; un engagement dynamique » et destiné à servir de fondement à son « nouveau concept stratégique », le précédent datant de 1999. La première, selon les auteurs, consiste pour l'OTAN à « défendre contre toute menace d'agression » ses adhérents, conformément à ce qui a été sa mission principale depuis plus de 60 ans. Une autre mission essentielle de l'OTAN pour la prochaine décennie est de coopérer davantage avec d'autres partenaires - y compris la Russie et la Chine - pour faire face aux nouvelles plaies que sont les cyberattaques, la piraterie, les proliférations balistique et nucléaire, voire le risque de pénurie énergétique ou le réchauffement climatique. Les auteurs préconisent également que l'OTAN « ait un rôle plus affirmé face à la menace balistique » en provenance du Golfe. Sa dernière mission enfin serait d'aider à la formation de la police et de l'armée dans les pays les moins stables, comme l'OTAN le fait déjà en Afghanistan et en Irak.