Quelques heures avant sa rencontre avec M. Obama, M. Netanyahu avait planté le décor. « Si les Américains soutiennent les demandes déraisonnables présentées par les Palestiniens concernant un gel de la construction à Jérusalem, le processus politique risque d'être bloqué pendant un an », avait-il lancé. Et au moment même où se déroulait la rencontre, plusieurs médias israéliens ont annoncé que la municipalité israélienne de Jérusalem avait donné son feu vert final à la construction de 20 logements à l'emplacement d'un hôtel palestinien à Jérusalem-Est. Cette annonce, si elle est confirmée, résonnera comme un écho de l'incident qui a déclenché il y a deux semaines la crise actuelle entre Israël et les États-Unis : l'annonce de 1 600 nouvelles constructions à Jérusalem-Est, en pleine visite du vice-président américain Joe Biden. Washington avait fermement condamné l'initiative, arguant qu'elle n'était pas seulement néfaste pour la paix, mais aussi pour la crédibilité des efforts américains afin de regagner la confiance du monde arabe, et isoler l'Iran. Avant de se rendre à Washington, M. Netanyahu avait offert des gestes de bonne volonté, mais refusé de discuter de Jérusalem. Cette obstination pèse lourd dans les relations entre les deux alliés.
Parallèlement, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a indiqué hier qu'il allait demander aux dirigeants arabes de s'impliquer en faveur des négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens, lors du sommet de la Ligue arabe samedi à Syrte (Libye). « Je vais les exhorter à soutenir les négociations de proximité. Il est crucial que les pays arabes aident à créer une atmosphère favorable dans laquelle les discussions puissent réussir », a-t-il déclaré au Conseil de sécurité. Il a qualifié « d'inacceptable » le feu vert donné par la municipalité israélienne de Jérusalem à la construction de 20 nouveaux logements dans la partie est de la ville. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, réuni à Genève, a également « condamné », malgré l'opposition des États-Unis, la construction de « logements pour des colons israéliens » à Jérusalem-Est. Le Conseil des droits de l'homme a aussi condamné « les violations graves des droits de l'homme commises par Israël en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est ». Les Européens ont refusé de voter le texte, le jugeant « déséquilibré car il ne dénonce pas les tirs de roquettes de miliciens palestiniens contre le territoire israélien », a indiqué à l'AFP un diplomate européen.
Enfin, hier, M. Obama s'est entretenu de l'Iran et du Proche-Orient avec son homologue français, Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le Premier ministre britannique, Gordon Brown, lors d'une vidéoconférence, a indiqué la Maison-Blanche.
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