Deux Libanaises, Halima Sleiman Karoumbi (70 ans) et sa fille (33 ans), ont été tuées par des tirs des forces syriennes dans la région de Kaa, à la frontière nord-est avec la Syrie. Ces tirs avaient été dirigés mardi vers la contrée, visant deux femmes qui se trouvaient assises près d’une mosquée. Halima a été visée à la tête et a succombé à ses blessures hier matin. Sa fille, blessée au ventre, est décédée en soirée. Un responsable libanais cité par l’AFP a affirmé, sous le couvert de l’anonymat, que les tirs provenaient des « troupes syriennes qui se trouvaient de l’autre côté de la frontière ». Ces troupes « tirent fréquemment en direction de notre côté de la frontière et visent parfois tout ce qui bouge, arbitrairement », a poursuivi ce responsable. Il a indiqué que des troupes syriennes avaient récemment mené plusieurs incursions et « occupé temporairement des fermes abandonnées ».
Interrogé par L’Orient-Le Jour sur l’incident, le député du bloc du Futur Khaled Daher a énuméré le nombre d’incursions de troupes syriennes depuis l’afflux des réfugiés vers Wadi Khaled (Akkar) et, plus récemment, vers Ersal et Kaa, dans la Békaa. Avant-hier, des soldats syriens ont investi Ersal, où ils ont plastiqué la maison du président du conseil municipal du village. « Les troupes syriennes ont empiété sur plus de 5 km du territoire libanais lors de cette opération », ajoute Khaled Daher, mettant l’accent sur le caractère flagrant de ces violations, que d’aucuns « cherchent à occulter sournoisement ». « Au total, douze Libanais ont été tués par les troupes syriennes depuis le début de l’afflux des réfugiés », affirme-t-il, s’indignant de l’inertie du gouvernement insensible aux atteintes à la dignité nationale. Dans le Akkar, le Libanais Mahmoud Ibrahim, surnommé « el-Khoury », a été kidnappé à Abboudiyé par les gardes-frontières syriens (hajjana) et emmené à l’intérieur du territoire syrien.
L’appel de Kabbani
La Békaa abrite depuis plusieurs mois des réfugiés syriens, qui se concentrent à Kaa et Ersal, où des soldats syriens se sont déjà infiltrés, selon des témoignages de locaux. En plus de la précarité de la situation sécuritaire, l’absence du Haut Ccomité de secours (affilié au gouvernement) dans cette région est du pays amoindrit l’assistance humanitaire aux réfugiés, par rapport à celle dont bénéficient leurs compatriotes au Liban-Nord. C’est dans ce cadre que le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, a lancé hier une campagne d’aide aux réfugiés syriens, lors de sa réunion avec les doyens du Comité des aides humanitaires affilié à Dar el-Fatwa. Une campagne qui « fait suite aux efforts de Dar el-Fatwa dans le même sens », a-t-il précisé. Le mufti Kabbani a appelé les Libanais dans leur totalité à « aider et soutenir les réfugiés syriens au Liban, en leur offrant l’assistance nécessaire dans lescirconstances difficiles qu’ils traversent ».
commentaires (7)
Monsieur Fady Challita : Un simulacre de gouvernement ! Sombre comme la nuit le Jour, et noir comme l'abysse la nuit !
SAKR LEBNAN
13 h 54, le 11 mai 2012