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Liban

Les chefs religieux sont unanimes : le risque de discorde guette le pays

Les condamnations de l’agression dont ont été victimes il y a quelques jours les deux cheikhs de Dar el-Fatwa se sont poursuivies hier pour le troisième jour consécutif alors que les forces de l’ordre progressaient au niveau de l’enquête pour déterminer les auteurs de l’attaque. Parallèlement, les chefs religieux, notamment musulmans, qu’ils soient sunnites ou chiites, appellent à la sagesse et à la vigilance contre une éventuelle cinquième colonne dont l’objectif, assurent-ils, est de provoquer la discorde.


À ce jour, sur le plan de l’enquête, 7 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’affaire, sachant notamment qu’il reste quatre autres personnes recherchées dans la localité de Khandak el-Ghamik, et dont l’identité serait désormais connue par les forces de l’ordre, précise l’agence al-Markaziya.


Des sources sécuritaires citées par l’agence ont indiqué que « le groupuscule de Khandak el-Ghamik est bien connu des forces de l’ordre et des habitants de la région surtout qu’ils ont agressé des habitants du quartier et les passant à tabac plus d’une fois ».
Toujours selon des sources informées, les membres de ce groupuscule sont surtout connus des propriétaires des restaurants et des bureaux du quartier Monnot, à cause des « taxes » qu’ils ont l’habitude de leur imposer chaque mois.

 

(Lire aussi : Sleiman de Lagos : Le Liban connaîtra le salut en dépit de tout)


La LBC a révélé en soirée le nom de deux des participants à l’attaque, à savoir Hassan Hammoud et Hassan Kaawar, qui ont pris part à l’affaire de Basta Tahta. La chaîne a précisé que le procureur de la République, le juge Hatem Madi, a ordonné l’arrestation des 7 participants qui se trouvaient hier aux mains des services de renseignements de l’armée.
La chaîne a précisé que quatre principaux participants ont été arrêtés dans le cadre de l’agression qui a eu lieu à Basta Tahta et trois autres impliqués dans l’agression de Chiyah.


Les deux Hassan, qui ont reconnu avoir pris part à l’agression, ont révélé durant l’enquête le nom de deux autres complices du nom de Bilal Aoun et Hassan Baalbacki, le propriétaire du salon de coiffure à l’intérieur duquel a été entraîné l’un des deux cheikhs dont la barbe a été rasée. On ne sait pas encore quel a été le rôle exact de ces deux derniers complices.


Selon les témoins du quartier, les deux Hassan sont des racketteurs et des fauteurs de troubles aux multiples délits, souligne la chaîne. Selon cheikh Mohammad Kazem, imam chiite d’une mosquée à Khandak el-Ghamik, les membres de ce gang n’appartiennent à aucune formation, et « ne sont guère représentatifs des chiites ».


Alors que l’enquête se poursuivait sur le terrain, un inconnu s’est aventuré hier à lancer un cocktail Molotov contre le mur du parking du siège de Dar el-Fatwa, mettant le feu aux bennes d’ordures qui se trouvaient sur les lieux. Les forces de l’ordre ont été dépêchées pour enquêter sur ce nouvel acte de provocation.


Dans les milieux politiques et religieux, les réunions se sont succédé hier encore, et les dénonciations aussi.


Fait notoire et hautement symbolique, la visite effectuée par une délégation de dignitaires du Conseil supérieur chiite à Dar el-Fatwa. La délégation était présidée par cheikh Ahmad Kabalan qui a insisté sur la nécessité de couper court à toute tentative de discorde sunnito-chiite et de contrer tous les problèmes qui enveniment les quartiers des grandes villes, soulignant l’importance de « faire prévaloir la raison ».

 

(Lire aussi : Le Futur appelle à saisir la Cour de justice des agressions contre les cheikhs sunnites)

 

Une position qu’a approuvée à son tour le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, qui a indiqué que le procureur s’est engagé à le mettre au courant de la progression de l’enquête minute par minute, pour couper court aux tentatives visant à exploiter cet incident et à semer la discorde.


À son tour, le mufti du Mont-Liban, Mohammad Ali Jouzou, a mis en garde contre le danger de la discorde qui commence à ronger la société libanaise, a-t-il laissé entendre. « Si l’on s’est attaqué à ces cheikhs aujourd’hui, demain il y en aura d’autres », a-t-il assuré.


Au Liban-Sud, une réunion a regroupé à Saïda les ulémas en présence du mufti de la ville, cheikh Salim Soussan, au cours de laquelle les participants ont appelé l’État à sévir et à assumer ses responsabilités, soulignant leur refus de se laisser entraîner dans la discorde. Également à Saïda, une autre réunion qui a regroupé autour d’une même table les chefs religieux des communautés musulmanes et chrétiennes qui ont unanimement dénoncé l’attaque contre les dignitaires sunnites après avoir exprimé leur crainte d’une cinquième colonne qui serait à l’origine de ces agressions. Une troisième réunion a eu lieu à Verdun à la Maison druze sous la présidence de cheikh Naïm Kassem, qui a également mis en garde contre la montée des tensions communautaires et les dangers visant à susciter les conflits intercommunautaires.

 

 

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Les condamnations de l’agression dont ont été victimes il y a quelques jours les deux cheikhs de Dar el-Fatwa se sont poursuivies hier pour le troisième jour consécutif alors que les forces de l’ordre progressaient au niveau de l’enquête pour déterminer les auteurs de l’attaque. Parallèlement, les chefs religieux, notamment musulmans, qu’ils soient sunnites ou chiites, appellent...

commentaires (2)

Pas tant que ça ...personne ne veut se passer la discorde autour du coup pour ce faire pendre ...!

M.V.

13 h 58, le 20 mars 2013

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Commentaires (2)

  • Pas tant que ça ...personne ne veut se passer la discorde autour du coup pour ce faire pendre ...!

    M.V.

    13 h 58, le 20 mars 2013

  • Quand la main exécute c'est la tête qu'on punit. Cherchez les têtes...

    SAKR LEBNAN

    08 h 56, le 20 mars 2013

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