La visite officielle que doit effectuer le Premier ministre Nagib Mikati en France, du 19 au 22 courant, s’inscrit dans la foulée du tout récent séjour éclair du président français François Hollande au Liban, qui portait un message fort de soutien au Liban et à ses institutions dans les circonstances difficiles que l’on connaît.
Le chef du gouvernement libanais sera accompagné de trois ministres (et peut-être d’autres, apprend-on auprès de personnes engagées dans les préparatifs de la visite). Pour l’instant, il s’agit de MM. Nicolas Nahas, ministre de l’Économie, Walid Daouk, ministre de l’Information, et Fayçal Karamé, ministre de la Jeunesse et des Sports.
Au programme du séjour de M. Mikati, dont le calendrier précis n’est pas encore rendu public, une réunion de travail avec le président François Hollande, à l’Élysée, avec un point de presse à la sortie, un entretien avec le Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault, à l’hôtel Matignon puis avec M. Laurent Fabius ainsi qu’une séance de questions-réponses à l’Assemblée nationale, une conférence à l’Académie diplomatique, une visite guidée au Louvre, un échange de vues avec les ambassadeurs arabes accrédités en France, une rencontre avec la presse libanaise et arabe, et, enfin, une présence du chef du gouvernement et de sa suite à la réception traditionnelle que doit donner le 21 au soir l’ambassadeur Boutros Assaker à l’occasion de la fête de l’Indépendance.
Les entretiens franco-libanais prévus lors de la visite de Mikati permettront au président François Hollande et aux autres hauts responsables qu’il rencontrera de confirmer le soutien de la France au Liban et de la politique de « distanciation » adoptée à l’égard de la situation explosive en Syrie, mais aussi d’exprimer les plus vives inquiétudes de Paris sur les dangers de « contamination » des événements qui se déroulent dans le pays voisin.
Diplomatie économique
Des sources bien informées indiquent que pour le président Hollande, il s’agira surtout de conforter les institutions libanaises et non des personnes, et aussi de ne pas s’engager au niveau ministériel (changement ou pas changement). En insistant sur l’essentiel, c’est-à-dire que la transition, s’il y en avait une, devrait être préparée dans le cadre du dialogue prôné par le président Michel Sleiman et déjà ouvert à Baabda pour régler les conflits internes libanais et éviter un vide au niveau du Sérail, qui pourrait entraîner un ajournement des prochaines législatives et éventuellement d’autres échéances à un niveau plus élevé. Ces sources ajoutent que même un simple vide ministériel dans les circonstances actuelles présente un danger réel et risque d’enclencher une paralysie des institutions, voire un début de démembrement du pays.
Un responsable français qui suit de près la situation interne au Liban estime que si le président Michel Sleiman réussissait à convaincre le 14 Mars à coopérer avec le camp adverse pour former un cabinet d’union nationale, ce serait une excellente chose.
Sur le plan bilatéral, on apprend de source gouvernementale française que divers dossiers seront discutés lors des réunions à l’Élysée et Matignon ainsi qu’au niveau des ministres faisant partie du gouvernement, et que des questions aussi importantes que l’aide militaire au Liban et la fourniture de matériel sophistiqué à l’armée pourraient faire avancer les choses. La partie française affirme qu’elle est dans l’attente, à cet égard, d’une liste mise à jour des besoins du Liban.
Enfin, au plan économique, le président Mikati et le ministre de l’Économie, M. Nahas, saisiraient l’excellente occasion de la nouvelle notion de « diplomatie économique » prônée par l’Élysée et le Quai d’Orsay pour évoquer les bonnes opportunités d’investissement au Liban pour les entreprises, les collectivités et autres organismes français.
commentaires (7)
Un SUIVI STE en effet....
Antoine-Serge KARAMAOUN
08 h 47, le 16 novembre 2012