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Liban - Interview

Nasrallah s’oppose au financement du TSL et défend le régime syrien

Pour le Hezbollah, un financement libanais du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) reste absolument hors de question.
Au cours d’une interview accordée à la chaîne télévisée de son parti, la première depuis plusieurs années, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a abordé divers sujets locaux et régionaux.
Au plan local, il a réaffirmé l’opposition de son parti au financement du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), en insistant sur le point selon lequel ce sujet fera l’objet d’un long débat en Conseil des ministres et de contacts bilatéraux en dehors du cadre du gouvernement, dans l’espoir d’aboutir à une décision unanime.
Il a d’emblée accusé l’opposition de chercher à embarrasser le Premier ministre, Nagib Mikati, avec ce dossier, en l’obligeant à répéter son engagement à verser au TSL la part du Liban. Un engagement dont le chef du Hezbollah a minimisé l’importance, en rappelant que ce dernier avait refusé de s’engager à suspendre le financement du TSL, à en retirer les quatre juges et à abroger le protocole conclu avec le tribunal, lors des pourparlers qui avaient débouché sur sa nomination à la tête du gouvernement.
Si le parti de Dieu garde également le silence « face aux provocations répétées de l’opposition, c’est pour éviter de tomber dans le piège de la polémique vers laquelle celle-ci essaie de nous entraîner ». « Chacun a le droit de dire ce qu’il pense de ce dossier, mais nous avons fait exprès de nous taire, parce qu’il était évident que le courant opposé voulait entraîner le gouvernement vers une polémique que nous rejetons. Nous ne nous exprimerons que lorsque le dossier sera à l’ordre du jour du Conseil des ministres », a affirmé Nasrallah.
« Le Hezbollah est catégoriquement opposé au financement du tribunal, à cause de ses lacunes, de son comportement et de ses objectifs. Si quelqu’un veut payer de sa poche, il sera bienvenu, mais s’il faut que le Trésor soit sollicité, il appartiendra au Conseil des ministres et au Parlement de se prononcer. En Conseil des ministres, nous expliquerons les motifs de notre opposition. D’autres aussi ont beaucoup de choses à dire. L’important est de parvenir à une unanimité, à travers ce débat et le dialogue bilatéral en dehors du Conseil des ministres », a-t-il ajouté, rappelant que la décision de soumettre la question au vote appartient au chef du gouvernement.
Le chef du Hezbollah a aussi assuré qu’il n’est pas question de livrer au TSL les quatre accusés dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, et demandé au tribunal de les juger par contumace. « De toute façon, le verdict est connu d’avance », a-t-il ironisé.

« Aucun risque d’implosion gouvernementale »
Hassan Nasrallah a rejeté le label collé par l’opposition au gouvernement qu’elle considère comme étant celui du Hezbollah, tout comme il a démenti les risques d’implosion de l’équipe Mikati, qu’il a présentée comme étant « homogène », avant d’énumérer ce qu’il considère être ses « réalisations ».
Il a qualifié de bonnes les relations de son parti avec M. Mikati, ainsi qu’avec tous ses alliés, et a affirmé « ne pas regretter » d’avoir soutenu l’élection du général Michel Sleiman à la tête de l’État. « Nos alliés ont tous fait montre de solidarité et de loyauté », a-t-il dit, avant d’insister sur « la dimension stratégique » de ses relations avec eux et de démentir les informations sur une tiédeur des rapports avec le CPL.
Le leader du Hezbollah a en outre démenti la présence d’un conflit avec le chef du PSP, Walid Joumblatt, faisant état de divergences de vues « seulement ». « Il faut comprendre que la nouvelle majorité n’est pas composée d’un seul parti. Les divergences de vues existent, mais nous avons aussi de nombreux points communs », a-t-il dit.
Sayyed Nasrallah a par ailleurs critiqué le courant du Futur pour son unilatéralisme au sein de sa communauté, estimant que « c’est parce qu’il rejette toute diversité qu’il a accusé le Hezbollah d’armer ses partisans au Liban-Nord ».
Il a ensuite jugé que le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a été « injustement attaqué » à cause de ses positions et a entrepris d’expliquer les propos pour lesquels le prélat avait été critiqué à Paris. « Il ne faut interpréter les propos du patriarche mais les placer dans leur contexte précis », a-t-il ajouté.

