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Liban - Analyse

La guerre des tranchées verbale fait rage

C’est une véritable guerre de tranchées verbale que se livrent l’ancienne et la nouvelle majorité parlementaire, en l’absence de toute perspective de changement, au point actuel des choses. Une guerre dont l’enjeu porte apparemment sur les armes du Hezbollah et le Tribunal spécial sur le Liban (TSL), mais réellement sur l’autorité de l’État.
Toutefois, à l’assaut politique lancé par le 14 Mars dès la formation du nouveau gouvernement, répond aujourd’hui une campagne qui ne se limite pas au seul cadre politique, mais se distingue par son manque de scrupules éthique, puisqu’elle atteint – et salit – la vie privée de Saad Hariri et ses relations familiales. Au point qu’une mise au point a été rendue nécessaire, en attendant un possible retour au Liban de M. Hariri, dans les premiers jours du mois de ramadan.
Au sujet des armes, et en attendant une hypothétique conférence de dialogue, les prises de position sont antithétiques. Des déclarations favorables à la résistance se détachait hier celle de Michel Aoun. Or, en dépit des apparences, cette déclaration doit être classée dans le cadre des affirmations politiques, dans la mesure où elle gommait toute les ambigüités de ce phénomène et n’en faisait ressortir que les côtés positifs.
Une déclaration hier de Walid Joumblatt pourrait, sans commentaire, donner la réplique au chef du CPL sur ce sujet. Le leader par lequel la nouvelle majorité existe a souligné dans ses propos avoir reculé le 11 mai 2008, devant le spectre d’une discorde confessionnelle qui aurait opposé les communautés chiite et druze, et a mis en garde contre tout conflit confessionnel au Liban ou en Syrie, qui serait, selon lui, « du pur suicide ».
Il est clair, des affirmations de M. Joumblatt, que la discorde a été évitée à sa propre initiative, ce qui laisse en suspens la question de la responsabilité du Hezbollah dans cette affaire et pose clairement, à ce mouvement comme à l’État et aux autres composantes de la société politique, le problème d’une force parallèle aux forces étatiques qui pourraient leur devenir rivales, et dont le centre de commandement échappe à l’État comme expression d’une volonté commune de tous les Libanais.
L’acceptation d’une situation de « non-droit », voire sa banalisation, par des affirmations purement politiques, risque de déteindre sur d’autres aspects de la vie nationale et de miner un peu plus l’autorité de l’État. C’est un peu ce qui se passe à Lassa (Jbeil) où, contre toute évidence, une situation de « non-droit » pourrait être légalisée, du seul fait que la population a pu impunément utiliser ses armes contre un évêque, un prêtre, un moukhtar, des topographes et deux avocats venus délimiter les biens-fonds de l’Église.
La même banalisation menace le processus en cours pour faire la vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri. Le délai de 30 jours ouvrables accordés au Liban pour arrêter les quatre suspects désignés par le TSL est sur le point de s’écouler, sans qu’aucun progrès ne se produise sur ce plan. Au nom de la raison d’État, va-t-on finir par accorder au Hezbollah, après le monopole des armes de la résistance, celui de la vérité ?
C’est une véritable guerre de tranchées verbale que se livrent l’ancienne et la nouvelle majorité parlementaire, en l’absence de toute perspective de changement, au point actuel des choses. Une guerre dont l’enjeu porte apparemment sur les armes du Hezbollah et le Tribunal spécial sur le Liban (TSL), mais réellement sur l’autorité de l’État.Toutefois, à l’assaut politique...

commentaires (11)

Quelqu'un peut-il m'expliquer la signification des commentaires "boycott par solidarité...."etc...? Ils sont tous signés par des pro-aoun pro-hezb etc... Eclairez-nous SVP

Antoine Abed

19 h 03, le 25 juillet 2011

Tous les commentaires

Commentaires (11)

  • Quelqu'un peut-il m'expliquer la signification des commentaires "boycott par solidarité...."etc...? Ils sont tous signés par des pro-aoun pro-hezb etc... Eclairez-nous SVP

    Antoine Abed

    19 h 03, le 25 juillet 2011

  • Mr Saleh Issal, mais mon cher Monsieur, avec quoi voulez vous que l'armée libanaise prennent ses responsabilité avec des M16 contre des F16 et des appaches?! contre une armée suréquipée par la technologie dernier crie US la seule force qui peut faire face est la guérilla. c'est ce qu'a fait la résistance 2000 hommes en 2006 contre plus de 100000. je vous rappelle également que cette résistance de tout bord que ça soit le hezbollah ou les combattants issuent de toutes les autres parties politiques ont seuls réussi à sortir les Israéliens du Liban en 2000. est ce que vraiment vous pensez que le hezb aurait pu s'équiper et devenir aussi puissant sans la faiblesse de l'armée Libanaise en équipement moderne digne d'elle et du pays? revenez sur terre si l'armée libanaise décide de faire face ce n'est son courage qui manque mais c'est du suicide sans même des missiles sol-air pour protéger son artiellrie. c'est çà que je mets en cause l'armement de l'armée. L'arme du pauvre est la gérilla face à des meurtriers comme l'armée Israélienne qui ne fait pas de quartier.

