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Liban

Sfeir : « Nous espérons que le Liban sera libre un jour, comme nous le voulons »

Le grand salon de Bkerké ne désemplit pas de visiteurs venus rendre hommage au patriarche Sfeir. Gemayel sans illusion : « Le gouvernement sera formé quand le mot d'ordre sera donné. »

Le président Gemayel, hier, en compagnie du patriarche maronite à Bkerké. Photo Émile Eid

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a souhaité hier que le Liban « soit libre un jour, comme l'ont voulu nos pères, et comme nous le voulons », tandis que le leader des Kataëb, Amine Gemayel, exprimait ses craintes, après l'avoir rencontré, d'une régression du Liban « vers les jours sombres du parti et de la pensée uniques ».
Le patriarche Sfeir a continué hier de recevoir des visiteurs, venus exprimer leur attachement à sa personne aussi bien qu'à ses positions nationales. L'ancien chef de l'État, Amine Gemayel, le vice-président du Renouveau démocratique, Camille Ziadé, les députés Élie Marouni et Okab Sakr, Tony Maroun et les membres de l'Association des commerçants de Jounieh, Bassam Khodr Agha du Mouvement libanais libre se sont notamment succédé hier dans le grand salon de Bkerké.
« Nous n'avons accompli qu'une petite partie de notre devoir, a affirmé le patriarche Sfeir devant ses visiteurs. Nous avons lutté, à vos côtés, pour le Liban, pour qu'il soit libre, indépendant et souverain. Mais les obstacles sont nombreux. Le Liban continue de ployer sous des poids éprouvants, et nous espérons qu'il sera libre un jour, comme l'ont voulu nos pères et comme nous le voulons. Que Dieu nous exauce et que les Libanais, au Liban et à l'étranger, continuent d'être fiers de leur patrie ! ».
« Ce que Dieu nous a inspiré de faire, nous l'avons fait, a encore dit le patriarche Sfeir, et notre successeur fera de même, c'est la vie et la loi du monde. »

Amine Gemayel
« Le départ du patriarche créera un grand vide dans les cœurs des fidèles, a affirmé l'ancien président Amine Gemayel, en quittant Bkerké. Le règne du patriarche Sfeir sur le siège maronite d'Antioche ne passera pas inaperçu. L'histoire retiendra qu'il était un homme au grand cœur, tenace, large d'esprit et sage dans la conduite de l'Église maronite dans les situations les plus périlleuses. Même dans la pire obscurité, la lumière de Bkerké était là. Ses positions nous servaient de boussole et nous montraient la bonne direction. L'histoire retiendra ces choses. »
Le leader des Kataëb a affirmé aux journalistes avoir confié au patriarche Sfeir « sa grande peur d'un retour aux jours sombres, à l'hégémonie (syrienne), à la répression policière ; bref, d'une régression du Liban ».
« On dirait que l'on cherche à se venger de la révolution du Cèdre qui a réussi à obtenir le retrait syrien du Liban et à donner une nouvelle chance à la souveraineté nationale ; qui a réussi aussi à obtenir la création d'un tribunal international, qui a organisé des élections législatives et présidentielle relativement libres », a-t-il dit.
« Nous craignons pour ces acquis des cinq dernières années, a-t-il ajouté, nous craignons par-dessus tout que ce qui s'est produit soit un retour au régime de parti unique et de la pensée unique. Le 14 mars, nous dirons notre refus de tout retour en arrière. Le Liban ne saurait revenir à une étape sombre de son histoire, dont il a payé le prix en martyrs, destructions et aventures. Cette manifestation est nationale par excellence, et non pas partisane. Il nous faut savoir quel Liban veulent les Libanais, un Liban indépendant, souverain et démocratique, ou le Liban de la répression et de l'amère servitude passée. »
Par ailleurs, au sujet de la formation du gouvernement, M. Gemayel a recommandé aux Libanais « de ne pas faire preuve de candeur ou se faire d'illusion ». « Quand le mot d'ordre sera donné par le "maestro", le gouvernement sera formé », a-t-il dit.
« Il nous importe de relancer la dynamique du 14 Mars, a conclu M. Gemayel. Nous savons que beaucoup d'erreurs ont été commises dans nos rangs, que les choses doivent être corrigées, qu'un leadership responsable et bénéficiant de la confiance du peuple doit être formé et que son action doit être transparente. Parallèlement, le peuple libanais doit refaire ses forces et s'investir, avec ses grandes personnalités et ses intellectuels, pour que le 14 Mars retrouve sa capacité de rassemblement et incarne les aspirations constantes et sacrées du Liban. »

Sakr et Ziadé
Pour sa part, le député Okab Sakr a déclaré : « Le patriarche Sfeir continuera d'être le patriarche des patriarches, une part indélébile de notre mémoire et la conscience des Libanais. »
Et de rapporter le souhait du patriarche de voir « éclaircis les crimes perpétrés contre de grands Libanais et que le Liban soit sauvé par une justice véritable non polluée par la politique ».
Pour sa part, M. Camille Ziadé a transmis au patriarche Sfeir « l'estime du Renouveau démocratique, de son président Nassib Lahoud et de tous ses membres ».
« Nous avons œuvré côte à côte avec le patriarche au cours des années écoulées pour défendre les valeurs fondamentales sur lesquelles repose le Liban, et avant tout celle de la liberté dans le cadre d'un État pluraliste, dans le respect de la convivialité, dans une ouverture positive sur l'environnement arabe et l'environnement plus large du monde », a encore indiqué le vice-président du RD.
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a souhaité hier que le Liban « soit libre un jour, comme l'ont voulu nos pères, et comme nous le voulons », tandis que le leader des Kataëb, Amine Gemayel, exprimait ses craintes, après l'avoir rencontré, d'une régression du Liban « vers les jours sombres du parti et de la pensée uniques ».Le patriarche Sfeir a continué hier de...

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