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Liban - Polémiques

La situation en Syrie nourrit la guerre verbale… au Liban

Le Hezbollah accuse le 14 Mars de s'impliquer directement dans les troubles et le Futur riposte en fustigeant ses « mensonges ».

Le député Ahmad Fatfat au cours de sa conférence de presse.

Les événements de Syrie ont suscité ces derniers jours de plus en plus de polémiques au Liban, certaines parties au sein du 8 Mars continuant de pointer du doigt le 14 Mars, et en particulier le Courant du futur, l'accusant de fomenter les troubles.
L'ancien ministre Wi'am Wahhab a franchi un pas supplémentaire en faisant état de l'implication de membres de la famille royale en Arabie saoudite dans un complot destiné à déstabiliser la Syrie avec la complicité de responsables libanais.
Lors d'une émission télévisée, M. Wahhab a montré notamment des copies de chèques de 300 000 dollars portant la signature du prince Turki ben Abel Aziz, frère du roi Abdallah, et libellés au bénéfice du député Jamal Jarrah (Courant du futur), qui est déjà soupçonné par les autorités syriennes de soutenir des activités subversives en Syrie, et de l'ancien ministre Mohammad Abdellatif Beydoun.
Le prince Turki a formellement démenti ces accusations. Quant à M. Beydoun, il a répliqué en affirmant que les copies de chèques que M. Wahhab a montrées sont « falsifiées ou bien par lui-même ou bien par les services de renseignements qui l'emploient ».
M. Beydoun a annoncé qu'il comptait porter plainte contre M. Wahhab « pour incitation au meurtre, ce genre d'accusation étant de nature à y conduire ». « Wi'am Wahhab n'a plus aucune crédibilité, y compris lorsqu'il prétend soutenir la Syrie et la résistance », a-t-il estimé, faisant valoir que l'objectif de ces accusations est de « susciter le chaos au Liban ».
Le Hezbollah, par la voix du vice-président de son conseil exécutif, cheikh Nabil Kaouk, a réitéré de plus belle ses accusations directes contre le Courant du futur. « Les indices et les documents fournis par la Syrie au sujet de l'implication du 14 Mars dans les événements qui s'y produisent suffisent pour que la justice libanaise poursuive les personnes impliquées », a ainsi déclaré cheikh Kaouk.
Toutefois, a-t-il ajouté, « tant que le pouvoir au Liban n'a pas changé de main et que le gouvernement n'a pas été formé, ce procès-là ne pourrait avoir lieu de façon sérieuse, car les instruments (du 14 Mars) restent en fonctions au sein de l'appareil officiel et judiciaire et n'ont pas encore été remplacés ».
Pour cheikh Kaouk, « le camp qui avait accepté d'être un instrument de sabotage et de tension sur la scène libanaise se fait lui-même l'outil qu'utilise l'Amérique pour susciter l'anarchie en Syrie. Son implication y est claire et elle va au-delà des incitations politiques et médiatiques », a-t-il affirmé.
Répondant avec virulence à ces accusations, le député Ahmad Fatfat a accusé le Hezbollah et ses alliés de tenter d'« entraîner le Liban dans des conflits dont il n'a cure » et de recourir à cette fin au « mensonge ».
« Par ces accusations contre le Courant du futur, le Hezbollah et son équipe préparent la voie à une guerre civile au Liban », a lancé M. Fatfat, leur faisant assumer « la responsabilité de tout conflit ou de toute atteinte sur un responsable du Courant du futur ».
Rappelant la position de non-ingérence adoptée par ce dernier à l'égard des révoltes arabes, il a dit : « Nous comprenons très bien que les médias syriens aient besoin de justifier par l'extérieur ce qui se passe à l'intérieur. Mais les tentatives menées au Liban même pour entraîner le pays dans les conflits internes en Syrie ou à Bahreïn ont atteint un stade critique favorable à la guerre civile et constituent des appels au meurtre. »
« Ces tentatives visent à noyer les appels à en finir avec les armes illégales, une revendication sur laquelle nous ne céderons pas, et aussi à dissimuler l'impuissance politique flagrante de ce camp qui a retourné ses armes en direction de l'intérieur, renversé le cabinet d'union nationale et s'est montré depuis trois mois incapable de former le gouvernement », a-t-il poursuivi.
M. Fatfat a conclu en exhortant le président de la République, Michel Sleiman, et les chefs de l'appareil sécuritaire à « faire preuve de responsabilité élevée dans cette phase difficile de l'histoire du Liban », et le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, à « se rendre compte qu'il est devenu un instrument aux mains d'un camp qui ne veut pas le bien de ce pays ».
Pour sa part, le député Okab Sakr s'en est pris aux médias syriens qui avaient annoncé son arrestation dans la ville syrienne de Banias, aux côtés d'officiers israéliens. « Je suis triste de voir où en sont arrivés les médias syriens », a déclaré M. Sakr, avant d'ajouter : « Si j'ai l'intention de visiter Banias, ce serait pour offrir du sang à ses habitants. »
S'adressant au président Bachar el-Assad, il a dit : « Vous devriez réformer ce qui reste avant qu'il ne soit trop tard, car nous assistons à un massacre médiatique équivalent à celui qui se déroule sur le terrain. »
Enfin, le Amid du Bloc national, Carlos Eddé, a souligné que « la seule partie dans le monde qui, aujourd'hui, défend le régime syrien et montre qu'elle craint sa chute est ce groupe qui rassemble des diplomates, des intellectuels, des journalistes et des auteurs en Amérique du Nord et en Europe et qui est connu pour être lié au mouvement sioniste et pour défendre les intérêts d'Israël ».
Pour M. Eddé, « le régime syrien donne des signes montrant que le compte à rebours en vue de sa chute a commencé ». Et au Liban, « il ne fait pas de doute que la majorité des forces du 8 Mars suivent actuellement avec angoisse ce qui se passe en Syrie et s'interrogent sur les répercussions que les événements auront sur elles », a-t-il dit.
Les événements de Syrie ont suscité ces derniers jours de plus en plus de polémiques au Liban, certaines parties au sein du 8 Mars continuant de pointer du doigt le 14 Mars, et en particulier le Courant du futur, l'accusant de fomenter les troubles.L'ancien ministre Wi'am Wahhab a franchi un pas supplémentaire en faisant état de l'implication de membres de la famille royale en Arabie...

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