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Liban - Censure

Le film de Sélim el-Turk « My Last Valentine in Beirut » dans le collimateur des infirmières

L'Ordre des infirmiers qui a porté plainte contre le film pour "offense au métier", un juge doit trancher.

L'affiche du film tirée de sa page Facebook.

Une fois n'est pas coutume, un film libanais n'est pas dans le collimateur de la censure. "My Last Valentine in Beirut", de Sélim el-Turk, est toutefois dans celui de la justice. Le censeur, cette fois-ci, est l'Ordre des infirmiers qui a porté plainte contre le film pour "offense au métier".    

 

Ce premier film libanais et arabe tourné en 3D, actuellement en salles, est interdit aux mineurs. Il raconte l'histoire de Juliette, une jeune femme dévergondée qui devient une prostituée mal traitée par ses clients. Juliette, qui vit avec sa mère handicapée, rencontre un réalisateur qui lui propose de filmer sa vie en mettant des caméras dans sa maison. 

Une scène du film montre un barbier-chauffeur de taxi, épris de Juliette, qui se lance dans une longue tirade devant un de ses clients, chantant les louanges de la femme qu'il prend pour une infirmière...

 

L'Ordre des infirmiers a vu dans cette scène en particulier une offense au métier, et dans le film en général une atteinte aux bonnes mœurs, exigeant dans leur plainte son retrait des salles ainsi que la somme de 100.000 dollars au titre de dommages et intérêts, a-t-on appris de bonne source.

 

Sélim el-Turk, lui, n'en revient pas. "Ce film bénéficiait de l'autorisation de la Sûreté générale, j'étais supposé +être en règle+", dénonce le réalisateur contacté par lorientlejour.com. Assurant avoir été interrogé pendant plusieurs heures mercredi dans un commissariat de Beyrouth, il explique que le juge décidera s'il donnera suite ou non à la plainte. "C'est comme si le tribunal allait trancher entre l'Ordre et la Sûreté générale", se moque le réalisateur.  "Tout ceci n'est pas de l'art. C'est dommage que cela arrive au cinéma libanais", déclare-t-il, se disant désolé que le film soit un sujet d'actualité dans les médias non pour les techniques avancées utilisées lors de son tournage, mais pour des "ragots".

 

En guise de soutien au film, une nouvelle page Facebook "My Last Valentine in Beirut does not offend any profession" a été créée. Sur Twitter, les internautes, eux, ne cachent pas leur colère.

 

 

Ce n'est pas la première fois que des œuvres cinématographiques libanaises font face à des problème de censure.

En mai dernier, le film "Tannoura Maxi" du réalisateur libanais Joe Bou Eid a été brièvement interdit après le refus des producteurs de couper deux scènes du film "portant atteinte à des lieux saints chrétiens", selon une demande déposée par le Centre catholique d’information (CCI) auprès de la Sûreté générale.  Quelques jours plus tard, le film a été de retour dans les salles après modifications des deux scènes "controversées".

 

Le dernier film en date à avoir été censuré est "Beirut Hotel", le 3e long métrage de la réalisatrice franco-libanaise Danielle Arbid. Le film avait été interdit de diffusion en salles en janvier 2012 par le bureau de censure de la Sûreté générale en raison des références dans le film à l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, en 2005.

En avril dernier, Sabine Sidawi, responsable d’Orjouan Productions, et Danielle Arbid ont intenté un procès contre l’État libanais. Une "première" en soi pour toutes les affaires classées de la censure.

 

 

Pour mémoire:

Église vs film turc : au Liban, la censure, encore une fois

 

Un musée virtuel pour la censure libanaise

 

Censure : la société civile propose une loi sur la liberté cinématographique

Une fois n'est pas coutume, un film libanais n'est pas dans le collimateur de la censure. "My Last Valentine in Beirut", de Sélim el-Turk, est toutefois dans celui de la justice. Le censeur, cette fois-ci, est l'Ordre des infirmiers qui a porté plainte contre le film pour "offense au métier".    
 
Ce premier film libanais et arabe tourné en 3D, actuellement en salles, est interdit aux...

commentaires (3)

Même les INFIRMIÈRES deviennent conservatrices au Liban !!!!!!!!!!!!!!!

ANATOLE VASILIS

11 h 39, le 30 novembre 2012

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Commentaires (3)

  • Même les INFIRMIÈRES deviennent conservatrices au Liban !!!!!!!!!!!!!!!

    ANATOLE VASILIS

    11 h 39, le 30 novembre 2012

  • Dans le collimateur ou sous la seringue des infirmières ? Yia chabéb, la liberté d'expression s'arrête là où commencent les droits des autres. C'est pourquoi on dit " parfois " que la dictature est le summum de la démocratie... Ne me comprenez pas à l'envers !

    SAKR LEBNAN

    09 h 06, le 30 novembre 2012

  • Un cinéaste élabore un film fiction. Un homme tombe follement amoureux d'une prostituée (Oh! Quelle horreur!). Un jour, en un petit délire, il raconte à un ami les merveilles sexuelles de sa bien-aimée, "qu'il prend pour une infirmière", probablement parce qu'elle a avec elle sa mère handicapée. Non, interdit ! Il faut censurer le film, car l'ordre des infirmiers se sent offensé. La femme-fiction, dans la tête d'un petit délirant, ne peut être ni infirmière, ni employée de bureau, ni employée de maison, ni employée de supermarché, ni avocate, ni médecin, ni dame de la société, ni mariée, ni mère de famille, ni rien, quoi. Elle ne peut pas être femme tout court. Peut-être pourrait-elle être un travesti, qui sait ! Il faut demander à la Sûreté générale si c'est possible ! Comme dit un des commentateurs sur Facebook, certains dans ce pays sombrent dans "la stupidité" totale.

    Halim Abou Chacra

    12 h 23, le 29 novembre 2012

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