Les élus français et libanais mobilisés pour la réouverture du Bois des pins

Au dernier jour du Festival culturel des espaces publics de Beyrouth qui s’est tenu au Bois des pins durant une dizaine de jour, l’ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli, le président de la municipalité de Beyrouth, Bilal Hamad, le vice-président en charge des Affaires étrangères de la région Île de France, Roberto Romero, ainsi qu’une cinquantaine d’élus libanais et français ont fait le déplacement jusqu’au bois afin de clôturer l’évènement comme il se doit et annoncer les nouveaux projets en passe d’être réalisés à Beyrouth.
Organisé par Assabil, une organisation non gouvernementale qui promeut l’usage des librairies publiques à des fins éducatives, en partenariat avec la région Île de France, le Festival du Bois des pins a permis aux familles libanaises de profiter gratuitement de la quiétude du lieu du 20 septembre au 2 octobre. Une façon de faire profiter aux Beyrouthins, bien trop souvent englués dans le chaos d’une ville vivant au rythme des klaxons, de leurs espaces verts trop souvent oubliés. Parc à vélos, spectacles de magiciens, ateliers de théâtre et autres concerts ont eu beau jeu de ravir les petits et les grands pendant la durée du festival qui a accueilli jusqu’à plus de mille personnes le week-end.
Au fil de son discours, Patrice Paoli a mis l’accent dès ses premiers mots sur la réouverture tant attendue du Bois des pins à tous les citadins : « C’est un moment de joie particulière de se trouver ici ce soir au cœur du Bois des pins pour ce qui ouvre la voie, sans doute, à sa réouverture puisque des décisions ont été prises dans ce sens, même si les conditions de cette réouverture n’ont pas encore été définies. ». Après avoir salué « le déplacement massif des élus français aux Assises de la coopération décentralisée franco-libanaise », qu’il considère comme « un témoignage de l’attachement à l’amitié de nos deux pays », l’ambassadeur a tenu à féliciter l’association Assabil, à propos des « journées pédagogiques organisées pendant le festival pour faire découvrir les richesses du patrimoine à tous les écoliers ». Et de terminer : « Tournons-nous vers l’avenir et vers l’ouverture prochaine de ce Bois des pins ! »
Prenant la parole à son tour, Bilal Hamad a tenu à évoquer les problèmes bureaucratiques qui ont retardé le lancement de « Beit Beirut », le nouveau musée et centre culturel urbain inauguré le jour même : « Le démarrage du projet est un exploit étant donné les conditions du secteur public. »
Quant au vice-président en charge des Affaires étrangères de la région Île de France, il a pour sa part fait le point sur le programme d’études engagé il y a quelque années par la municipalité de Beyrouth et la région Île de France avec le soutien de l’Agence française de développement et le ministère des Affaires étrangères.

De nouveaux espaces verts
Destiné à planifier dans la capitale libanaise, saturée par le trafic automobile, les déplacements alternatifs mais également de nouveaux espaces verts pour un meilleur confort de vie des habitants, le projet se concrétisera en 2013 avec le démarrage des travaux d’un projet pilote. Roberto Romero a tenu à insister sur la portée symbolique de ce projet consistant à réaménager l’axe de Beyrouth qui relie le bois jusqu’au centre-ville par la rue de Damas en introduisant des pistes cyclables : « Je dis symbolique parce que pour nous c’est très important de pouvoir faire de ce lieu, qui était le lieu d’affrontements, de déchirements, d’une séparation entre Beyrouth-Est et Beyrouth-Oouest, un lieu et un espace de convivialité, de lien social et de rencontre entre les Beyrouthins. » En outre, il a annoncé un autre projet de taille visant à réunir le Bois des pins et l’hippodrome, toujours pour favoriser l’usage de moyens de locomotion alternatifs aux voitures omniprésentes dans tous les quartiers de la ville.
Et de conclure : « Pour promouvoir ces déplacements doux, nous allons former tout à l’heure un cortège d’élus de représentants libanais et français pour remonter à vélo l’avenue Omar Beyhum. Je ne doute pas que cette initiative marquera l’esprit des Beyrouthins qui seront sensibles à notre démarche pour un meilleur partage de l’espace public. » Clôturant le festival, Charbel Rouhana a fait vibrer l’assemblée au rythme de son oud, accompagné de ses cinq musiciens, pour le plus grand plaisir des amateurs venus spécialement pour le concert et des élus qui, eux, ont dû rejoindre l’entrée du parc avant la fin pour grimper sur leurs vélos prêtés par l’association Green Wheels. Hilares, les cinquante élus se sont finalement mis en route vers la Résidence des Pins où le dîner de clôture des assises les attendait.