L’immeuble jumeau de Tabarja menace aussi de s’effondrer

Un tué, un Indien, Omar Singh, d’une soixantaine d’année, dont le corps est toujours sous les décombres, et sept blessés, cinq Égyptiens et deux Sri Lankaises, qui avaient élu domicile dans cet immeuble inachevé. Tel est le bilan de l’effondrement, dans la nuit de vendredi à samedi, d’un immeuble à Tabarja, situé à proximité du complexe touristique Tabarja Beach, en bord de mer. Érigé il y a une quarantaine d’années sans le moindre permis de construire, cet immeuble de quatorze étages n’a jamais été terminé. À l’instar de son jumeau, toujours debout, également inachevé, et qui suscite inquiétude et interrogations, car il a été endommagé.
C’est grâce à leur présence d’esprit que les blessés ont échappé à la mort. Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, qui a accouru sur les lieux du drame, a raconté qu’un d’entre eux, un ouvrier égyptien, a alerté ses compagnons après avoir entendu des craquements dans la structure. Ils sortaient de l’immeuble au moment de l’effondrement de ce dernier. Secourus par la Défense civile et la Croix-Rouge libanaise, six d’entre eux ont été hospitalisés dans divers hôpitaux du Kesrouan, selon le chef des opérations de la Croix-Rouge libanaise, Georges Kettaneh. Hani Saïd, de nationalité égyptienne, a été transporté à l’hôpital Notre-Dame du Secours, à Jbeil, Nader Abdel Latif, Houtham Khodr et Mohammad Khatib, également égyptiens, ont été transportés à l’hôpital Notre-Dame du Liban, de même qu’une ressortissante sri lankaise, dont le nom n’a pas été communiqué. Enfin, Achraf Abou Sadad et l’autre ressortissante sri lankaise ont été transportés à l’hôpital Saint-Louis. Tous les blessés seront pris en charge par le ministère de la Santé, sur ordre du ministre, Ali Hassan Khalil.
Deux jours après le drame, les services techniques officiels cherchent toujours un moyen de dégager le corps du malheureux Omar Singh. Une opération délicate alors que l’immeuble jumeau menace de s’écrouler, lui aussi. Les forces de l’ordre ont d’ailleurs installé un périmètre de sécurité autour des lieux, afin d’en interdire l’accès aux badauds. Le ministre Charbel a, de plus, invité la municipalité et le caïmacam du Kesrouan p.i. à dresser rapidement un état des lieux et à faire expertiser la structure du bâtiment encore debout. Il a ajouté que le dossier est entre les mains de la justice.
Suite au drame, le complexe de Tabarja Beach a publié un communiqué. Le texte explique que les deux immeubles appartiennent à la Société des hôtels touristiques, dont le président du conseil d’administration se nomme Élie Nassif Jabbour. Le communiqué dément aussi que le complexe ait le moindre intérêt dans les constructions. De son côté, le vice-président de la municipalité de Tabarja, Badr Dergham, a affirmé que la municipalité n’a jamais donné d’autorisation de restauration des deux immeubles, ces derniers ayant été construits sans permis dans les années 1970. Il s’est dit prêt à détruire la construction au cas où le ministère de l’Intérieur en prendrait la décision.