Les circonstances de l’incident survenu hier soir à Roueiss, dans la banlieue sud, sont encore mal élucidées, mais l’armée, conformément à une décision de justice, s’est livrée à une série de perquisitions, procédant à plusieurs arrestations, notamment au sein de l’antre des Moqdad. Des échanges de coups de feu ont été entendus dans la région, mais la troupe a mis le grappin sur Hassan Moqdad, contre lequel un mandat d’arrêt avait été émis.
La réaction du clan ne s’est pas fait attendre. Ce dernier a aussitôt menacé de donner l’assaut à une caserne de l’armée située à Roueiss si Hassan Moqdad n’était pas libéré immédiatement. L’armée s’est donc mobilisée en soirée pour parer à cette éventualité.
Des informations contradictoires ont également circulé sur les otages détenus par les Moqdad, en l’occurrence quatre ressortissants syriens et un Turc. Dans un premier temps, il a été question d’une opération coup de poing menée par l’armée pour les libérer. C’est en tout cas ce que s’est pressée d’indiquer l’agence turque Anatolie, sans donner toutefois d’indication si l’opération avait été couronnée de succès. Le bureau d’orientation de l’armée, lui, s’est contenté d’affirmer, pour sa part, qu’il avait mené des perquisitions. Quant à Maher Moqdad, porte-parole du clan, il a indiqué ne pas savoir quel était le sort des otages, mais que ces derniers avaient fui durant l’assaut de l’armée et ne se trouvaient plus en possession de la famille. « Je n’en suis plus responsable », a-t-il indiqué.
Maher Moqdad a réclamé la libération de son frère, rejetant la responsabilité des tirs contre l’armée sur « des parties inconnues », mais évoquant « un traquenard » tendu par la troupe à son frère. Tard en soirée, des informations faisaient état d’une volonté de l’armée de l’interpeller lui aussi, un mandat d’arrêt ayant également été délivré à son encontre.
Au plan politique, des sources ont indiqué que le Premier ministre, Nagib Mikati, et le président de la Chambre, Nabih Berry, étaient déjà au courant depuis deux semaines que des mandats d’arrêt avaient été émis contre les membres de la « branche armée » du clan Moqdad.
Lire aussi
Otages en Syrie : les négociations piétinent, l'éclairage de Philippe Abi Akl
et
Aoun : Un changement en Syrie signifierait la fin du Liban
Mikati : Nous ne pouvons accepter les atteintes à la souveraineté
commentaires (5)
Les petits des " COSA NOSTRA" à quand les GRANDS ?
SAKR LEBNAN
07 h 09, le 08 septembre 2012