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Liban - Recherche

Plus de 80 % des diplômés de l’USJ ont un emploi, révèle une étude de l’Ourse

L’USJ a publié hier une enquête sur « le devenir des diplômés » des promotions 2005 à 2008. Un moyen de connaître le sort de ses étudiants, mais aussi d’évaluer et d’améliorer la formation délivrée par l’établissement.

Que deviennent les diplômés de l’Université Saint-Joseph après leurs études ? Travaillent-ils ? Sont-ils toujours au Liban ? Sont-ils satisfaits de leurs débuts professionnels et quel regard portent-ils sur leur bagage universitaire ? C’est à ces questions qu’a répondu l’Observatoire universitaire de la réalité socio-économique (Ourse) dans son enquête sur le devenir des diplômés de l’Université Saint-Joseph, promotions 2005 à 2008. Une enquête menée sous la direction de Choghig Kasparian et dont les résultats ont été publiés hier lors d’une conférence de presse au campus des sciences humaines de l’USJ, en présence notamment du recteur de l’USJ, le père René Chamussy.
Mais, d’abord, qui sont les diplômés de l’USJ ? L’enquête porte sur les 7 232 diplômés des promotions 2005 à 2008, compte tenu du fait que « 3 911 diplômés ont répondu au questionnaire distribué en ligne », précise le professeur Kasparian. Elle révèle une augmentation sensible du nombre de diplômés, qui a quasiment doublé en huit ans. En 2000, l’USJ a compté 1 196 diplômés, contre 2 161 en 2008. Ces diplômés sont principalement de sexe féminin (65 %). Les étudiantes ne limitent donc plus leurs études aux spécialités traditionnellement féminines des lettres et des sciences humaines, mais elles sont également majoritaires en gestion des entreprises (59 %), en économie (57 %), à la faculté des sciences (66 %), en droit (62,5 %) et surtout en pharmacie (87 %). L’étude montre aussi qu’au moment de l’enquête, un diplômé sur quatre résidait à l’étranger, principalement pour poursuivre ses études, ou pour travailler. Un taux deux fois plus élevé pour les garçons que pour les filles et qui est en augmentation par rapport à la précédente étude menée sur les diplômés de 2000-2004. Le taux d’emploi des diplômés semble aussi en légère augmentation. Au moment de l’enquête, quatre diplômés sur cinq avaient un emploi, soit 81,1 %.

29 % ont plus d’un diplôme
L’enquête se penche, dans un deuxième temps, sur le parcours universitaire des diplômés. Elle confirme ainsi l’intérêt des étudiants pour certains groupes de filières, comme celui de la gestion, de l’économie, des finances et de l’assurance, qui regroupe 2 845 diplômés ou pour le groupe des lettres et des sciences humaines, avec 1 193 diplômés. Elle indique aussi que 30 % des diplômés sont sortis du système d’enseignement supérieur avec un seul diplôme universitaire, tout en mettant l’accent sur le fait que 29 % des diplômés ont quitté l’USJ avec plus d’un diplôme. Ils considèrent dans leur majorité (53,6 %) qu’il ne faut pas se suffire d’un seul diplôme et sont désireux de compléter leur formation académique, explique la responsable de l’étude. Même les diplômés en génie cherchent aujourd’hui à se spécialiser (38 %). Quant à la raison principale ayant déterminé le choix des étudiants pour une filière donnée, elle réside à 46,1 % dans l’attrait pour le domaine d’études. Mais pour 23,7 % des diplômés, ce choix est guidé par les opportunités d’emploi. La prévalence de stages dans la plupart des filières semble, par ailleurs, avoir porté ses fruits. Selon l’enquête, 26,2 % des diplômés ont été recrutés après un stage en entreprise.
Qu’en est-il donc de la vie professionnelle des diplômés ? « Les professions exercées par les diplômés de l’USJ se chiffrent à près de 2 000 », indique Chohig Kasparian, observant qu’il est difficile de classer les métiers, et plus précisément les nouveaux métiers. Ainsi, 86 % des diplômés de l’USJ travaillent dans le secteur privé et seulement 7 % dans le secteur public, « situation qui n’est pas exclusive aux diplômés de l’USJ », tient à mentionner la chercheuse. De plus, 78 % de ceux qui exercent un emploi travaillent au Liban. De manière plus détaillée, 6,1 % des diplômés sont directeurs ou dirigeants d’entreprise, 13,7 % exercent des métiers scientifiques et techniques, 14,6 % sont dans l’administration, le commercial et les ressources humaines, 12,2 % exercent dans la finance et 10,1 % sont dans l’enseignement. Par ailleurs, plus de 84 % des diplômés ont un emploi salarial, 59,5 % à durée indéterminée et 24,4 % à durée déterminée. « Un nombre relativement élevé de diplômés bénéficie donc d’une stabilité de l’emploi », constate Mme Kasparian.

