Rechercher
Rechercher

Liban

Silence assourdissant du Hezb, al-Assir appelle aux armes...

Derrière les accrochages de Saïda hier, une raison d’ordre général : les partisans du Hezbollah auraient refusé d’obtempérer à un ultimatum lancé par cheikh al-Assir, leur demandant d’enlever de cetaines rues à Saïda toutes les affiches à la gloire du parti de Dieu.Le religieux salafiste « refusant désormais la présence à Saïda du Hezb qui tue nos frères en Syrie et qui vient d’assassiner Wissam el-Hassan à Beyrouth... ».
Mais dans leurs versions respectives, cheikh al-Assir et le Hezbollah se renvoient chacun la responsabilité du déclenchement des violences. Le porte-parole d’al-Assir explique à L’Orient-Le Jour que ce dernier avait, au cours de ces derniers jours, demandé aux services de sécurité concernés d’ôter les affiches du Hezbollah. « La situation était devenue insupportable », lance-t-il, en référence à d’autres incidents qu’il avait déjà dénoncés de par le passé, notamment « la présence de chabbiha qui tentent d’intimider les quartiers chrétiens de la ville ».

Un cheval de bataille...
Il semble que cheikh al-Assir veut faire des affiches « provocatrices » du Hezbollah son nouveau cheval de bataille, depuis son prêche de vendredi. « Voyant que tous les services de sécurité (ndlr : sans préciser lesquelles) ne coopéraient pas avec nous et prenaient le parti du Hezbollah en maintenant ces affiches, le cheikh a décidé de se rendre pacifiquement à Taamir pour gérer la situation. Il est toutefois tombé dans une embuscade et son véhicule a été criblé de tirs », déplore un porte-parole salafiste . « Ce sont les chabbiha du Hezbollah qui ont tiré sur le cheikh », ajoute-t-il. Un communiqué d’al-Assir dénoncera en début de soirée « une volonté claire du Hezbollah de vouloir l’assassiner ».
Les sources du Hezbollah stigmatisent, quant à elles, la volonté manifeste du chef salafiste d’inciter à la discorde, comme le montre, disent-ils, son obstination à enlever les affiches du Hezbollah à une semaine de la commémoration de Achoura. De plus, le responsable du Hezbollah à Saïda, Zeid Daher, aurait été touché par les tirs des hommes d’al-Assir alors qu’il tentait de calmer la situation. L’OLJ n’a pu obtenir du Hezbollah plus d’informations sur la question. Le parti ne s’est en tout cas pas prononcé officiellement sur ce grave incident.
Pour le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, interrogé par L’OLJ, « les deux parties se sont provoquées mutuellement, le Hezbollah en s’entêtant à maintenir les affiches et cheikh al-Assir en se rendant dans une zone à forte majorité chiite ».

Pas de parallèle
avec Tripoli
Interrogé sur le timing de « ces provocations » et leurs répercussions politiques, le ministre Charbel a affirmé s’en remettre à l’enquête. Rappelant les « tensions communautaires qui fragilisent manifestement la scène libanaise », il s’est en même temps attardé sur la spécificité multiconfessionnelle de Saïda, dans le souci de la différencier du terrain autrement dangereux de Tripoli. À une question sur l’ampleur de l’armement de cheikh al-Assir, le ministre a répondu, après un bref silence, que « toutes les parties libanaises sont armées ». Mais face à cela, les services de sécurité se montreront fermes « et tireront sur tous les éléments armés qui refusent de coopérer avec les agents déployés sur le terrain ».
Mais c’est justement à l’absentéisme des services de sécurité qu’une source de Saïda, proche des milieux du 14 Mars, renvoie en partie le déclenchement des accrochages. Interrogée en effet par L’OLJ sur le timing de ces provocations mutuelles, la source de l’opposition évoque deux raisons : la mobilisation orchestrée par cheikh al-Assir contre le Hezbollah, sans que celui-ci ne lui réponde (jusqu’à hier) ; l’absence des forces sécuritaires surtout dans la région de Taamir, qui est en partie militaire (présence de l’armée depuis 2006) et en partie non militaire, où l’État est inexistant. « Ainsi, les heurts en soi étaient » prévisibles, d’autant que cheikh al-Assir tente de marquer une présence au niveau des zones où le Hezbollah est présent, comme s’il cherchait des problèmes.

