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Liban - La situation

L’opposition se radicalise, les puissances temporisent

Le calme est revenu sur le terrain un peu partout dans le pays à la suite des fortes turbulences de ces jours derniers. Mais sur le plan politique, le divorce entre les protagonistes, pourtant déjà consommé, paraissait hier plus tangible que jamais après l’annonce par le bloc du Futur de sa décision de boycotter entièrement toute activité et réunion en rapport avec le gouvernement en place.


L’opposition se radicalise donc derrière ses principaux piliers que sont aujourd’hui Fouad Siniora et Samir Geagea : pas de dialogue, pas de séances parlementaires ni de réunions politiques impliquant le cabinet ou « des responsables » en son sein. Le premier l’a fait savoir hier au président de la République, Michel Sleiman, puis dans le cadre de la réunion hebdomadaire des députés du Futur ; le second l’a redit de sa propre bouche.


Toutefois, on ne sait pas encore quelle sera la position des autres composantes du 14 Mars, en particulier celle des Kataëb. Ces derniers, comme on le sait, s’efforcent quelquefois de se distinguer des deux autres piliers de l’alliance, sans pour autant jamais rompre avec la vision stratégique du combat à mener. Qu’en sera-t-il à propos de cette radicalisation ? Les prochaines heures le diront, mais il semble qu’il y ait déjà des voix discordantes au sein de l’opposition qui doutent de l’efficacité de cette posture.

 

(Lire aussi : Le bloc du Futur pour un gouvernement ni 14 ni 8 Mars)


Toujours est-il qu’en dépit de cette claire volonté de radicalisation politique, toute tentation de céder aux pulsions violentes de la rue semble pour le moment écartée par les états-majors du 14 Mars. Le bloc du Futur a ainsi jugé « inacceptable » la tentative d’assaut menée dimanche, à la suite des funérailles du général Wissam el-Hassan, contre le Grand Sérail.


En optant pour cette démarche institutionnelle, M. Siniora n’hésite pas à s’inscrire en faux par rapport à certaines voix au sein même de son bloc. Il en est ainsi, par exemple, du député Khaled Daher qui assurait, peu avant la réunion du bloc, que si le gouvernement ne tombe pas à la Chambre, il sera renversé dans la rue.


Cependant, dans les milieux diplomatiques, on se montre circonspect, voire même quelque peu sceptique, quant à la capacité de l’opposition de parvenir à un tel objectif dans les circonstances présentes. Une source européenne résume ainsi la situation à l’intention de L’Orient-Le Jour : le contexte actuel est très différent de celui qui prévalait en 2005, et donc il faut envisager les choses autrement. Cela ne doit certes pas être compris comme un soutien des puissances au 8 Mars ; il n’en est rien. Seulement comme un appel au maintien de la stabilité dans le pays, sachant que l’attentat d’Achrafieh peut être perpétré quel que soit le gouvernement en place.

 

(Lire aussi : Ashton : Non au vide politique face aux menaces à la sécurité)

 

Ces propos montrent bien que les milieux diplomatiques, notamment occidentaux, ne sont pas réceptifs aux tentatives du 14 Mars d’imputer au gouvernement Mikati une responsabilité, même indirecte, dans l’attentat de vendredi dernier.

Fort de ce qu’il considère apparemment comme un soutien clair de la communauté internationale à sa personne, le Premier ministre s’est présenté hier au Grand Sérail, revenant ainsi sur sa quasi-démission de samedi dernier, lorsqu’il avait annoncé qu’il s’abstiendrait de se rendre au palais gouvernemental en attendant le résultat des consultations menées par le chef de l’État avec les divers protagonistes.

 

Mais le vrai message des puissances au 14 Mars est ailleurs. Il consiste tout simplement, comme le dit la source diplomatique européenne, à appeler l’opposition à « faire preuve d’un peu de patience » : les élections sont prévues dans près de six mois, le gouvernement s’y présentera en n’ayant rien réussi et les jours du régime syrien sont comptés, c’est une certitude. Alors, il n’y a qu’à attendre.


Cela s’impose d’autant plus que la déstabilisation, à partir des mouvements de rue, est vivement déconseillée, pour ne pas permettre à la crise syrienne de déborder au Liban, et qu’au Parlement, le 14 Mars n’est pas en mesure de renverser le cabinet sans l’appoint de Walid Joumblatt. Or, sa présence au gouvernement est le dernier fil ténu reliant le chef du PSP à la majorité actuelle, et en particulier au Hezbollah. Il ne semble pas, du moins pour l’instant, désireux de le rompre.

 

 

Lire aussi, l'édito de Issa Goraïeb : La bourse ou la vie

 

Reportage

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commentaires (3)

La patience est la mère de la LOGIQUE ! Il faut compter jusqu'à DIX avant de décider une chose, à moins qu'on soit écervelé...

SAKR LEBNAN

03 h 53, le 24 octobre 2012

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Commentaires (3)

  • La patience est la mère de la LOGIQUE ! Il faut compter jusqu'à DIX avant de décider une chose, à moins qu'on soit écervelé...

    SAKR LEBNAN

    03 h 53, le 24 octobre 2012

  • Que les Occidentaux nous evaluent cette patience. A combien de mort la chiffrent elle? Six mois c'est peut etre court dans la vie d'une nation, mais tres longue pour les quatre s deputes qui ont ete menace de mort. Le 14 Mars ne doit plus accepter de se reunir que pour faire chuter ce gouvernement. Sur papier, au parlement, dans la rue, la chambre a coucher ou ailleurs n'est plus de mise, le pays a besoin d'air frais et celui du Hezbollah et consors sent plus que mauvais. BASTA!

    Pierre Hadjigeorgiou

    02 h 17, le 24 octobre 2012

  • Cette "Marelle" ministérielle prouve d’une façon éclatante qu’ils ne sont en réalité que les représentants de tout ce qui est "défunt" au Liban ; que seuls ramènent à présent à un semblant de vie les oiseaux de mauvaise augure de la fraternelle quincaillerie "Perc(s)ée" ! Ils ne sont en réalité qu’un conglomérat, qu’une pâle copie de tous les "Avatars" gouvernementaux et de tous les néfastes régimes défunts antédiluviens passés et dépassés auxquels ils avaient déjà habitué les Sains libanais ! Leur toute simple cohésion ne se maintient que grâce à la plate vanité d’une Grave Nullité, un Simple anthracite reclus, caché et cloitré. Tout en débitant leurs platitudes arrogantes, ronflantes, ronchonantes et ronronantes de simples Sectaires, ils se tordront dans des convulsions de rage et d’angoisse tout simplement à la vue du simple Symbole de leur Hantise : le Tribunal ; et le retour à Beyrouth du Solennel Saad ! En réalité, ce ne sont tout simplement qu’une simple illusion, un préjugé d’un passé définitivement révolu à jamais ; qui se dissipera inévitablement et ce incessamment, évidemment à jamais. Ce ne sont en réalité que des "Achbééhhhs"-fantômes du passé ! Et, Beyrouth-Damas tout Liberté. Liban-Syrie toute Vérité.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    22 h 54, le 23 octobre 2012

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