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Liban - Liban

Les camps commémorent la naksa dans le calme sous le slogan du droit au retour

Une manifestation imposante s’est tenue hier dans le camp palestinien beyrouthin de Mar Élias, à l’occasion de la commémoration de la naksa.

Les réfugiés palestiniens au Liban ont célébré hier le 44e anniversaire de la naksa, la défaite des forces arabes face à Israël au cours de la guerre des Six-Jours en 1967. Dans les 12 camps palestiniens, les magasins étaient fermés et des drapeaux noirs ont été accrochés en signe de deuil, notamment dans le camp de Aïn el-Héloué, où des Palestiniens ont marché, dénonçant les « crimes israéliens » et appelant les peuples arabes à se joindre à la lutte pour « reconquérir la terre de Palestine ». L'armée, de son côté, avait renforcé sa présence autour des camps, surtout dans le Sud où des barrages ont été installés sur la route menant à la frontière.
Rappelons que les autorités libanaises avaient fait part de leur détermination d'empêcher la réédition des événements du 15 mai dernier, quand l'armée israélienne avait ouvert le feu sur des Libanais et des Palestiniens, venus à la frontière libanaise et sur le plateau du Golan commémorer la nakba, qui marque l'exode de milliers de Palestiniens avec la création de l'État d'Israël en 1948.

Respect des directives libanaises
À cet effet, tôt dans la matinée d'hier, le secrétaire général des comités populaires palestiniens au Sud, Ihsan Jamal, a déclaré qu'aucune manifestation n'a été annulée, pour la simple raison qu'aucune action n'a été prévue à l'extérieur des camps, les organisateurs s'étant ainsi conformés aux directives et aux recommandations des autorités libanaises « souveraines sur leur territoire ». Il a également rappelé que toutes les décisions sont prises « en concertation » avec les autorités libanaises, dans le souci de ne pas mettre la stabilité du pays « en danger ».
Des témoins ont cependant indiqué au site d'informations électronique www.nowlebanon.com que des jeunes Palestiniens ont tenté de brûler des pneus à l'entrée du camp de Rachidiyé, à proximité d'un barrage de l'armée libanaise, mais ils ont immédiatement été ramenés dans le camp par les combattants armés de l'OLP, qui ont tiré en l'air.
Les autres camps palestiniens ont commémoré la naksa dans un climat plus calme. À Tyr, un sit-in a été organisé à l'entrée du camp de Bourj el-Chamali, au cours duquel un membre du Hamas au Liban a invité à « tirer les leçons » de la naksa et d'arrêter de croire aux fausses promesses des « Américains et des sionistes », assurant que les réfugiés palestiniens expriment en ce jour leur attachement à défendre leurs droits, surtout celui du « retour à leur terre occupée ».
Les organisations palestiniennes ainsi que les réfugiés des camps de Beyrouth et du Nord ont décidé, après « l'annulation de la marche de la naksa », d'organiser des sit-in et des marches à l'intérieur des camps, déclarant haut et fort que le temps des défaites « est révolu » et que le peuple palestinien était « prêt » pour que « le rêve du retour devienne réalité ».
À Bourj el-Barajneh, un rassemblement a eu lieu devant la mosquée al-Forkan, au cours duquel le responsable du commandement général au Liban, Abou Imad Ramez, a insisté sur le droit des Palestiniens au retour, dénonçant les « massacres » perpétrés par Israël contre les civils innocents.
La manifestation la plus originale reste celle qui a eu lieu au camp de Mar Élias où l'artiste Georges Zeeny a exposé des photographies de la ville de Yafa, sur le trottoir à côté de l'entrée du camp, en présence du secrétaire général du Fateh à Beyrouth, Samir Abou Ofaiche, et des membres du Front démocratique, ainsi que des représentants d'organisations palestiniennes et une foule de réfugiés.
Des mots ont été prononcés en faveur du retour des Palestiniens à leur terre, et si tous les discours ont mis l'accent sur le droit des Palestiniens à vivre dans un État indépendant, certains, comme à Chatila, ont dénoncé la décision d'interdire la manifestation prévue à la frontière.

Nahr el-Bared
Un grand rassemblement populaire a été organisé au camp de Nahr el-Bared, sous le slogan du retour au pays. Les organisateurs ont insisté sur le droit des Palestiniens de vivre dans un État libre dont la capitale serait Jérusalem. Ils ont également exprimé leur droit à reconstruire le camp détruit durant les affrontements de 2007.
Au cours d'une allocution qu'il a prononcée pour l'occasion, le secrétaire général du rassemblement des comités du droit au retour, Abdallah Zayb, a appelé la communauté internationale à faire pression sur l'État hébreu afin de « mettre un terme à l'occupation des terres palestiniennes et arabes depuis l'agression de 1967 » et pour que les Palestiniens puissent édifier « un État indépendant et souverain qui accueillerait les réfugiés ».
Pour sa part, Abou Louay Arkan, membre du comité central du Front démocratique pour la libération de la Palestine, a certifié que, sans l'application de la résolution 194 relative au retour des Palestiniens à leur terre, « la région ne trouvera ni stabilité ni paix ».
Il a en revanche appelé les dirigeants palestiniens à « profiter » des prises de position du président américain Barack Obama et du Premier ministre Benjamin Netanyahu au sujet de la situation interpalestinienne. Il a également souhaité que l'entente entre les parties palestiniennes soit consolidée pour que le peuple uni soit à même de recouvrer sa terre.
Notons par ailleurs que l'ambassadeur iranien Ghadanfar Abadi a inauguré une salle nouvellement réhabilitée au centre arabo-palestinien du camp de Bourj el-Barajneh. L'occasion pour lui de réitérer son soutien au peuple palestinien de dénoncer l'hégémonie israélo-américaine et de rappeler que l'Iran soutient les Palestiniens ainsi que la résistance au Liban, regrettant que des pressions internationales et locales aient poussé le Liban à interdire la manifestation à la frontière, pour commémorer la naksa.
Les réfugiés palestiniens au Liban ont célébré hier le 44e anniversaire de la naksa, la défaite des forces arabes face à Israël au cours de la guerre des Six-Jours en 1967. Dans les 12 camps palestiniens, les magasins étaient fermés et des drapeaux noirs ont été accrochés en signe de deuil, notamment dans le camp de Aïn el-Héloué, où des Palestiniens ont marché, dénonçant les...

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