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Liban - Rencontre

Ibrahim Tabet dissèque la sphère Liban-France

Mercredi, au Salon du livre, l’écrivain Ibrahim Tabet a animé une conférence autour de son nouveau livre, « La France au Liban et au Proche-Orient ». Dans une ambiance intimiste, l’écrivain a dressé un bilan des relations entre la France et les pays du Levant, tout en ciblant son analyse sur le Liban.

Hareth Boustany (à g.) et Ibrahim Tabet lors de la conférence.

Ce Franco-Libanais, qui nous confie qu’il milite pour la francophonie, est revenu sur les grandes étapes historiques de la diplomatie française dans la région. Publicitaire de formation, il se décrit « comme un autodidacte en histoire ». Il en est à son 4e essai historique. Il écrit sur « un sujet qui le passionne », nous avoue-t-il en marge de la conférence qu’il a donnée.
L’écrivain offre à ses lecteurs un « survol historique magistral, dans un pavé très bien écrit » d’après Hareth Boustany, modérateur de la conférence. Cet historien et archéologue a complimenté « les ouvrages et articles publiés dans L’Orient par M. Tabet, qui sont toujours appréciés de tous ».
Ibrahim Tabet a rappelé tout d’abord que la France entretient « des liens anciens et particulièrement forts avec les pays arabes ». D’après lui, cela s’explique en partie par la forte présence des communautés juives et arabes en France. Tout au long de son exposé, il a souligné le rôle « tout à fait distinctif et original » de la ligne diplomatique française dans la région.
M. Tabet a établi une distinction entre la colonisation française en Afrique du Nord et la colonisation des pays du Levant, qu’il a considérée comme étant « une politique d’influence qui débute à l’expédition de Bonaparte en Égypte ». À partir de 1830, cette politique d’influence s’est précisée. « La monarchie de Juillet a tenu à propager la langue française, l’enseignement se fera en français, la langue devient un véritable vecteur d’influence », a-t-il ajouté. L’auteur s’est intéressé à ces relations si privilégiées, qui, selon lui, vont très rapidement prendre « un tour politique, économique, et religieux ».
Ensuite, M. Tabet a mis en relief le lien affectif, de longue date, qui unit la France et le Liban. Selon lui, « la France joue le rôle de mère compatissante pour la communauté maronite ». En établissant une véritable rétrospective de ces relations, qui oscillent selon les périodes, l’auteur est revenu sur l’heure de gloire sous les mandats du président Jacques Chirac. « Il s’agit d’une période faste, débouchant sur la résolution onusienne 1559, exigeant le retrait syrien », a-t-il déclaré.
Aujourd’hui, « dans un monde multipolaire, la France n’est plus un acteur en elle-même ». « Pour peser, elle doit s’appuyer sur l’Union européenne », a-t-il estimé. L’écrivain a ensuite expliqué qu’il n’y pas nécessairement « contradiction entre la politique dictée par l’UE et la spécificité diplomatique française ». À l’appui de son propos, il a donné des exemples récents. L’Union pour la Méditerranée à l’initiative du président Nicolas Sarkozy, ou encore l’intervention en Libye largement motivée par la France sont autant d’exemples qui illustrent le leadership français. « Au Liban, malgré l’imprégnation de la culture de masse anglaise, la langue française reste un marqueur identitaire, alors que l’anglais est plutôt utilitaire », a-t-il ajouté.
« La diplomatie française sera toujours le moteur principal des relations Nord-Sud et guidera l’action de l’Union européenne » a-t-il conclu.

A. S.
Ce Franco-Libanais, qui nous confie qu’il milite pour la francophonie, est revenu sur les grandes étapes historiques de la diplomatie française dans la région. Publicitaire de formation, il se décrit « comme un autodidacte en histoire ». Il en est à son 4e essai historique. Il écrit sur « un sujet qui le passionne », nous avoue-t-il en marge de la conférence qu’il a donnée....

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