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Liban - Environnement

Comment préserver et promouvoir la forêt méditerranéenne

Il n’y a pas que les forêts tropicales dans le monde. Pour que la forêt méditerranéenne et son extraordinaire biodiversité soient reconnues, un document vient d’être signé par les pays riverains.

L’ONU célèbre pour la première fois cette année la Journée internationale des forêts, décrétée officiellement pour le 21 mars.

Il s’agit du plus grand événement traitant de la forêt méditerranéenne dans la région et regroupant tous les experts sur la question : la troisième Semaine forestière méditerranéenne s’est tenue à Tlemcen, Algérie, du 16 au 21 mars, et s’est clôturée sur une déclaration portant le nom de la ville. La « déclaration de Tlemcen » a été signée par différents représentants de pays riverains (dont Chadi Mohanna pour le Liban, directeur du développement rural et des ressources naturelles au ministère de l’Agriculture), en présence du vice-directeur de la FAO (qui a organisé l’événement en collaboration avec des institutions internationales comme la GIZ, le Plan Bleu ou Silva Mediterranea, et avec les autorités algériennes).


Dans cette déclaration de Tlemcen, les pays s’engagent en gros à mieux préserver les forêts à caractéristiques méditerranéennes, à mieux en promouvoir l’importance sur la scène internationale, à y développer les biens et services (en d’autres termes à valoriser les produits, bois au autres, et les services forestiers, comme les activités récréatives par exemple), à recourir à de nouveaux mécanismes de financement pour lancer des programmes... Cette déclaration se fonde sur un cadre stratégique élaboré par le Comité sur les problèmes de la sylviculture méditerranéenne (Silva Mediterranea), sous l’égide de la FAO. Ce cadre encourage les pays à mieux prendre en compte l’importance économique des forêts, à accentuer la prévention contre les feux de forêts, à améliorer la gouvernance des sites naturels, à restaurer les paysages dégradés, à renforcer la coopération régionale et internationale...
Au cours de la conférence de presse tenue jeudi à Tlemcen par les ministres et leurs représentants ainsi que la FAO, le ministre algérien de l’Agriculture Rachid Benaissa a souligné, en réponse à une question sur la connexion entre les deux textes, que les signataires de la déclaration devront travailler chacun dans son pays à mettre en œuvre les préceptes du cadre stratégique.


À une question de L’Orient-Le Jour sur les actions concrètes que le groupe de pays signataires compte engager suite à la signature de ce document, la réponse donnée par le représentant du Portugal est allée quelque peu dans le même sens : chaque pays devra définir des actions qui s’insèrent dans ce cadre général, tout en renforçant la coopération internationale à ce niveau.

 

Un spot de la FAO et de la GIZ sur les forets.

 


Pour mieux clarifier ces points qui restaient quelque peu vagues, nous avons porté ces questions à Abderrahim Houmy, secrétaire général du Haut-Commissariat des eaux et forêts du Maroc et chef de la délégation marocaine. Selon lui, l’intérêt de cette déclaration de Tlemcen, renforcée par le nouveau cadre stratégique, est qu’elle « hisse la coopération autour de la préservation et la valorisation de forêts méditerranéennes à un niveau politique de décideurs ». Il s’agit, dit-il, d’une dynamique nouvelle qui vient compléter une coordination qui existait déjà entre techniciens, gestionnaires des forêts et chercheurs, et qui permettra aux gouvernements de mieux profiter des expériences des autres.
Sur les actions concrètes auxquelles il faut s’attendre, M. Houmy précise que des programmes déjà en cours s’inséreront dans le cadre stratégique, à l’instar du programme de protection du cèdre qui implique actuellement le Liban, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie.


À une question sur l’absence d’objectifs clairs sur base desquels les projets des pays pourraient être évalués à l’avenir, M. Houmy répond que le flou est intentionnel. « Il valait mieux conférer à ce processus davantage de souplesse pour ne pas porter atteinte aux souverainetés nationales », explique-t-il. Interrogé sur le financement par des pays donateurs, il précise que jusqu’à nouvel ordre, les contributions des pays seront volontaires, ajoutant que les pays du sud de la Méditerranée apportent aussi la leur à ces projets. À savoir que selon certains observateurs concernés par le cadre stratégique, « le succès de la promotion des questions relatives à la forêt et au partenariat méditerranéen dépend aussi des contributions financières de tous les pays partenaires ».
La prochaine semaine forestière méditerranéenne, qui sera la quatrième, se déroulera à Barcelone en 2015, a-t-on également annoncé au cours de cette conférence de presse. L’événement a été suivi d’une plantation d’arbres dans le parc naturel de Tlemcen (dans le centre duquel la conférence avait lieu) : un arbre pour chaque pays, plantés par les chefs de délégation.


C’est également au cours de cette conférence de presse que le vice-directeur de la FAO a annoncé que le 21 mars a été officiellement désigné par les Nations unies comme Journée internationale des forêts.

 

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