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Liban - Grand Sérail

Mikati dénonce les critiques « injustifiées et inacceptables » portant sur l’aide de l’État aux réfugiés syriens

Le Premier ministre Nagib Mikati a présidé hier une réunion ministérielle élargie portant sur l’aide apportée par l’État aux réfugiés syriens, en prévision du Conseil des ministres qui planchera aujourd’hui sur ce dossier.

La réunion ministérielle sur les réfugiés syriens au grand Sérail. Photo Dalati et Nohra

Le problème épineux et explosif posé par les réfugiés syriens qui affluent au Liban du fait de la poursuite des affrontements meurtriers, et des massacres, dans plusieurs localités et régions syriennes devrait être passé au crible au cours d’un Conseil des ministres qui se tiendra en principe aujourd’hui, jeudi, au palais de Baabda. Dans la perspective de cette séance du cabinet, le chef du gouvernement Nagib Mikati a présidé hier après-midi au Grand Sérail une réunion ministérielle élargie à laquelle ont pris part le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Marwan Charbel, le ministre de la Défense, Fayez Ghosn, le ministre de l’Éducation nationale, Hassan Diab, le ministre de la Santé, Ali Hassan Khalil, le secrétaire général du Haut-Comité de secours, Ibrahim Bachir, et le coordinateur du dossier des réfugiés à la présidence du Conseil, Ramzi Naaman.


Au cours de la réunion, le Premier ministre a mis l’accent sur les efforts déployés par l’État libanais en vue d’apporter l’aide nécessaire aux réfugiés syriens de manière équitable, sans prendre en considération leurs allégeances politiques. Répondant implicitement – sans le nommer – à l’ambassadeur de Syrie à Beyrouth, Ali Abdel Karim Ali, qui a accusé le ministre des Affaires sociales de faire preuve de discrimination dans l’aide accordée aux exilés syriens, M. Mikati a dénoncé les critiques « injustifiées et inacceptables » formulées sur ce plan.


Prenant la parole au début de la réunion, le chef du gouvernement a notamment déclaré : « Face à l’accroissement important du nombre de familles syriennes qui ont trouvé refuge au Liban et qui sont confrontées à des situations sociales et humanitaires très difficiles, le gouvernement libanais est intervenu efficacement au début de la crise, par le biais des ministères et de ses organismes, afin de faire face aux besoins des familles réfugiées. Mais les moyens disponibles ont été épuisés et la possibilité de poursuivre l’action menée a diminué, en dépit de l’intervention de certaines instances internationales et d’ONG locales. Il était donc impératif que le gouvernement libanais établisse un plan d’intervention et d’aide afin de mettre au point un mécanisme de coordination globale pour répondre aux besoins des réfugiés syriens et des familles libanaises ayant accueilli ces derniers. Le plan du gouvernement a aussi pour but de partager clairement les tâches et les responsabilités entre toutes les agences concernées afin de déterminer les parties dans le besoin et celles qui sont le plus marginalisées. »


Et le Premier ministre d’ajouter : « À travers son plan d’action, le gouvernement a également pour but de garantir une distribution équitable des ressources et d’empêcher le gaspillage à tous les niveaux. Le but recherché est en outre de mettre sur pied des canaux de coordination entre toutes les instances concernées. Le gouvernement libanais a pris soin, en élaborant son plan, d’assurer une complémentarité avec le plan d’action des organismes des Nations unies, de manière à permettre au gouvernement d’organiser et de coordonner les efforts déployés au niveau de l’aide et d’assurer le financement nécessaire par le biais de la coopération entre le plan gouvernemental et les différents programmes des Nations unies. »


M. Mikati a d’autre part souligné dans ce cadre que la tragédie vécue (par le peuple syrien) impose d’agir « avec sérieux et de façon rapide pour obtenir le financement nécessaire à la poursuite des actions de secours en prenant en outre les décisions adéquates afin de faire face à tout développement éventuel qui dépasserait les possibilités humaines, institutionnelles et financières du gouvernement libanais ».

Réponse implicite à l’ambassadeur de Syrie
 Dans une réponse à peine voilée à l’ambassadeur syrien, M. Mikati a par ailleurs déclaré : « Dès le premier jour de la crise syrienne, le gouvernement libanais a établi une dissociation entre la position politique, qui s’est exprimée par la politique de distanciation (à l’égard de la guerre intersyrienne) et l’attitude humanitaire qui s’est traduite par l’octroi de l’aide requise aux réfugiés syriens, bien avant que les organisations humanitaires internationales n’entament leur action. Le gouvernement libanais, par le biais de ses ministères et de ses organismes, n’a fait aucune distinction, en s’attaquant à ce dossier, entre les opposants au régime syrien et les loyalistes. Le gouvernement a traité ce dossier sous l’angle purement humanitaire, conformément aux usages et aux règles humanitaires. Par voie de conséquence, impliquer ce dossier dans les tiraillements politiques et porter atteinte à un ministère déterminé ou à toute partie libanaise officielle constitue une attitude injustifiée et inacceptable qui risque d’avoir des retombées négatives sur l’affaire des réfugiés. »


Il convient d’indiquer sur ce plan que le député Khaled Zahramane, membre du bloc parlementaire du Futur, a qualifié de « grand scandale » l’attitude de l’ambassadeur syrien, invitant le gouvernement à tenir une réunion extraordinaire afin de « faire taire l’ambassadeur de Syrie ».

 

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commentaires (3)

Pris dans les tourmentes politiques, et dans leur dilemme, le PM Mikati devrait utiliser son GPS moderne, au lieu de sa vieille boussole déréglée...

SAKR LEBNAN

03 h 37, le 03 janvier 2013

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Commentaires (3)

  • Pris dans les tourmentes politiques, et dans leur dilemme, le PM Mikati devrait utiliser son GPS moderne, au lieu de sa vieille boussole déréglée...

    SAKR LEBNAN

    03 h 37, le 03 janvier 2013

  • Au lieu des termes généraux, des "implicitement", des "indirectement", des détours, et puisque son ministre des Affaires étrangères (du régime syrien) est honteusement incapable d'un tel geste nécessaire à l'égard de son "chef" l'ambassadeur en question, pourquoi le chef du gouvernement ne convoque-t-il pas cet ambssadeur pour lui dire ces choses directement et le faire taire une fois pour toutes ?

    Halim Abou Chacra

    02 h 10, le 03 janvier 2013

  • On devra le supporter pour combien de temps encore celui-là ! "Porter atteinte à un ministère déterminé constitue une attitude inacceptable qui risque d’avoir des retombées négatives sur l’affaire des réfugiés." ! Et non sur les "Rapports!" entre son "gouvernement?" et ce régime assadique ?!

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    21 h 39, le 02 janvier 2013

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