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Liban

Le rapatriement des Libanais fuyant la Côte d’Ivoire a commencé

Le premier avion transportant des Libanais de Côte d'Ivoire a atterri hier matin à l'aéroport de Beyrouth. D'autres concitoyens devraient regagner aujourd'hui le pays.
Un avion de la Middle East Airlines en provenance d'Accra (Ghana) a rapatrié hier 136 Libanais qui avaient fui la Côte d'Ivoire. Les forces françaises avaient évacué les Libanais qui le désiraient et qui étaient à la base militaire de la Bima à Abdijan vers Lomé et Dakar.
Les rescapés ont été accueillis à l'aéroport de Beyrouth par le directeur général du ministère des Affaires étrangères et des Émigrés Haytham Joumaa et les députés Ali Mokdad et Ali Fayad.
Visiblement éprouvés par l'épreuve vécue, ils ont surtout tenu à remercier les soldats français qui les ont évacués d'Abidjan à bord d'hélicoptères militaires. Ils ont également appelé les autorités libanaises à agir afin d'aider ceux qui veulent quitter la Côte d'Ivoire où la situation est devenue intenable.
Joint au téléphone par L'Orient-Le Jour, M. Joumaa a indiqué que « les autorités libanaises, à l'instar des Français, ne sont pas en train d'évacuer leurs ressortissants de Côte d'Ivoire. Ils répondent à la demande de leur diaspora. L'évacuation n'est donc pas systématique ». Il a ajouté que « le ministère poursuivra son travail pour aider les Libanais désireux de quitter le pays et pour soutenir ceux qui veulent rester sur place ».
Plus de 10 000 Libanais sur les 80 000 vivant en Côte d'Ivoire se sont déjà inscrits auprès de l'ambassade à Abidjan pour quitter le pays. Le premier émigré libanais est arrivé en Côte d'Ivoire en 1904. Les Libanais y travaillent dans tous les secteurs économiques.
Joint au téléphone par L'Orient-Le Jour, Fadi Assaf, directeur de l'École libanaise d'Abidjan, qui était à bord du vol d'hier matin, a livré son témoignage.
Fadi Assaf qui a établi la première école libanaise en Côte d'Ivoire en 1984 a quitté sa maison d'Abidjan pour la base française de la Bima jeudi dernier. « J'habite non loin du siège du Front populaire ivoirien, le parti de l'ancien président Gbagbo. J'avais quitté ma maison avec un convoi militaire français. Je n'avais que ma sacoche et mon passeport. Je suis parti avec ma femme. Mon fils qui a 17 ans est depuis deux semaines au Liban. Il est venu s'inscrire à l'université. Quand je suis arrivé à la Bima, il y avait déjà 1 400 réfugiés. Nous avons très bien été traités. Les soldats ont donné à chacun de nous un savon, deux serviettes, une brosse à dents, du dentifrice... Nous avons logé sous des tentes d'une capacité de dix personnes. D'autres, arrivés plus tôt, avaient eu droit à des chambres climatisées, abritant normalement les soldats français. Nous avions droit, tout comme les militaires français, à trois repas par jour », raconte-t-il.

Une sacoche pour tout bagage
« Quand l'offensive militaire a commencé contre l'ancien président Gbagbo, des hélicoptères s'affairaient à transporter des soldats français du Togo et du Sénégal vers la Côte d'Ivoire. Ces hélicoptères partaient vides d'Abidjan. Les soldats français ont donc proposé d'évacuer ceux qui désiraient partir vers Lomé et Dakar. Beaucoup de Libanais ont choisi de partir pour Dakar parce qu'ils ont des parents au Sénégal ou parce qu'ils bénéficient de la double nationalité libanaise et française ; il est plus facile pour eux de prendre un avion vers Paris à partir de la capitale sénégalaise. Avec ma femme, j'ai choisi d'aller au Togo afin de rejoindre ultérieurement Beyrouth », note-t-il.
M. Assaf évoque son court séjour au Togo où le Liban n'a ni consulat ni ambassade. « Le consul en poste à Accra est venu à Lomé pour délivrer des laissez-passer aux Libanais qui n'avaient pas de passeports. Le chef d'escale de la MEA à Abidjan, Jawad Moussaoui, s'est déplacé avec nous jusqu'à Lomé pour s'assurer que les Libanais avaient leur titre de voyage. Avant cela, il s'était rendu à l'aéroport d'Abidjan sous escorte française pour voir s'il était possible d'aider les Libanais à partir et d'affréter des vols », dit-il.
« Au Togo, tous les Libanais se sont mobilisés pour aider leurs compatriotes. À notre arrivée, un dîner gratuit, dont les dépenses ont été couvertes par la diaspora libanaise du Togo, nous a été servi. Ceux qui n'avaient pas les moyens de partir à l'hôtel ont été reçus par des connaissances et des amis. Lomé abrite un petit couvent maronite, relevant de l'évêque de Sarba Guy Njeim. Le prêtre de la paroisse a reçu quatre Libanais », souligne-t-il en conclusion.
M. Assaf, originaire de Aramoun dans le Kesrouan, devrait se rendre ce matin à la direction du ministère des Affaires étrangères et des Émigrés. Il veut œuvrer pour que les élèves libanais d'Abidjan qui poursuivront leurs études à Beyrouth cette année puissent sans complications présenter leur bac. « Pour cela, il faut les dispenser de certaines matières comme l'histoire des sciences chez les Arabes et l'histoire-géographie », explique-t-il.
Dans ce même cadre, la direction générale des Émigrés a publié un communiqué soulignant que des mesures ont été prises avec le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur afin que les élèves libanais ayant fui la Côte d'Ivoire puissent poursuivre leurs études au Liban.
Aujourd'hui, un avion en provenance d'Accra transportant des Libanais de Côte d'Ivoire devrait atterrir à Beyrouth.
Un avion de la Middle East Airlines en provenance d'Accra (Ghana) a rapatrié hier 136 Libanais qui avaient fui la Côte d'Ivoire. Les forces françaises avaient évacué les Libanais qui le désiraient et qui étaient à la base militaire de la Bima à Abdijan vers Lomé et Dakar. Les rescapés ont été accueillis à l'aéroport de Beyrouth par le directeur général du ministère des Affaires...

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