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Liban

Système électoral : Carlos Eddé fait le procès du scrutin plurinominal

Une partie de l’assistance, de gauche à droite : Hytham Murr, Nicole Daccache, Martine Attallah, Claude Ammoun, Nicolas Rabbath, Patricia Baddour, Antoine Murr, le Dr Samy Raichoun, Carlos Eddé, Nelly Hélou, Renée Karam, Lynn Fayad et Maha Arida.

« Un système électoral doit être adapté à une société. Nous avons au Liban un système majoritaire par listes et c'est l'un des pires systèmes électoraux. Il n'est d'ailleurs plus pratiqué que par Djibouti et peut-être encore par un autre pays. Il pose des problèmes pour la constitution des listes et permet le panachage avec pour conséquence que les élections au Liban, à l'exception de quelques régions, se font avant le jour du scrutin. C'est au moment de constituer la liste que l'élection est faite, le reste est une formalité. Les alliances électorales sont en réalité des mésalliances où nous avons tout du feuilleton mexicain... ».
C'est avec beaucoup d'humour que Carlos Eddé, Amid du Bloc national, a fait le procès du scrutin plurinominal et expliqué les avantages de la circonscription uninominale avec système majoritaire à deux tours.
Présenté par Marie-Claude Hélou Saadé, présidente du rassemblement Pour un Liban meilleur et différent, qui a appelé, au nom des membres du rassemblement, à une représentation authentique et non déformée du peuple libanais aux prochaines élections législatives, M. Eddé a estimé au cours de son intervention que le système électoral libanais est un « système d'échange de faveurs », où l'on se rend compte finalement que « ça ne vaut plus la peine de voter puisque de toute façon ce sont les mêmes têtes qui reviennent et que le système empêche les nouveaux venus, à quelques exceptions près, d'arriver ».
Quant au système proportionnel, bien que doté de certains avantages, le Amid du BN a fait valoir qu'il « ne fonctionne pas dans notre pays car nous avons des divisions confessionnelles et géographiques et que même les techniciens des élections sont incapables de régler certains problèmes qu'il pose ».
Déjà dans un système non confessionnel, la proportionnelle aboutit souvent à la « dictature des minorités » et la France qui l'appliquait sous la IVe République a fini par l'abandonner sous la Ve, a-t-il souligné.
Pour M. Eddé, la circonscription uninominale présente de nombreux avantages : « En plus d'être le système le plus courant dans le monde, c'est le mode de scrutin le plus transparent et le plus facile à comprendre. Il permet aux électeurs et aux candidats de mieux se connaître, permettant par là un choix plus responsable favorisant la compétence au détriment de l'argent. Le candidat dans ce système est forcé de s'adresser directement à ses électeurs, de présenter son programme, d'expliquer ses positions politiques, à la différence du système de listes où les candidats perdent leur temps à défendre leurs alliances. Les effets des "bus électoraux" sont limités et ce sont les plus populaires qui l'emportent. L'électeur ici est encouragé à voter sachant qu'il peut faire la différence. La corruption électorale est réduite au minimum car l'on ne vote que pour un candidat unique et favori alors que dans le système de listes, l'électeur pourrait bien voter pour son favori et monnayer les autres colistiers. Une fois élu, le député maintiendra des contacts plus étroits dans une circonscription plus réduite et n'aura pas d'excuses pour se soustraire à ses fonctions législatives. » Le Amid du BN a également expliqué que le système uninominal « limite naturellement la fraude au moment du décompte des voix » et permet bien mieux aux électeurs de demander des comptes à l'élu s'il venait à passer outre leurs aspirations.
« En temps de crise, l'élu a les coudées plus franches car il ne compte que sur son électorat pour agir, alors que dans un système de listes, il privilégie les intérêts de la liste sur les convictions de ses électeurs. Une plus grande interaction candidat-électeurs apaise les tensions confessionnelles et le succès du candidat dépend, au final, de plusieurs communautés », a-t-il conclu.
Compte rendu détaillé de l'exposé de Carlos Eddé ainsi que d'autres informations utiles à l'adresse :
http ://fbdl.globaladvocacy.com/index.html
« Un système électoral doit être adapté à une société. Nous avons au Liban un système majoritaire par listes et c'est l'un des pires systèmes électoraux. Il n'est d'ailleurs plus pratiqué que par Djibouti et peut-être encore par un autre pays. Il pose des problèmes pour la constitution des listes et permet le panachage avec pour conséquence que les élections au Liban, à...

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