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Liban

Les habitants de Damas affluent au Liban, la peur au ventre

Une famille syrienne, fuyant les combats à Damas, vient de passer la frontière libano-syrienne à Masnaa, le 20 juillet 2012. AFP /JOSEPH EID

« Les trois derniers jours, on les a passés dans un abri. » Abdel Jaber a fui les bombardements dans son quartier de Midane, à Damas, pour se réfugier au Liban voisin comme des milliers de Syriens. Le visage creusé par la fatigue, ce père de famille de 45 ans, accompagné de sa femme et de ses enfants, a franchi le poste-frontière de Masnaa, encore sous le choc des combats entre les troupes régulières et les rebelles, du jamais-vu dans la capitale.
« Nous n’avons pas fermé l’œil, à chaque fois que nous entendions des tirs ou le bruit des hélicoptères, nous étions terrorisés », confie à l’AFP ce père de six filles.


La frontière libano-syrienne a connu un véritable exode au cours des derniers jours. Le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) a évoqué des chiffres allant jusqu’à 30 000 réfugiés en 48 heures au plus fort des combats à Damas. Beaucoup venaient de Damas, théâtre depuis le 15 juillet de violences inédites. Près de 1 500 personnes sont restées dans la Békaa, le reste s’est dirigé vers d’autres régions du Liban, notamment à Bhamdoun. Des Syriens ont également fui vers la Jordanie et la Turquie.


« Une grande partie des réfugiés ont loué des appartements dans la région montagneuse », proche de la frontière libano-syrienne, explique Pierre Achkar, président du syndicat libanais des hôteliers. « Les réfugiés choisissent plutôt des hôtels 3 ou 4 étoiles, signe qu’il s’agit d’une classe moyenne syrienne », ajoute M. Achkar sans pouvoir dire combien de Syriens sont logés dans les hôtels. Les établissements de la Békaa et des alentours disposent d’un millier de chambres, selon l’hôtelier.


« C’est une véritable guerre. Nous avons tout quitté, nos maisons et nos commerces, je n’ai aucune nouvelle depuis », raconte pour sa part Khaled, un marchand de 52 ans qui a traversé la frontière vendredi à Masnaa.
« Nous sommes partis sous les bombes », ajoute-t-il, accueilli dans un centre rattaché à Dar el-Fatwa. Ce centre a accueilli une trentaine de familles (près de 150 personnes) pour la seule journée de vendredi, selon les autorités locales. Tous refusent de révéler leur nom de famille et beaucoup hésitent à parler par peur de représailles.
Abou Mahmoud, également commerçant à Midane, n’en revient toujours pas. « Il y avait des hélicoptères, des obus de mortier, des mitrailleuses. Nous avons dû fuir sous les bombes pour ne pas mourir dans nos maisons », révèle ce père de trois enfants.


Selon Nahla, une étudiante de 20 ans du quartier populaire de Zahira al-Jadida, tous les habitants sont partis : « Heureusement que j’ai des proches au Liban », dit-elle.
Ces réfugiés sont d’autant plus choqués que la capitale a été jusqu’à présent épargnée par les violences. « Il n’y avait pas de terroristes » à Midane, soutient un autre commerçant de ce quartier proche du centre, reprenant le terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles. « Je suis venu au Liban avec mes vêtements comme seul bagage. Que Dieu nous vienne en aide », implore-t-il.

« Les trois derniers jours, on les a passés dans un abri. » Abdel Jaber a fui les bombardements dans son quartier de Midane, à Damas, pour se réfugier au Liban voisin comme des milliers de Syriens. Le visage creusé par la fatigue, ce père de famille de 45 ans, accompagné de sa femme et de ses enfants, a franchi le poste-frontière de Masnaa, encore sous le choc des combats entre les...

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