Soutien à Assad
Au niveau régional, le leader du Hezbollah a réaffirmé que les manifestations populaires en Tunisie, au Yémen, en Égypte, en Libye et à Bahreïn étaient spontanées, « parce que leurs régimes respectifs étaient soumis aux Américains, contrairement à la Syrie ».
Il a accusé Washington de vouloir exploiter ces révolutions au service de ses objectifs qu’il a énumérés comme suit : redorer son image face aux peuples arabe et américain, essayer de trouver des régimes complices de substitut.
Sayyed Nasrallah, qui a rejeté le principe de l’alliance des minorités, a mis l’accent sur le fait que « le véritable danger qui menace le Moyen-Orient provient d’Israël, des États-Unis qui cherchent à établir un nouvel ordre régional qui prévoit une division de la région sur une base confessionnelle, ainsi que de courants salafistes ».
Pour ce qui est de la Syrie, il a réaffirmé que son cas diffère substantiellement des autres États arabes secoués par des mouvements de contestation populaire, parce que son régime est fondé sur la lutte contre Israël, parce que sa volonté de réaliser des réformes est sérieuse, parce qu’il s’oppose farouchement aux projets américains pour la région et parce qu’il soutient la Résistance au Liban et en Irak. « Par voie de conséquence, nous ne pouvons que le soutenir », a-t-il affirmé.
« En Syrie, ce ne sont pas la démocratie et les réformes qui sont escomptées, mais la chute du régime qui se pose en obstacle devant les projets américain et israélien », a estimé Nasrallah, indiquant que certains pôles de l’opposition syrienne ont des rapports avec les Américains.
Selon lui, la majorité du peuple syrien est favorable au régime. Le responsable du Hezbollah a fondé son point de vue sur « les manifestations importantes organisées dans les deux plus grandes villes syriennes, Damas et Alep, en faveur du régime Assad ». Il s’en est pris ensuite à la Ligue arabe, l’accusant d’œuvrer en vue de la chute du régime et de provoquer des dissensions confessionnelles.
Si son parti maintient son appui à la Syrie, « c’est parce que la volonté de réforme est sérieuse, parce qu’il faut éviter la mise en place d’un régime qui se jettera dans le giron américain et pour éviter une guerre civile ou une division de ce pays ».
Nasrallah a également accusé les médias de gonfler les nouvelles sur la révolte syrienne et a catégoriquement démenti les informations relatives à l’envoi de combattants du Hezbollah pour aider le régime Assad à réprimer les manifestations.
Tout en excluant une éventuelle répercussion des événements en Syrie sur le Liban, il a vivement critiqué la position du 14 Mars par rapport aux incursions syriennes en territoire libanais, accusant l’opposition d’être « en revanche bienveillante » par rapport à Israël. Après avoir rappelé que la Syrie est « officiellement » un pays ami, il a jugé que « si les incursions se confirment, l’État doit les régler sur cette base et s’efforcer à son tour de mettre fin aux atteintes libanaises à la Syrie et plus particulièrement à la contrebande des armes ».
Au cours d’une interview accordée à la chaîne télévisée de son parti, la première depuis plusieurs années, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a abordé divers sujets locaux et régionaux.Au plan local, il a réaffirmé l’opposition de son parti au financement du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), en insistant sur le point selon lequel ce sujet fera...

commentaires (8)

Il est certrain que cet homme a du charisme et qu'il est bon parleur bien qu'il ne nous apprenne rien de nouveau. Mais il est dommage que cet homme à cause de son idéologie persanne n'apportera rien de bon au peuple libanais à part des guerres, des destructions et des morts. Si seulement l'existence et la pérennité du Liban étaient ses seuls objectifs et non l'expansion de l'Iran aux portes d'Israel. Carlos Achkar

carlos achkar

10 h 14, le 25 octobre 2011

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Commentaires (8)

  • Il est certrain que cet homme a du charisme et qu'il est bon parleur bien qu'il ne nous apprenne rien de nouveau. Mais il est dommage que cet homme à cause de son idéologie persanne n'apportera rien de bon au peuple libanais à part des guerres, des destructions et des morts. Si seulement l'existence et la pérennité du Liban étaient ses seuls objectifs et non l'expansion de l'Iran aux portes d'Israel. Carlos Achkar

    carlos achkar

    10 h 14, le 25 octobre 2011

  • Andre, ce que tu dis, trouve echo de plus en plus, je me rejouis d'avoir vu avant la lettre la veracite de tes dires, mais demander a H.N d'attaquer les bensaoud de front est une erreur qu'il a raison d'eviter. Ses detracteurs ne demandent que ca pour le feu d'artifice qu'ils souhaitent pour la region. Il n'en pense pas moins crois moi.Un rappel historique, les talibans avaient assassine des diplomates iraniens du temps ou ces fous reignaient en Afghanistan avec l'aide des alqaida, une ruse pour refaire plonger l'Iran qui sortait d'une guerre meurtriere avec l'Irak de saddam , mais la patience des iraniens a ete payante en ne s'y laissant pas entrainer. Resultat des courses, un Iran nucleaire et personne n'y pourra rien.

