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Liban - Interview

Un Libanais, Sami Kanaan, à la tête du conseil exécutif de la ville de Genève

Sami Kanaan a été élu dimanche pour quatre ans au conseil exécutif de la ville de Genève. Membre du Parti socialiste, il devient ainsi maire potentiel de la cité lémanique.

Sami Kanaan a été élu pour un mandat de quatre ans.

Né à Beyrouth en 1964, Sami Kanaan y a étudié jusqu'à ses dix-sept ans, avant de quitter le Liban. Définitivement. Pour de meilleurs auspices. Pour la Suisse allemande, d'où est originaire sa mère. Il partage ainsi ses racines entre deux extrêmes qui cherchent parfois encore à se ressembler. Après Berne et Bienne, donc, il poursuit son chemin à Zurich où il décroche un diplôme en physique de l'École polytechnique. Sa fibre militante l'embarque ensuite pour Genève et un nouveau diplôme, en sciences politiques, cette fois. La suite semble logique : Sami Kanaan travaille pour la conférence européenne des recteurs d'université puis pour un bureau d'évaluation des politiques publiques. Les données sont parfaites pour diriger ensuite le département des affaires sociales de la ville de Genève et, dans la foulée, se présenter à la succession de Manuel Tornare, trois fois maire sortant, qui a soutenu et visité le Liban à de nombreuses reprises. Multiculturel, polyglotte, ouvert sur le monde, Sami Kanaan est un échantillon de cette Genève que l'on ne connaît pas toujours, avec ses quarante pour cent de résidents d'origine étrangère et ses cent soixante nationalités représentées. Il donne aussi un nouveau visage à un monde politique parfois trop cloisonné.

OLJ : Avec cette élection, vous devriez devenir maire au cours de la prochaine législature : vous êtes-vous toujours imaginé à cette fonction ? Est-ce une suite logique à votre carrière ?
S.K. : L'engagement politique a toujours été très présent dans mon parcours. Cela étant, dans le système suisse, la fonction de maire ne se planifie pas comme une carrière. Elle résulte de circonstances particulières, d'une opportunité que l'on saisit, d'une rencontre réussie avec les électrices et électeurs et de la capacité à les convaincre qu'on est la personne de la situation.

Un Oriental à ce poste, c'est une première : vos origines libanaises constitueront-elles un plus dans une ville qui abrite plus de cent soixante nationalités ?
Genève représente un creuset remarquable de diversité et de mélange, où des personnes d'origine étrangère peuvent s'intégrer et être reconnues, même dans des fonctions gouvernementales. Mon profil multiculturel et mon parcours seront certainement des atouts pour contribuer à faire vivre cette ville.

Genève s'engage en faveur du Liban depuis plusieurs années, notamment dans des projets comme les Journées de la science ou ceux d'associations établies en Suisse : entendez-vous poursuivre sur cette voie ? Les affaires sociales que vous dirigiez pourraient-elles constituer une piste ?
Certainement que je compte poursuivre cette riche collaboration qui peut se décliner dans de nombreux domaines. Les cinq départements de la ville de Genève offrent tous des opportunités de collaboration avec des villes d'ailleurs si on en a la volonté !

La place internationale de Genève occupe aussi une place importante en matière de protection des droits de l'homme. Est-ce aussi une option ?
Genève constitue la capitale mondiale des droits humains, et cela constitue avant tout une responsabilité. La municipalité peut développer encore plus la collaboration avec d'autres villes du monde entier dans ce domaine.

Quels liens gardez-vous avec le Liban ?
Comme pour beaucoup de Libanais, ma famille est éparpillée dans de nombreux pays, mais je garde des liens affectifs très forts, vu que j'y ai passé la plus grande partie de mon enfance, et j'essaie d'y retourner régulièrement.

Quel est votre regard sur la « Suisse du Proche-Orient » ?
Un regard contrasté, un pays formidable, créatif, entreprenant, passionnant et généreux, mais aussi un pays avec de profondes blessures et des disparités sociales inacceptables.

L'inverse existe-t-il ?
Le Liban et la Suisse ont de nombreux points en commun, leur diversité, leur ouverture au monde ; je souhaiterais que le Liban s'inspire un peu plus de la Suisse en matière de démocratie et de service public.
Né à Beyrouth en 1964, Sami Kanaan y a étudié jusqu'à ses dix-sept ans, avant de quitter le Liban. Définitivement. Pour de meilleurs auspices. Pour la Suisse allemande, d'où est originaire sa mère. Il partage ainsi ses racines entre deux extrêmes qui cherchent parfois encore à se ressembler. Après Berne et Bienne, donc, il poursuit son chemin à Zurich où il décroche un diplôme en...

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