Ces sources s’attendent donc à l’arrivée de nouvelles vagues de réfugiés syriens au Liban, de grande importance. Et ce vu la proximité de la frontière libanaise pour les réfugiés syriens, de la longueur de celle-ci (330 kilomètres) et surtout de la qualité de l’accueil qui leur est réservé. Un accueil bien meilleur qu’en Jordanie, en Turquie et en Irak où les réfugiés sont installés dans des camps, en plein air. Les pays donateurs n’ont pas manqué de saluer l’hospitalité libanaise, reconnaissant que la grande majorité des réfugiés syriens sont hébergés par des familles libanaises. Les pays donateurs se sont aussi déclarés conscients des possibilités financières limitées du Liban et de la capacité restreinte de ce pays à héberger davantage de réfugiés et à gérer leur présence provisoire sur son territoire.
Ces informations ont été confirmées par certaines grandes puissances et par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Elles ont également été confirmées au Caire par l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, qui a informé le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi, de l’échec de ses pourparlers à Moscou.
La Russie a, en effet, douché les espoirs de M. Brahimi. Ce dernier en attendait pourtant un geste, qui donnerait à sa mission un élan, vers une solution à la crise syrienne. Il ne s’attendait pas à une telle passivité de Moscou face à la recrudescence des affrontements. Lakhdar Brahimi redoute pourtant « l’enfer », si aucune solution politique n’est trouvée.
Pourtant, sa rencontre à Moscou samedi dernier avec le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, n’a pas été un fiasco total. Mais elle n’a permis aucune avancée. Ce « surplace » est toutefois considéré comme un échec par M. Brahimi. Ce qui pourrait bien mettre l’émissaire sur la voie de la démission, car il n’a nullement l’intention de poursuivre en vain ses efforts.
C’est avec franchise que le responsable russe a fait part à l’émissaire du refus du président syrien Bachar el-Assad de lâcher la présidence, comme le lui a annoncé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad. Il a aussi affirmé que son pays ne fera pas pression sur le président syrien pour qu’il démissionne.
Serguei Lavrov a bien essayé de convaincre l’opposition syrienne en exil de dialoguer avec un régime syrien prêt au dialogue. Moscou a alors invité le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Moaz el-Khatib, à se rendre à Moscou. Mais ce dernier a décliné l’invitation, soulignant que l’opposition ne passera à l’étape de transition, autrement dit à la discussion sur l’avenir de la Syrie, qu’après la démission de Bachar el-Assad.
Face à l’impasse russe, il est important de noter le silence américain et celui de ses alliés comme l’Arabie saoudite et le Qatar, tous en faveur d’un départ du président syrien. Silence également à l’égard de Lakhdar Brahimi qui avait parié sur la capacité de Moscou de provoquer un revirement dans la position d’Assad. Ce qui n’a toujours pas eu lieu, la Russie prenant pour prétexte qu’elle ne s’immisce jamais dans les affaires d’un État pour en changer le régime, car c’est une affaire intérieure qui ne concerne que le peuple syrien.
Il est légitime, dans ce contexte, de se demander comment réagira Lakhdar Brahimi. Mais aussi quelle sera la réaction du Conseil de sécurité face aux massacres de civils qui augmentent tous les jours. Et surtout, ce qu’il adviendra du Liban face à l’incessant flux de réfugiés.
commentaires (3)
CHOU BIDDOU YI7MOL HAL BALAD TA YI7MOL !
SAKR LEBNAN
07 h 09, le 31 décembre 2012