Gemayel appelle, depuis Istanbul, chrétiens et musulmans arabes à atteindre « le vrai partenariat »

L’ancien président de la République Amine Gemayel a appelé hier à Istanbul les chrétiens et les musulmans du monde arabe à « dépasser la phase du dialogue sur les désaccords et atteindre le vrai partenariat dans l’État et la société ».
M. Gemayel s’exprimait dans le cadre d’une conférence internationale sur le thème du « Printemps arabe et (de) la paix au Proche-Orient : les deux visions musulmane et chrétienne », parrainée par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
La conférence a regroupé de nombreuses personnalités politiques et religieuses du monde arabe, ainsi que des universitaires occidentaux et des responsables d’ONG. Une autre délégation libanaise était conduite par le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani. De son côté, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a délégué à la conférence l’évêque Mgr Boulos Sayyah. L’uléma Ali el-Amine représentait les chiites.
« Un tel partenariat entre les musulmans et les chrétiens du Moyen-Orient est en mesure d’anéantir toutes les formes d’extrémisme, tant sur le plan religieux que politique », a ajouté M. Gemayel.
Mettant en garde contre « la présence de cellules dormantes mais néanmoins actives dans le monde arabe » et représentées selon lui par « les forces anciennes de l’oppression et par les courants intégristes qui menacent d’imposer de nouvelles dictatures », il a appelé à « un traitement radical des modalités de diffusion des principes de démocratie, de liberté et de pluralisme dans les États arabes, de façon à instaurer la paix réelle dans la région et entre les nations et les religions ».
M. Gemayel, pour qui « les autorités religieuses et politiques musulmanes s’orientent vers l’acceptation du courant démocratique, lequel est en progression dans le monde arabe », a rappelé des propos qui avaient été tenus par le Premier ministre turc, selon lesquels « la démocratie et la liberté sont deux droits aussi fondamentaux que l’eau et le pain ».
Il a aussi repris des propos attribués au roi Abdallah d’Arabie saoudite lorsqu’il avait appelé à un dialogue global et élargi entre les sociétés musulmanes, avec la participation des sunnites, des chiites, des alaouites et d’autres.
« L’islam et le christianisme prônent des valeurs et des principes importants, communs et partagés, qu’il convient de découvrir et de préserver si l’on souhaite consolider la démocratie, la liberté et le pluralisme au Moyen-Orient », a encore dit le chef des Kataëb.