    Jaber Kamel

    08 h 29, le 25 octobre 2011

  • Mr Nasrallah. En croyant ironiser vous dites que le verdict est connu d'avance. Mais évidemment qu'il est connu d'avance car le coupable est connu depuis longtemps, depuis que vous avez commencé à rejeter le TSL avant qu'il n'ai existé. Vos enfantillages télévisés ne trompent personne. A chacun de vos sourires l'on voit le rictus du coupable.

    Saleh Issal

    05 h 55, le 25 octobre 2011

  • - - Des voix s'élèvent ICI , pour un référendum en Syrie , quand en même temps , ils le refusent au pays du Cèdre !! Des pâtes OUI , mais des Panzani et pour tout le monde SVP .

    JABBOUR André

    05 h 01, le 25 octobre 2011

  • Le refus de financement du TSL, en cette phase, serait un défi à la communauté internationale, et une arme, qu'on tend soi-même, à son exécuteur financier pour détruire les finances et l'économie du pays. Ceux qui ne veulent pas le comprendre, c'est qu'ils cherchent cette alternative, qui faciliterait des rêves sournois. - Quand à s'attacher aux bras des chaises croulantes, c'est aussi un manque de clairvoyance. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    02 h 38, le 25 octobre 2011

  • Déclarer que la majorité du peuple syrien est favorable au régime en se basant sur les manifestations "importantes" de Damas et d'Alep ne rend pas compte de la réalité. Seul un référendum pourra le faire. Bien entendu le régime trouvera mille pretextes pour se dérober.

    Paul-René Safa

    01 h 51, le 25 octobre 2011

  • - - Le Sayed a tout dit , sauf qu'il ménage l'arabie et les pays du golfe , financiers et principaux supporters et instigateurs de toutes ces révolutions arabes slafao-wahabites , qui verront la charia s'installer comme constitution avec tout son style et son mode de vie .. Bravo l'occident , bravo OTAN en emporte la laïcité et les libertés , et surtout , bravo à nos braves Libanais de l'opposition , farouches supporters de ces printemps arabes annonceurs de retour en arrière et âge de Pierre et de la pierre , avec une pensée pieuse pour ces 500 personnalités chrétiennes qui se sont réunies il y a deux jours , pour appuyer leurs amis de ces révolutions , qui installent la charia et son mode de vie un peu partout , et qui rêvent de l'installer en Syrie , ensuite chez nous .

    JABBOUR André

    00 h 34, le 25 octobre 2011

  • Quelle lassitude ! Mais enfin trois observations. La première, sérieuse : Plus il refuse le TSL, plus le TSL, les Libanais, les Arabes, les peuples musulmans, le monde entier se convainquent qui sont les assassins. La deuxième et la troisième observation : pour sourire ou même rire, comme vous le voudrez : A-Sayyed Hassan Nasrallah accuse "le courant du Futur d'unilatéralisme au sein de sa communauté et de rejet de toute diversité". Il a com-plè-te-ment raison. Les hauts responsables de ce courant devraient faire un stage chez le Hezbollah pour apprendre de lui "le pluralisme" qu'il pratique à la lettre dans sa communauté, où il prône tous les jours par al-Manar et radio el-Nour la liberté de pensée, d'expression, de comportement, de tout quoi ! B-Les révolutions et les manifestations populaires "en Tunisie, au Yémen, en Egypte, en Libye et à Bahrein étaient spontanées" en revendication de liberté, de dignité, de droit de l'homme et toute la litanie. Mais en Syrie le peuple syrien jouit de toutes ces "choses". Alors que veut-il ? Peuple syrien, vous étes instigué par l'Amérique, c'est tout. Alors taisez-vous et restez tranquille.

    Halim Abou Chacra

    00 h 02, le 25 octobre 2011

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