Mobilisation nocturne
Démentant la version selon laquelle les services de sécurité auraient refusé d’oter les affiches du Hezbollah à Saïda au cours des jours précédents, la source du 14 Mars cite comme exemple le rond-point de Haret Saïda (zone à forte présence du Hezbollah), où ce dernier a enlevé ses affiches il y a quelques jours, non pas à la demande d’al-Assir, mais de celle des forces de sécurité ». Il reste que « personne ne s’attendait hier à ce qu’al-Assir se rende lui-même à Taamir. Nul ne pensait qu’il avait l’audace de le faire et nul ne s’attendait à ce que les heurts prennent cette envergure et conduisent à des morts et à des blessés ».
Confirmant en outre les informations selon lesquelles les hommes de cheikh al-Assir n’étaient munis que d’armes individuelles lors des accrochages, la même source du 14 Mars met en garde toutefois contre des propos que cheikh al-Assir auraient prononcés pour la première fois hier, à la mosquée Bilal ben Rabah dont il est l’imam : « S’ils nous obligent à nous armer, nous nous armerons », aurait-il déclaré devant ses partisans, mais peut-être dans une volonté de tenir un discours qui absorbe leur colère.
Fait hautement inquiétant, les milieux d’al-Assir eux-mêmes rapportaient, en fin de soirée, un nouvel appel lancé par leur chef à ses partisans de descendre à la mosquée avec leurs armes. D’ailleurs, le porte-parole du cheikh avait déclaré à L’OLJ que le calme sera maintenu à Saïda « ces deux prochains jours, Inchallah ».Seulement deux jours ? À cela, la source du 14 Mars assure qu’aucune des parties de la ville ne cherche à semer la discorde, mais que « le problème n’est pas réglé. Du sang a été versé, précise la source, facilitant l’intervention d’une cinquième colonne ». Pour l’instant, les alliés du Hezbollah dans la ville, notamment les nassériens d’Oussama Saad, Maher Hammoud et le courant al-Fajr, qui s’étaient mis en état d’alerte au moment des accrochages, ont dénoncé en chœur les violences.
Derrière les accrochages de Saïda hier, une raison d’ordre général : les partisans du Hezbollah auraient refusé d’obtempérer à un ultimatum lancé par cheikh al-Assir, leur demandant d’enlever de cetaines rues à Saïda toutes les affiches à la gloire du parti de Dieu.Le religieux salafiste « refusant désormais la présence à Saïda du Hezb qui tue nos frères en Syrie et qui...

commentaires (7)

Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette...

Robert Malek

12 h 46, le 12 novembre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette...

    Robert Malek

    12 h 46, le 12 novembre 2012

  • Si ce clown pouvait avoir la même vivacité vis à vis d'israel qui massacre au vu et au su du monde ses frères palestiniens, ! mais s'il croit pouvoir intimider ceux qui ont mis en déroute ses commanditaires, il se rendra compte que la patience de la résistance a des limites qu'il n'a pas intérêt à franchir.

    Jaber Kamel

    10 h 46, le 12 novembre 2012

  • INTREPÎÎÎDE : Cet ASSÎÎÎR !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 02, le 12 novembre 2012

  • Cheikh Al-Assir joue avec le feu. Il n'a pas interet a provoquer le Hezbollah. Si Sayed Hassan Nasrallah n'a pas encore repondu, c'est pour eviter le declenchement d'une guerre civile. Le chien aboie; la caravane passe...

    Michele Aoun

    05 h 01, le 12 novembre 2012

  • SILENCE ABRUTISSANT !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 57, le 12 novembre 2012

  • LA SAGESSE doit prévaloir partout et chez TOUS !

    SAKR LEBNAN

    03 h 21, le 12 novembre 2012

  • Le Hezbollah et ses acolytes agressent, humilient et éliminent les représentants du sunnisme modéré, voilà ce que ça donne : des Ahmad el-Assir. La saison est prometteuse en dérives et contre-dérives.

    Halim Abou Chacra

    22 h 03, le 11 novembre 2012

Retour en haut