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Liban

Quelles perspectives pour la réhabilitation du dépotoir ?

On vit tellement dans l'urgence à Saïda et dans le reste du caza qu'on ne réfléchit, pour le moment, qu'à la façon de traiter les déchets qui continuent d'être produits chaque jour par la population. Or il faudrait bien aborder un jour la question de la réhabilitation de l'ancien dépotoir qui continue de s'effondrer dans la mer régulièrement. Celui-ci est devenu l'un des symboles non seulement de l'incapacité du Liban à gérer ses déchets, mais aussi de sa contribution à la pollution de la Méditerranée. En effet, on s'en plaint jusqu'à Chypre, qui a recueilli sur ses côtes des ordures venant du Liban, reconnaissables à certaines marques fabriquées ici...
Interrogé sur ce sujet, Ibrahim Bsat, vice-président de la municipalité de Saïda, confirme qu'il existe bel et bien un projet de réhabilitation et d'aménagement de toute cette partie de la côte polluée par les déchets. Il nous montre une carte sur laquelle sont dessinés les contours de ce projet : une jetée en demi-cercle conçue, selon lui, pour « enfermer » le dépotoir afin d'empêcher la chute des déchets dans la mer. Tout l'espace à l'intérieur de la jetée et jusqu'à la côte devrait être remblayé et servir d'espaces publics avec jardins et cafés, explique-t-il. « Le dépotoir est d'ailleurs formé à 60 % de remblais, ajoute-t-il. On pourrait utiliser ceux-ci, une fois séparés des déchets, pour remblayer cet espace de 50 000 mètres carrés environ. »
La réponse du responsable municipal reste très floue sur les évidents dégâts écologiques causés par 50 000 mètres carrés de remblais dans la mer, réalisés de plus avec des remblais provenant d'un dépotoir qui accueille tous genres de déchets, donc nécessairement pollués. « L'appel d'offres a déjà été fait et une société a gagné l'adjudication, poursuit-il. Le budget pour la construction de la jetée, environ 29 millions de dollars, proviendra de l'État à hauteur de 20 millions. Le reste sera assuré par un fonds saoudien de 20 millions de dollars : neuf pour la jetée et onze pour la réhabilitation du site. Le projet entier, une fois commencé, durerait deux ans à deux ans et demi. »
Interrogé sur la technique de traitement de ces anciens déchets, M. Bsat précise que « ce sera la décision du ministère de l'Environnement ».
Il est utile de rappeler, à ce propos, que la réhabilitation des dépotoirs est une affaire complexe et onéreuse. Le seul exemple qu'on ait pour le moment au Liban est celui de la réhabilitation du dépotoir du secteur de Normandy, au centre-ville de Beyrouth. Confiée à une société étrangère qui a opté pour l'incinération, cette réhabilitation a duré des années et coûté plus de 100 millions de dollars. Le plus grand dépotoir côtier du Liban, à Bourj Hammoud, à l'entrée nord de Beyrouth, a simplement été recouvert de terre en 1997 à sa fermeture, et le gaz méthane en a été dégagé sans être recueilli. Il attend toujours une improbable réhabilitation.
On vit tellement dans l'urgence à Saïda et dans le reste du caza qu'on ne réfléchit, pour le moment, qu'à la façon de traiter les déchets qui continuent d'être produits chaque jour par la population. Or il faudrait bien aborder un jour la question de la réhabilitation de l'ancien dépotoir qui continue de s'effondrer dans la mer régulièrement. Celui-ci est devenu l'un des symboles non...

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