Vague de réprobations après l’enlèvement du curé de Baalbeck

« Je pardonne à mes ravisseurs et je ne porterai plainte contre personne », a affirmé hier sur la chaîne de télévision LBCI le père Gharios.

En attendant, le président de la République, Michel Sleiman, a vivement condamné le rapt du prêtre Élias (Walid) Maroun Gharios, dans la région de Baalbeck. Ce prêtre avait été enlevé lundi soir à Baalbeck pour avoir baptisé une femme musulmane qui s’était convertie au christianisme. Il a été libéré quelques heures après son enlèvement. Le président Sleiman a estimé qu’en dépit de la libération rapide du prêtre, « grâce à la contribution de personnalités soucieuses de l’ordre public, ce genre d’agissement est inadmissible, car il fait revivre un des épisodes les plus horribles de la guerre. Il est aussi un modèle qui ne peut qu’attiser les susceptibilités et provoquer des réactions, à une période où le Liban continue de jouir de la stabilité au niveau sécuritaire ». Michel Sleiman a insisté sur la nécessité « que le parquet se mobilise et que se multiplient les patrouilles pour arrêter les ravisseurs du prêtre Élias Gharios et empêcher la réédition de ce genre d’agissement ». Et ce, « dans l’objectif de restaurer la sécurité et d’instaurer la paix civile et la coexistence », a-t-il indiqué.

Dans ce cadre, le président a reçu le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel qui l’a informé des mesures prises pour poursuivre l’affaire et arrêter les ravisseurs du prêtre. Le président Sleiman a également été contacté par le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, qui a condamné le rapt du curé de la paroisse Notre-Dame des Secours de Baalbeck et invité la justice à faire son devoir et à suivre le dossier jusqu’au bout. « Cet enlèvement pourrait avoir de graves répercussions, mettre en péril la coexistence dans la Békaa et même au Liban et menacer l’unité nationale et la paix civile », a-t-il dit. M. Geagea a, par ailleurs, contacté l’évêque maronite de Baalbeck-Deir el-Ahmar, Mgr Semaan Atallah, saluant la libération du prêtre et condamnant son rapt.

Enfin, le Centre catholique d’information a condamné l’enlèvement du prêtre de Baalbeck, précisant que ce dernier « a été agressé et humilié, avant d’être libéré ». Dans un communiqué, il a souligné que « cet enlèvement est une atteinte non seulement à la personne du prêtre, mais aussi à la dignité du clergé ». « Il porte aussi atteinte au principe de coexistence que nous considérons comme un exemple dans la région », a précisé le communiqué.