    alexandre Hage

    15 h 30, le 25 juillet 2011

  • Enfin Mr Hage je vous rappelle que, lorsque Mr Rafic Hariri a demandé en 1993 à l'armée libanaise de se poster au sud Liban pour éviter de nouvelles interventions israéliennes facilitées par des opérations suicidaires, (telle celle de la guerre de juillet 2006) la réaction de Mr. Émile Lahoud et du Hezbollah ont été d'avertir immédiatement les syriens pour qu'ils rejettent cette proposition car elle aurait menée à la prise en main de la Securité au sud par l'armee libanaise, ce qui ne plaisait ni aux syriens ni au Hezbollah. D'autre part, depuis les accords de Taef, les syriens et le système syro-libanais ont dirigé tous ses efforts dans le sens de l'affaiblissement de l'armée libanaise car nous n'en n'avions point besoin étant donné que nous avions la résistance et l'armée soeur. Entre autres exemples, le licenciement de dizaines d'officiers de formation française ou étrangère ont été remplacés par ceux de formation damascène.

    Saleh Issal

    11 h 44, le 25 juillet 2011

  • Non Mr Hage tout le monde n'est pas fautif. Les camps limitrophes de la Syrie sœur, sont protégés par la Syrie sœur et le Hezbollah.. Rappelez- vous lorsque Mr Nasrallah avait interdit à l'armée libanaise d'intvenir à Nahr El Bared ! Et vous voulez qu'aujourd'hui le Hezbollah décide de désarmer les camps palestiniens ! Mais c 'est lui qui les protège car vous savez bien que ces camps sont supposés maintenir un lien extrêmement étroit (tellement étroit qu'il en est étouffant !) entre les deux frère et sœur au cas où le cadet des deux aurait la mauvaise idée de vouloir desserrer ou rompre les liens familiaux. Cela aussi s'appelle de la Résistance car officiellement ces camps protègent nos voisins de l'ennemi israélien . RESISTANCE , QUE NE FAIT ON PAS EN TON NOM !

    Saleh Issal

    11 h 32, le 25 juillet 2011

  • Mr Jabbour, les armes de la résistance dont vous dites tant de bien , ce sont celles justement qui ont interdit, par la bouche du chef de la résistance, Mr Nasrallah, d'intervenir à Nahr El Bared que vous citez ici comme si c'était une autre victoire de la résistance alors qu'elle est une victoire de l'armee contre la résistance ! L'armée s'est vu interdire de punir et d'arrêter les assassins des 30 soldats libanais égorgés , et cela par la fameuse phrase du chef de la résistance : Nahr El Bared est une ligne rouge !!! Comme l'assassin de Samer Hanna est une ligne rouge qui se promène tranquillement sur le sol libanais pendant que la famille Hanna pleure son mort , mort par la résistance. Quand même Mr. Jabbour, un peu de respect pour la famille Hanna. Et cet excellent Ministere dont vous vantez tant les mérites est composé de certains ministres qui protègent et sanctifient les présumés assassins des dirigeants du 14 mars, mais c'est vrai que ce ne doit pas être une grosse perte pour vous.

    Saleh Issal

    11 h 17, le 25 juillet 2011

  • Personne n'est pour l'existence des états dans l'état Libanais. Mr Noun a relaté des faits réels. Mr André Majjbour a aussi relaté un fait réel qui tient la route qui sont les armes des camps palestiniens. Au faits de Mr Noun, je dis oui c'est vraie que ce n'est pas normal qu'une communauté libanaise détienne le monopole de la résistance contre Israel. Mais je m'adresse à tous les gouvernements qui se sont succédés dans notre pays depuis la fin de la guerre, qu'avez vous fait en échange des armes de la résistance avez vous reconstruit une armée forte capable de prendre le relais? ma constatation et non. et cette communauté située sur la frontière d'Israel est celle qui a subit le plus tout le monde palestiniens inclus. Au Faits de Mr Majjbour, je dis qu'il y a une partie des palestiniens sous ordre direct des alliés du Hezb à savoir la Syrie. La question est qui pourrait demander et exécuter leur désarmement sans bain de sang à part le hezb? Donc tout le monde est fautif dans cette histoire et manque de bonne volonté. A croire que l'état actuel des choses arrange tout le monde et donne sujet de discorde.alors pourquoi le régler?!

    alexandre Hage

    07 h 28, le 25 juillet 2011

  • Boycott de cet article selim chams

    chams selim

    06 h 04, le 25 juillet 2011

  • Quand vos enfants ou petits enfants vous demanderons que faisiez vous quand tout a basculé, que répondrez-vous ?

