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Liban

La Syrie pointée du doigt dans les milieux souverainistes

« Bachar el-Assad se venge après avoir perdu son ami Michel Samaha », estime Joumblat.

« Celui qui avait fourni les explosifs à Michel Samaha est l’auteur de l’explosion d’Achrafieh. » C’est ce qu’a affirmé le Amid du Bloc national, Carlos Eddé, bien avant l’annonce du décès du chef des renseignements des FSI, le général Wissam el-Hassan. Animé d’une intuition politique qui s’est malheureusement vérifiée par la suite, M. Eddé a clairement imputé l’attentat au régime syrien. Ce dernier, a-t-il dit, « a tout intérêt à exécuter » un acte pareil.
L’ancien Premier ministre, Saad Hariri, a accusé de front le président syrien Bachar el-Assad d’être derrière l’attentat qu’il a condamné avec virulence. « Le lâche attentat terroriste dont Achrafieh a été la cible aujourd’hui est une attaque contre l’ensemble du Liban et des Libanais. C’est un acte lâche dirigé contre la stabilité et la sécurité de notre pays », a-t-il dit, avant de présenter ses condoléances aux familles des victimes. L’ancien chef de gouvernement a exhorté par la même occasion les autorités à agir avec la plus grande détermination et assumer leur devoir en matière de protection des citoyens.


Dans un bref communiqué publié en soirée, le directeur des FSI, le général Achraf Rifi, a assuré que « la branche des renseignements poursuivra son travail » et qu’il supervisera lui-même l’affaire de l’assassinat. L’officier a annoncé qu’il a été proposé d’enterrer Wissam el-Hassan « aux côtés de Rafic Hariri dans le centre-ville de Beyrouth ».
« Le général Wissam el-Hassan a été visé tout simplement parce qu’il est l’un des responsables sécuritaires qui ont contribué à dévoiler l’opération montée par Michel Samaha », a affirmé pour sa part le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui a pointé du doigt « le régime syrien et ses amis à l’intérieur ». Et de poursuivre : « Cet attentat est une gifle sécuritaire assénée au gouvernement libanais », précisant que le général se « déplaçait avec des mesures de sécurité exceptionnelles ». « Il avait installé sa femme et ses enfants à Paris car il se savait visé », a-t-il dit.

Assad prend sa revanche
Samir Geagea sera rejoint dans son commentaire par le chef du PSP, Walid Joumblatt. « Y a-t-il message plus clair pour comprendre qui est derrière cet attentat terroriste », a-t-il affirmé. « Bachar el-Assad se venge après avoir perdu son ami Michel Samaha », a ajouté le leader druze dans un entretien à la télévision du Futur. M. Joumblatt a invité les Libanais à riposter sur le plan politique à un acte éminemment terroriste. Il les a appelés à se manifester aux obsèques de Wissam el-Hassan comme ils l’avaient fait pour l’assassinat de l’ancien chef de gouvernement, Rafic Hariri. M. Joumblatt s’en est également pris à la communauté internationale dont il a dénoncé les « mensonges », l’accusant de rester les bras croisés alors que les peuples syrien et libanais « sont massacrés ».


Dans une de ses rares apparitions médiatiques et vraisemblablement très ému, le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, un ami de Wissam el-Hassan, a présenté publiquement ses condoléances à sa famille et aux FSI, en la personne de son directeur, le général Achraf Rifi.
« Wissam el-Hassan a sacrifié sa vie pour le Liban », a-t-il dit, invitant les Libanais à faire preuve de solidarité et préserver l’unité du pays afin de faire échec au plan criminel visant le Liban. « Nous allons déployer tous les efforts possibles pour retrouver les criminels », a promis l’officier sur un ton ferme.


Évoquant la disparition de l’officier des FSI, l’ancien chef de l’État, Amine Gemayel, a pour sa part loué ses efforts en matière de sécurité, affirmant que la victime « œuvrait à la protection des Libanais ». La disparition de Wissam el-Hassan est « une perte pour tout le Liban », a-t-il commenté. M. Gemayel a par ailleurs estimé qu’il est encore tôt de prédire s’il s’agit d’un prélude à une série noire comme celle qui avait précédé l’attentat contre Rafic Hariri. Ancienne conseillère de Saad Hariri, Amal Medallali, a souhaité que ce ne soit pas le cas et espéré que le Liban « soit épargné » d’une nouvelle vague de violence.


Le régime baassiste a également été pointé du doigt par le député Nadim Gemayel, qui, dans un entretien accordé à la LBC, a qualifié l’explosion « d’attentat politique par excellence ». « Ce régime (syrien) qui est en train de s’effondrer tente tout simplement d’exporter sa crise au Liban », a-t-il dit, soulignant que cette explosion criminelle vise à provoquer une discorde interne. M. Gemayel, que l’on avait cru visé au départ, a ajouté qu’« en période de paix comme en temps de guerre, Achrafieh continue d’être sacrifiée sur l’autel de la nation ».
Son cousin, le député Samy Gemayel, qui s’est abstenu de donner un avis politique, s’en est pris aux forces de l’ordre, leur demandant de s’acquitter de leurs tâches et d’investir les rues pour protéger les citoyens.

 La responsabilité du gouvernement
Le député du courant du Futur, Khaled Daher, a considéré que ce n’est pas la communauté sunnite qui est uniquement visée par cet assassinat, mais également la communauté chrétienne et par là l’ensemble du pays.
« C’est le gouvernement et son chef qui doivent assumer la responsabilité de cet assassinat, puisqu’ils couvrent la partie qui assure aux criminels une protection », a-t-il dit, dans une allusion au Hezbollah. Et de conclure que l’assassinat de Wissam el-Hassan « porte clairement les empreintes de Bachar el-Assad ».
Le député Marwan Hamadé a insisté de son côté sur la nécessité « de se débarrasser des agents de Bachar el-Assad où qu’ils se trouvent ». Il a exhorté le Premier ministre à rompre les relations diplomatiques avec la Syrie.
Dans une réaction relativement succincte, le Hezbollah a bien entendu dénoncé l’attentat, qui, a-t-il précisé, « vise la stabilité au Liban et l’unité nationale ». Le parti a exhorté les forces de l’ordre et l’appareil judiciaire à identifier les auteurs du crime.


L’attentat a été également stigmatisé par le chef du CPL, Michel Aoun, qui a indiqué que le crime vise la stabilité du Liban et invité les Libanais à rester calmes et faire preuve de sagesse.

« Nous aurions mille fois préféré que notre combat reste confiné à l’extérieur et qu’il ne soit pas parachuté sur la scène interne », a-t-il dit. M. Aoun a estimé qu’il s’agit d’ « un crime organisé ». Et de mettre en garde contre la zizanie en conseillant aux Libanais « de ne pas se laisser entraîner dans la violence ».


Le mouvement Amal a dénoncé à son tour « l’acte de traîtrise » que représente cet attentat, soulignant qu’« il n’y a pas de mots » pour qualifier ce crime odieux.


Comme on pouvait s’y attendre, le Parti syrien national social a accusé Israël d’être derrière l’attentat. Même réaction chez le parti Baas qui a qualifié l’attentat de « terroriste ».


Plusieurs autres partis et chefs religieux ont également dénoncé l’assassinat du responsable sécuritaire. Parmi ces derniers, cheikh Ahmad el-Assir, qui a estimé qu’il s’agit d’un incident « douloureux ».

 

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