Des salaires plus bas au Liban qu’à l’étranger
Au niveau du revenu, la différence est sensible entre les diplômés, selon qu’ils travaillent au Liban ou à l’étranger. Si un diplômé travaillant à l’étranger reçoit un salaire moyen équivalent à 5 millions de LL, le salaire moyen d’un diplômé travaillant au Liban n’atteint pas 2 millions de LL. Plus précisément, 42,7 % des diplômés qui travaillent touchent un salaire inférieur à 1 million et demi de LL. Toutefois, que ce soit au Liban ou à l’étranger, le salaire des femmes diplômées reste inférieur d’un million de LL en moyenne à celui des hommes. Paradoxalement, le degré de satisfaction des diplômés est élevé (78 %) et 75 % d’entre eux jugent leur emploi adéquat à leur discipline de formation.
Quel regard portent les diplômés sur leur parcours universitaire ? Au niveau de la pédagogie et du contenu de la formation à l’USJ, les diplômés se sont déclarés satisfaits des acquis théoriques (60 %) et de la capacité de rédiger un rapport (49,9 %) ou de mener une recherche (46,5 %). Mais ils portent un regard critique sur l’apprentissage de l’informatique (39,2 %) et de l’anglais (38,2 %). Concernant l’encadrement des études et l’environnement de la formation, les avis sont également mitigés. La moitié des diplômés estiment que leurs relations avec le corps enseignant étaient satisfaisantes. Mais ce degré de satisfaction est moindre concernant les relations avec les responsables et le corps administratif. Par ailleurs, si les diplômés estiment être satisfaits des relations entre étudiants (58,9 %), ils expriment nettement leur insatisfaction concernant l’animation de la vie sur le campus (47,6 %). Au niveau de la préparation à l’insertion professionnelle, l’insatisfaction des diplômés s’exprime sur les stages réalisés (38,6 %), l’ouverture sur le monde professionnel (49,9 %), l’aide à l’insertion professionnelle (51,5 %) et le lien entre la théorie et la pratique (50,6 %). Quant aux suggestions des diplômés, elles se rapportent au contenu et surtout aux conditions d’enseignement. Par ailleurs, l’amélioration de l’apprentissage de l’anglais est encouragée, et les diplômés souhaitent un enseignement plus moderne et moins scolaire, qui donne aux étudiants plus de flexibilité et d’autonomie.
Loin d’être une simple enquête avec pour unique objectif de connaître le parcours de ses étudiants, « le devenir des diplômés de l’USJ » a le mérite d’évaluer la formation dans cette université, dans un objectif d’ajustement et d’amélioration. « Elle est un devoir moral envers les étudiants », comme l’a indiqué le vice-recteur à la recherche, Georges Aoun.
Que deviennent les diplômés de l’Université Saint-Joseph après leurs études ? Travaillent-ils ? Sont-ils toujours au Liban ? Sont-ils satisfaits de leurs débuts professionnels et quel regard portent-ils sur leur bagage universitaire ? C’est à ces questions qu’a répondu l’Observatoire universitaire de la réalité socio-économique (Ourse) dans son enquête sur le devenir des...

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