    Georges Khoury

    05 h 23, le 25 juillet 2011

  • Tant que le VERBE ne se fait pas CHAIR à nouveau en chacun...paroles...paroles...paroles! La plupart des journaux et autres médias d’information n’ont retenu qu’une seule phrase de la nouvelle encyclique de Benoît XVI, et titrent en grosses lettres: Le Pape est pour une «Autorité politique mondiale», ou même un «Gouvernement Mondial». En réalité, si on lit clairement l’encyclique, Benoît XVI parle directement contre un tel Gouvernement Mondial qui abolirait tous les États nationaux. Le paragraphe de l’encyclique qui, cité hors contexte, peut laisser un certain doute, se lit comme suit (n. 67): «Pour le gouvernement de l’économie mondiale, pour assainir les économies frappées par la crise, pour prévenir son aggravation et de plus grands déséquilibres, pour procéder à un souhaitable désarmement intégral, pour arriver à la sécurité alimentaire et à la paix, pour assurer la protection de l’environnement et pour réguler les flux migratoires, il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mondiale telle qu’elle a déjà été esquissée par mon Prédécesseur, le bienheureux Jean XXIII». Cependant, au paragraphe 41, le Saint-Père explique ce concept d’«Autorité politique mondiale» qui, loin d’abolir l’État-Nation, renforcit plutôt le rôle des États: « Ainsi doit-on promouvoir une autorité politique répartie et active sur plusieurs plans. L’économie intégrée de notre époque n’élimine pas le rôle des États, elle engage plutôt les gouvernements à une plus forte collaboration réciproque. La sagesse et la prudence nous suggèrent de ne pas proclamer trop hâtivement la fin de l’État (comme certaines groupes financiers occultes le souhaiteraient). Lié à la solution de la crise actuelle, son rôle semble destiné à croître, tandis qu’il récupère nombre de ses compétences. Il y a aussi des nations pour lesquelles la construction ou la reconstruction de l’État continue d’être un élément clé de leur développement.» Plus loin dans l’encyclique, au paragraphe 57, Benoît XVI explique justement qu’un Gouvernement Mondial unique avec un seul dirigeant serait dangereux et totalitaire, et il oppose à la centralisation extrême son contraire, la décentralisation, ou subsidiarité (un principe de la doctrine sociale de l’Église qui enseigne que les niveaux supérieurs de gouvernements ne doivent pas faire ce que les niveaux inférieurs, plus près de l’individu, peuvent faire): «Pour ne pas engendrer un dangereux pouvoir universel de type monocratique, la " gouvernance" de la mondialisation doit être de nature subsidiaire, articulée à de multiples niveaux et sur divers plans qui collaborent entre eux. La mondialisation réclame certainement une autorité, puisque est en jeu le problème du bien commun qu’il faut poursuivre ensemble; cependant cette autorité devra être exercée de manière subsidiaire et polyarchique pour, d’une part, ne pas porter atteinte à la liberté et, d’autre part, être concrètement efficace.» Pour ne pas être malhonnêtes, et sembler faire dire au Pape ce qu’en réalité il n’a pas dit, les médias qui ont rapporté la nouvelle auraient dû citer le paragraphe 67 en entier, dès le début: «Face au développement irrésistible de l’interdépendance mondiale, et alors que nous sommes en présence d’une récession également mondiale, l’urgence de la réforme de l’Organisation des Nations Unies comme celle de l’architecture économique et financière internationale en vue de donner une réalité concrète au concept de famille des Nations, trouve un large écho». L’autorité mondiale ayant besoin de réforme, dont parlait Jean XXIII dans Pacem in terris et Paul VI dans Populorum progressio, ce sont les Nations-Unies. Il ne s’agit pas de transformer les Nations-Unies en un gouvernement mondial qui élimine les États-nations, mais bien de créer un lieu de rencontre international qui respecte le concept de «famille des nations», chaque pays continuant d’exister et de conserver sa souveraineté:n'est-ce pas là le sujet clef à aborder dans les réunions au Liban? Le peuple a FAIM, SOIF et il en a marre des réunionites stériles partisanes?Au nom de la fatigue et de la souffrance du peuple libanais, Messieurs, faites taire vos rivalités intestines personnelles et élevez le débat en agissant CONCRETEMENT au service des citoyens de ce Liban Message. Amin.!

    amma Brigitte

    01 h 07, le 25 juillet 2011

  • Un avenir sombre pour un Liban instable qui se noie de plus en plus dans un dialogue de sourds . Espérons que Ramadan sera cette pause pour un retour aux sources surtout pour les confesssions chiites et sunnites. Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagah.A.Nazira

    01 h 03, le 25 juillet 2011

  • -- Monsieur Noun semble vouloir nous faire croire que tout va mal au Liban depuis que la nouvelle et excellente équipe gouvernementale s'est mise au travail au service de tous les Libanais sans distinction , avec comme première tâche , celle de rétablir le déséquilibre et l'injustice qui régnaient et surtout , éradiquer la corruption et mettre les fauteurs de troubles et parasites hors état de nuire ! Oui Monsieur Noun , je vous l'accorde que les armes sont aussi une priorité , mais bien les armes Palestiniennes et non celles qui défendent honorablement le pays , et qui seront là face à ces dernières et d'autres , le jour où elles auraient envie de reprendre du service comme elles le firent et causèrent la pire des guerres civiles qu'à connu un pays , le nôtre ! et il n' y a pas encore longtemps , Naher el Bared .. Merci Monsieur NOUN .

    JABBOUR André

    00 h 30, le 25 juillet 2011

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