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Liban

Obstacles et embûches autour des ressources pétrolières libanaises offshore

Le ministre de l'Énergie Gebran Bassil a affiché hier une position très ferme à l'encontre d'Israël dans le dossier des ressources pétrolières. « Si le Liban détient des preuves qu'Israël s'empare de ressources devant lui appartenir, il réagira alors de manière appropriée, a-t-il dit. Nous n'avons pas eu vent de tels abus jusqu'à présent, mais cela pourrait survenir. Il ne faut pas habituer Israël au fait que nous renonçons à nos droits. Et il est hors de question de lui céder nos ressources. »
M. Bassil s'exprimait lors d'une conférence sur « la géopolitique du pétrole et du gaz au Liban et au Moyen-Orient », organisée par la faculté de droit et l'Institut supérieur de sciences politiques et administratives de l'Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) au siège de l'université. Des interventions ont été prononcées par des experts dans différents domaines, ainsi que par l'ambassadeur de Chypre Homer Mavrommatis.
M. Mavrommatis avait justement évoqué dans son discours l'accord signé avec le Liban le 17 janvier 2007 concernant la délimitation des zones économiques d'exploitation (ZEE, zones adjacentes aux eaux territoriales) des deux pays, ce qui faciliterait le forage en Méditerranée pour les deux nations. Il a appelé les autorités libanaises à « ratifier le plus tôt possible cet accord » afin qu'il puisse être appliqué.
Pourquoi l'accord n'a-t-il toujours pas été ratifié par le Parlement libanais ? M. Bassil a déploré ce délai qui, dit-il, est survenu malgré ses multiples tentatives de faire avancer ce dossier. Il a pointé du doigt, sans les nommer, « ceux qui mettent toujours les intérêts des autres pays avant le leur ». Il a également considéré que la Turquie n'avait pas le droit de s'opposer à cet accord. Sur la question turque, M. Mavrommatis a souligné que « la Turquie a réagi à la signature de ces accords (avec le Liban, l'Égypte et Israël), dans une tentative de remettre en question les revendications chypriotes souveraines sur de possibles gisements en mer ». « Nous avons cependant insisté sur le fait que la République de Chypre est la seule qui représente le peuple chypriote, autant les Chypriotes grecs que les Chypriotes turcs », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, M. Bassil a fait le bilan de toute l'action effectuée par son ministère à trois niveaux : l'exploration et l'exploitation des ressources d'hydrocarbures (par l'adoption d'une loi et la collecte d'informations sur les ZEE et les données géophysiques), la réalisation d'études sur un gazoduc côtier, et une autre étude sur la réhabilitation et le développement de zones de stockage de pétrole, les raffineries de Zahrani et de Tripoli.

Des gisements énormes en mer
Au cours de la conférence, d'éminents experts se sont prononcés sur plusieurs sujets ayant rapport avec la perspective de forage en Méditerranée. Ali Haydar, professeur à l'AUB, expert en exploration d'hydrocarbures et ancien président de la Société des géologues, a détaillé la configuration géographique du Liban, concluant qu'il serait plus probable d'y trouver du gaz que du pétrole. Il s'est basé sur des cartes scientifiques israéliennes, trouvées grâce à des recherches, pour affirmer que le grand gisement appelé Léviathan, dont la superficie est de 450 milliards de mètres cubes, se trouve très probablement, au tiers ou au quart, dans les eaux libanaises. Israël nie cela évidemment. Il a indiqué d'autres grands gisements en mer, l'un dans les eaux territoriales et d'autres avec Chypre.
Qui dit gisements transfrontaliers dit complications juridiques. C'est le sujet qui a été traité par Malek Takieddine, expert en loi sur le gaz et le pétrole, et consultant régional. Il a expliqué comment se passe la division des gisements en unités (ce qui est appelé « unitization » en anglais) entre différentes sociétés, par opposition au « forage compétitif » qui était auparavant pratiqué (quand chaque société d'un côté d'une frontière ou d'une ligne essaie d'extraire les ressources autant que possible et aussi vite que possible, constatant à la fin que cela nuit à l'exploitation en réduisant la pression dans le puits). Or cela suppose, si on parle en termes de pays, qu'il y ait un accord entre deux nations, pas seulement une démarcation de frontières. Comment peut-on régler ce problème avec Israël ?
s'est-il demandé.
Enfin, Abdel Rahman al-Machhadani, professeur à l'Université de Mustansariya en Irak, a parlé de l'expérience irakienne, plus précisément les récents accords signés avec des compagnies pétrolières internationales pour augmenter la production dans ce pays. En introduction, le directeur de l'Institut des sciences politiques et administratives, Georges Yahchouchi, a insisté sur l'étendue des bouleversements géopolitiques au Proche-Orient qui seront dus à l'exploitation du pétrole, et a parlé des défis que représente le forage en cette zone.
Le ministre de l'Énergie Gebran Bassil a affiché hier une position très ferme à l'encontre d'Israël dans le dossier des ressources pétrolières. « Si le Liban détient des preuves qu'Israël s'empare de ressources devant lui appartenir, il réagira alors de manière appropriée, a-t-il dit. Nous n'avons pas eu vent de tels abus jusqu'à présent, mais cela pourrait survenir. Il ne faut...

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