Wissam Alaëddine, milicien responsable de l’attaque contre al-Jadeed, relâché au milieu des tirs de joie

C’est un accueil triomphal qui a été réservé hier à Wissam Alaëddine, l’un des cinq miliciens responsables de l’attaque contre le siège de la chaîne télévisée al-Jadeed en juin, à Beyrouth. Des tirs de joie ont traversé le ciel de Zokak el-Blatt à Beyrouth, pour célébrer le retour de Alaëddine, relâché contre une caution d’un million de livres libanaises. Une balle perdue a atteint un officier de la brigade des pompiers de Beyrouth, à Riad el-Solh, qui a immédiatement été conduit à l’hôpital.
La remise en liberté de Alaëddine a été décidée par la chambre de mise en accusation de Beyrouth, présidée par la juge Nada Dakroub, annulant la décision du juge d’instruction suppléant Chawki Hajjar, qui avait rejeté la demande de remise en liberté du prévenu Wissam Alaëddine, seul détenu dans l’affaire de l’attaque contre al-Jadeed. Ce jugement survient après le retrait par al-Jadeed de la plainte civile qu’elle avait portée début juillet. Un retrait qui ferait suite à une série de contacts menés par des forces politiques avec la chaîne, après le refus des parties concernées d’intercéder en leur faveur auprès de son conseil d’administration. En outre, la durée de détention de Alaëddine est suffisante pour faire tomber l’action publique.
Al-Jadeed avait d’ailleurs également précisé que plusieurs partis politiques œuvraient en vue de la libération de Alaëddine. Selon la chaîne, le milicien arrêté avait avoué en juillet être affilié aux Brigades de la résistance, proche du Hezbollah, ce que le parti chiite a démenti.
Selon l’agence al-Markaziya, Wissam Alaëddine avait été transféré il y a dix jours de l’hôpital où il se trouvait vers la prison centrale de Roumieh, tandis que se poursuivent les recherches des autres miliciens impliqués dans l’attaque.
Rappelons que le 25 juin, cinq individus masqués – dont Alaëddine – ont attaqué le bâtiment d’al-Jadeed à Beyrouth, brûlant des pneus et tirant des coups de feu. L’enquête préliminaire a montré qu’une interview de cheikh Ahmad el-Assir, imam salafiste à Saïda, diffusée par la chaîne, constituait le prétexte de cette agression. Dans cette interview, l’imam s’en prenait notamment au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah.