Le ministre de l’Environnement Nazem el-Khoury a annoncé hier, lors de la réunion de haut niveau qui a lieu actuellement à Doha dans le cadre du dix-huitième sommet de l’ONU sur le changement climatique, « l’objectif officiel volontaire du Liban de produire 12 % de son énergie à partir de sources renouvelables d’ici à 2020 ».
Dans son discours, le ministre a affirmé que « la nature globale du changement climatique appelle à une coopération très vaste de tous les pays afin d’apporter une réponse internationale et efficace à ce problème ». Mais le Liban, selon lui, « réaffirme que la plus grande part des émissions historiques et actuelles de gaz à effet de serre trouve son origine dans les pays développés, et que la part des émissions des pays en développement ira croissant afin d’accompagner leurs besoins ».
Le ministre a ajouté que « le Liban reconnaît l’importance d’actions nationales de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement, afin de contribuer aux efforts qui visent à contrer les conséquences du changement climatique ». Il a précisé que l’objectif fixé par le Liban est volontaire, et que « sa mise en application dépendra de la disponibilité d’un appui adéquat financier, technologique et de renforcement des capacités ».
Qatar, un objectif de 2 %
Un autre pays a annoncé un objectif en relation avec les énergies renouvelables hier, qui n’est autre que le pays hôte du sommet, le Qatar. Beaucoup de bruits couraient depuis un certain temps sur un éventuel engagement qui serait pris par ce pays pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, ou alors un engagement financier au Fonds sur le climat (créé pour aider les pays en développement à appliquer des mesures d’adaptation au changement climatique). Cet engagement est venu sous la forme d’un objectif, celui de 2 % de l’énergie de ce pays à partir de sources renouvelables.
Cette annonce a été faite au cours d’une conférence de presse tenue hier à 9h30 au Centre national de convention où se déroule le sommet, en présence de cheikha Moza bint Nasser, du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et de la secrétaire exécutive de la Convention cadre des Nations unies pour le changement climatique
(UNFCCC), Christiana Figueres. Au cours de cet événement a été annoncée la formation d’un Institut pour le changement climatique au Qatar, en partenariat avec le célèbre institut allemand Potsdam pour la recherche sur le climat.
Plusieurs ONG, qui suivent cette affaire de près et qui espéraient un engagement significatif de la part du pays hôte du COP, ont jugé cette annonce insuffisante. « Il est positif que le Qatar s’engage à réduire ses émissions, mais cette annonce d’un objectif de 2 % reste en deçà des espérances, déclare Ali Fakhry, d’IndyAct. Le Qatar est un pays influent dans la région, son engagement en provoquera d’autres. » IndyAct a par ailleurs organisé une activité visant à pousser le Qatar à s’engager davantage dans cette voie. Selon Ali Fakhry, « la porte n’est pas encore fermée, le pays hôte pourrait faire d’autres annonces durant ce sommet ».
D’autre part, comme pour mettre en avant les conséquences du changement climatique sur le Qatar, Joachim Schellnhuber, professeur à l’institut Potsdam, a souligné au cours de la conférence de presse d’hier que les températures au Qatar atteignent déjà en moyenne 45 degrés. Avec cinq degrés de plus, selon lui, ce pays n’existerait plus.
Cela est vrai pour beaucoup de pays de la région. De telles révélations contribueront-elles à réveiller les pays arabes de leur léthargie et mettre de côté les intérêts financiers liés aux énergies fossiles ?
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commentaires (6)
Ouai, pourquoi pas!
Ali Farhat
17 h 17, le 06 décembre 2012