Nabil Halabi, directeur de l'Institution libanaise pour la démocratie et les droits de l'homme, dénonce avec virulence à travers nos lignes ce qui s'est passé. « Les services de renseignements de l'armée, martèle-t-il, ont remis aux autorités syriennes les deux déserteurs de l'armée syrienne, ce qui est inacceptable. D'une part aucun réfugié ne doit être arrêté sur les frontières avant que le parquet n'en donne l'ordre. Or, selon nos informations, l'opération de renvoi des soldats s'est faite entre services de renseignements sans que la justice libanaise ne se prononce sur la question. D'autre part, nous avons dénoncé à travers la presse le danger d'une telle manœuvre d'autant plus qu'elle est en contradiction avec la convention de lutte contre la torture signée par le Liban en 2000 et qui stipule que le rapatriement de tout citoyen dans son pays d'origine est interdit lorsqu'il risque la torture. Nous avons également appris que plusieurs réfugiés sont systématiquement arrêtés dès qu'ils posent leur pied sur le sol libanais. Nous demandons donc à la branche qui s'occupe des réfugiés au sein des Nations unies de mettre la main sur ce dossier pour dénoncer les exactions et assurer la sécurité des personnes et les emmener vers des pays plus sécurisés. » « Nous sommes en droit, poursuit-il, de demander au ministère de la Justice de sortir un communiqué qui explique avec précision ce qui se passe dans toute cette affaire. »
Nous avons réussi à joindre le ministre Ibrahim
Najjar pour essayer de mettre au clair ce dossier, mais aussitôt notre question posée, son téléphone ne répondait plus.
La direction d'orientation de l'armée libanaise que nous avons contactée aussi refuse, elle, de faire le moindre commentaire sur la question, répondant que jusqu'à nouvel ordre, il n'y a rien à dire à ce propos.
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