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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Le Pakistan promet son aide aux USA, mais veut quelque chose en échange

Islamabad demande à Washington de jouer un rôle « constructif » concernant le Cachemire.

Hillary Clinton et son homologue pakistanais ont inauguré hier à Washington un « dialogue stratégique » entre les USA et le Pakistan. Mark Wilson/Getty Images/AFP

Le premier « dialogue stratégique » entre les États-Unis et le Pakistan s'est ouvert hier, l'occasion pour Islamabad de demander à Washington de jouer un rôle « constructif » concernant le Cachemire ou l'énergie en échange de son aide pour lutter contre les extrémistes islamistes.
La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a ouvert dans la capitale américaine les discussions, auxquelles participent côté pakistanais son homologue Shah Mehmood Qureshi et le général Ashfaq Kayani, chef d'état-major, en assurant qu'un « jour nouveau » se levait sur les relations souvent tendues entre les deux pays. Elle a notamment souligné l'effort de plus en plus net des autorités pakistanaises pour combattre les groupes islamistes extrémistes et leur a promis le soutien plein et entier des États-Unis. « Votre lutte est la nôtre », a-t-elle dit.
« Il est certain qu'il y aura encore des désaccords à l'avenir », a-t-elle ajouté, mais « il y en a toujours entre amis ou entre membres d'une même famille ».
M. Qureshi, de son côté, a promis le soutien du Pakistan à la lutte antiterroriste, mais a ajouté que son pays avait aussi des demandes à formuler. « Le Pakistan est déterminé à faire sa part pour aider à l'effort de la communauté internationale en vue d'obtenir la paix et la stabilité en Afghanistan, a-t-il dit. Nous espérons que la communauté internationale répondra de la même façon à nos préoccupations légitimes. »
« Le Pakistan continuera de rechercher une résolution pacifique de tous les conflits en cours en Asie du Sud, y compris au Cachemire. Nous espérons que les États-Unis maintiendront leur approche constructive pour encourager ce processus », a-t-il notamment déclaré. Islamabad réclame depuis longtemps une intervention internationale au Cachemire, territoire himalayen à majorité musulmane divisé entre l'Inde et le Pakistan.
Par ailleurs, « nous espérons qu'un accès non discriminant aux ressources énergétiques vitales nous sera accordé pour que nous puissions poursuivre notre plan de développement économique et industriel », a déclaré M. Qureshi.
Ces demandes risquent d'être accueillies froidement par les États-Unis, qui ont refusé jusqu'ici de jouer un rôle de médiateur sur le Cachemire, que l'Inde considère comme un problème de politique intérieure.
Concernant le dossier énergétique, le Pakistan souhaite obtenir un accord nucléaire civil avec les États-Unis, similaire à celui signé entre Washington et New Delhi. Mais l'idée est accueillie avec prudence par les responsables américains, notamment en raison du passif du Pakistan : le « père » de la bombe atomique pakistanaise, Abdul Qadeer Khan, avait reconnu en 2004 des activités de prolifération en Iran, Corée du Nord et Libye.
Interrogée par la chaîne pakistanaise Express TV pour savoir si une coopération nucléaire permettrait d'éviter les pénuries chroniques d'énergie que connaît le Pakistan, Mme Clinton a déclaré qu'il y avait « des mesures plus urgentes à prendre », notamment la modernisation des centrales.
Mais les demandes de coopération du Pakistan ne s'arrêtent pas là, et concernent aussi les secteurs de l'eau et de l'éducation. Islamabad voudrait également que Washington lui fournisse des drones de combat.
Les États-Unis ont mené plus de 90 attaques de drones au Pakistan depuis août 2008, tuant plus de 830 personnes, selon des sources locales. Ces opérations ont été dénoncées au sein du gouvernement pakistanais comme empiétant sur la souveraineté du pays.
Le premier « dialogue stratégique » entre les États-Unis et le Pakistan s'est ouvert hier, l'occasion pour Islamabad de demander à Washington de jouer un rôle « constructif » concernant le Cachemire ou l'énergie en échange de son aide pour lutter contre les extrémistes islamistes.La secrétaire...

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