Le président de la République Michel Sleiman a estimé samedi que « la loi électorale de 1960 a abouti à un tri communautaire et confessionnel, mais aussi à une monochromie (politique) au sein des communautés musulmanes ». Il a de ce fait appelé à l’élaboration d’un projet de loi qui « favorise le pluralisme et la diversité à l’échelle de chaque confession, en vertu de la Constitution libanaise, dont l’essence est celle du pluralisme politique et du consensus ».
Le chef de l’État a tenu ces propos au palais de Baabda devant une délégation de la Ligue maronite, emmenée par son président Joseph Torbey. Écartant catégoriquement la loi de 1960, « qui n’est plus valide et qui ne sert plus son objectif à l’échelle nationale », le président Sleiman a en même temps rejeté toute nouvelle loi « dont la teneur serait moindre que celle de la loi de 1960, en ce sens qu’elle entretiendrait non seulement un tri sur base confessionnelle, mais favoriserait en plus l’émergence de blocs extrémistes au sein de chaque communauté ». « C’est pourquoi nous tendons vers la proportionnelle, qui assure largement la juste représentation de toutes les tranches libanaises », a encore affirmé le président Sleiman, réitérant son appui au projet de loi voté par le gouvernement, qui se base sur la proportionnelle et prévoit un découpage en 13 circonscriptions.
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Le président Sleiman a rappelé qu’un « projet de loi basé sur la proportionnelle se trouve actuellement au Parlement », appelant à recentrer le débat sur ce projet « et d’y apporter d’éventuelles corrections alliant la majoritaire et la proportionnelle ». Ce jumelage serait « le début d’un développement vers l’adoption entière de la proportionnelle », a-t-il déclaré. Appelant enfin à l’accélération, au cours de la prochaine étape, de la mise sur pied du Sénat prévu par la Constitution, le chef de l’État a insisté sur l’enjeu qui consiste à « se conformer à la parité au niveau de toutes les instances, car telle est l’essence de la coexistence entre Libanais ».
Mariage civil
En plus de la loi électorale, le président Sleiman mène une bataille en parallèle, celle d’instaurer le mariage civil au Liban. Il a encore une fois appelé hier à « être réceptif à l’évolution et aux exigences du peuple, afin de mettre au point les lois adéquates » sur ce plan. C’est ainsi qu’il s’est exprimé sur Twitter, devenu le support de ses déclarations en faveur du mariage civil. « Il existe des autorités qui s’opposent au mariage civil », a-t-il fait remarquer, en allusion notamment aux instances religieuses musulmanes et au Premier ministre. Il a toutefois ajouté que « cela ne modifie aucunement mes convictions et ma détermination à remettre le train sur la bonne voie ».
(Pour mémoire : Entre Sleiman et Mikati... pas de « mariage civil »)
Par ailleurs, le président de la République a reçu samedi le Premier ministre Nagib Mikati, à la veille du Conseil des ministres prévu demain. Il a également passé en revue avec le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, les préparatifs du sommet des États donateurs au Koweït ainsi que les développements relatifs à la mise en place du vote des émigrés aux prochaines législatives. Le président Sleiman a reçu en outre la députée Bahia Hariri, qui lui a exposé la situation à Saïda et ses environs. Le président du Conseil supérieur libano-syrien, Nasri Khoury, s’est également rendu à Baabda.
Pour mémoire
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Le SEUL Homme Logique ! Mais... que peut-il faire seul ?
SAKR LEBNAN
03 h 14, le 28 janvier 2013